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Dans l’open space avec Karin Scholtes

Global Head of People, Culture and Communication, membre du comité de direction de la BIL, Karin Scholtes a accepté de répondre à toutes nos questions.

September 21, 2022

Comment bien appréhender le changement à l’échelle d’une organisation ? Comment fidéliser les collaborateurs dans un contexte de pénurie de talents ? Quel est le rôle de la culture d’entreprise dans la conduite d’une activité ? Global Head of People, Culture and Communication, membre du comité de direction de la BIL, Karin Scholtes a accepté de répondre à toutes nos questions.

 

Aujourd’hui, les organisations doivent s’adapter toujours plus rapidement. Qu’est-ce qui, au niveau de la BIL, induit le changement ?

La généralisation des usages du numérique, le contexte géopolitique ou socio-économique, la crise sanitaire, la complexification du cadre réglementaire, l’évolution des attentes et des besoins du client… Nous évoluons dans un contexte où le changement est permanent, nous obligeant à nous adapter toujours plus vite, et ce à tous les niveaux de la banque, dans la définition de la stratégie, des projets et des ambitions, jusque dans leur mise en œuvre opérationnelle. C’est un enjeu clé. Bien appréhender le changement, au niveau des équipes, implique avant tout de pouvoir expliquer à chacun pourquoi nous évoluons, comment l’environnement se transforme et en quoi cela le concerne. Une bonne information constitue un élément fondamental pour bien accompagner les collaborateurs face aux défis à relever.

 

Dans quelle mesure évoluent les métiers et, de ce fait, les besoins en compétences ?

Si l’on va vers une digitalisation croissante, le monde d’aujourd’hui n’a jamais eu autant besoin d’humains. Le numérique permet d’automatiser beaucoup de tâches routinières au niveau administratif et opérationnel, donnant la possibilité aux équipes de s’épanouir en faisant un meilleur usage de leurs talents. L’une des aptitudes fondamentales pour évoluer dans un monde qui change réside dans la capacité que l’on a à apprendre, à s’informer, à se remettre en question. La compétence la plus importante aujourd’hui, c’est d’apprendre à apprendre.

 

A l’issue de la crise du Covid, ci et là, on parle d’une vague de démissions importante. Cela se ressent-il au sein de la BIL ? Comment expliquer ce phénomène ?

Nous sommes aujourd’hui dans un contexte de guerre des talents, qui a d’ailleurs tendance à s’accélérer. On ne peut toutefois pas parler d’un phénomène de « Grande démission », dans les mêmes proportions que ce qui est observé aux Etats-Unis. Cela dit, selon une étude de la CSL, 25% des salariés réfléchissent à l’éventualité de changer de job dans les 12 prochains mois. Tous ne changeront pas. Cependant, en termes de proportion, ce n’est pas négligeable et cela doit nous inviter à rester attentifs, à renforcer nos efforts pour retenir nos talents, préserver l’expérience, assurer la transmission d’expertise. Je ne pense pas, en outre, que la volonté de changer d’emploi soit liée au Covid, mais plus à un désir exprimé aujourd’hui de multiplier les expériences. Les salariés ne s’imaginent plus passer 40 ans dans la même boîte.

« Une étude a révélé que 70% des choses que l’on apprend provient de l’expérience acquise sur le terrain »

Considérant les limites transfrontalières au télétravail, Luxembourg ne risque-t-il pas de souffrir d’une perte d’attractivité ?

Jusqu’à présent, nous recevons toujours autant de candidatures que par le passé. Mais, vous avez raison, Luxembourg pourrait souffrir de ces limites. D’autres facteurs, en outre, pèsent sur l’attractivité, comme par exemple les prix du logement.

Si l’on s’attarde sur l’enjeu du télétravail, il est important de replacer celui- ci dans le contexte de l’entreprise, au service de ce que l’on cherche à accomplir ensemble. Le télétravail n’est pas tout. La collaboration entre collègues, les relations professionnelles, sont aussi des éléments essentiels. Une étude a révélé que 70% des choses que l’on apprend provient de l’expérience acquise sur le terrain, auprès des collègues et des clients, à travers l’observation de l’environnement de travail. Seulement 10% des éléments appris sont liés aux formations et aux cours que l’on suit. Autrement dit, tout seul dans mon salon, je n’apprends pas de la même manière qu’en m’immergeant dans la culture de l’entreprise, auprès de mes collègues.

 

Comment le renforcement de la culture d’entreprise permet-il de répondre à ces enjeux de fidélisation des talents et d’accompagnement du changement ?

La culture d’entreprise est un élément essentiel, sur lequel il faut travailler. Cependant, il n’y a pas une recette que l’on applique. Elle résulte d’un mode de travail, d’échanges entre collègues, entre départements de la banque, d’un modèle d’organisation, du lien que l’on crée, de la manière avec laquelle on prend des décisions et on les met en œuvre. Si l’on parle de la BIL, nous sommes une petite banque universelle, qui est l’une des rares à avoir son centre de décision au Luxembourg. Ce qui fait de nous un acteur ouvert, agile, qui prône la collaboration entre départements pour créer davantage de valeur. Ce qui est important, dans le monde actuel, c’est qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. Plus la culture d’entreprise est forte, plus les gens y adhèrent par choix, affectionnant une manière singulière de travailler, de faire du business.

 

Bureau ouvert ou bureau fermé ?

Bureau fermé ou ouvert, les 2 ont leurs avantages et leurs inconvénients. Les bureaux ouverts me semblent plus en phase avec les modes de collaboration actuels, qui privilégient la mobilité, la transversalité et les interactions. Pour ma part, j’occupe un bureau individuel. Cependant, considérant la succession de réunions, de rendez-vous, de rencontres que je fais au fil de la journée, je suis peu dans mon bureau et quand j’y suis, je suis rarement seule. Dans une perspective de renouvèlement de nos infrastructures, je trouverais cependant intéressant d’explorer l’idée d’un comité de direction qui puisse travailler en open-space.

 

Mes 3 apps indispensables

01 Blinkist

“Cette application propose des résumés audio et écrits de nombreux ouvrages sur des thématiques managériales, économiques, organisationnelles. Elle permet d’explorer de nombreux sujets et de se faire une idée plus précise des ouvrages avant de les approfondir.”

02 LinkedIn

“Pour une DRH, c’est devenu l’application de référence. Aujourd’hui, on ne peut tout simplement plus s’en passer.”

03 Blink

“Il s’agit de l’application déployée au niveau de notre banque, qui soutient toute la communication interne et qui permet d’accéder facilement à toute l’information, aux ressources utiles, à des fonctionnalités de développement personnel.”

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