Alors que l’on parle beaucoup d’intelligence artificielle, quel regard portez-vous sur ces évolutions technologiques ?

Selon moi, innovation ne signifie pas forcément « technologie ». Toutefois, les nouvelles technologies peuvent contribuer au processus d’innovation, ce qui est notamment le cas avec l’intelligence artificielle. Concernant l’IA, nous avons pu constater sa formidable capacité à traiter et à analyser d’énormes quantités de données, ce qui en fait un excellent moyen pour accélérer et enrichir le processus d’innovation. En revanche, il est essentiel de garder à l’esprit que, si ces nouvelles technologies présentent d’immenses capacités, encore faut-il savoir s’en servir et bien s’en servir. Elles peuvent donc devenir d’excellents outils, à condition de reconnaître leurs limites ou leurs défauts, de bien les utiliser et de bien sensibiliser leurs utilisateurs. C’est pourquoi, selon moi, la gestion du changement, en particulier à travers la formation, est un élément primordial dans l’intégration de ces technologies dans nos entreprises. 

Comment envisagez-vous son intégration à l’échelle des organisations ?

De la même manière que nous avons implémenté l’innovation chez Foyer. Nous avons d’abord organisé une gouvernance autour de l’IA et créé un pôle IA avec des Data Scientists dans notre équipe de IA & Data Studio pour créer une vision et une stratégie claire et bien définie. 

À l’instar de ce que nous avions entrepris pour l’innovation, l’évaluation des connaissances de nos collègues en intelligence artificielle nous a permis de définir des processus d’acculturation ou de formation du personnel visant à assurer une montée en compétences de l’ensemble des collaborateurs et une intégration plus profonde de l’IA à notre culture d’entreprise. C’est dans ce but premier que nous avons lancé notre « Communauté IA », un forum qui se tient mensuellement pour permettre à nos collaborateurs de découvrir les nouveautés, d’assister à des démonstrations, de tester des outils, etc. 

Enfin, nous accordons une importance particulière au partage d’expertise en interne, mais aussi avec l’écosystème. C’est pourquoi nous encourageons les startups à nous contacter pour analyser ensemble de potentielles opportunités de collaboration dans le futur. 

Comment la place de l’humain va-t-elle évoluer ? Comment réengager l’humain et le collectif (l’intelligence collective) au service de la création de valeur ?

Plutôt que de craindre un éventuel remplacement par l’IA dans l’exercice de ses fonctions, l’Homme peut se réjouir de la complémentarité qu’elle lui offre par rapport à ses propres capacités. Dès à présent, celles et ceux qui connaissent les codes de l’intelligence artificielle peuvent déjà optimiser leurs journées et consacrer davantage de temps à des activités créatrices de valeur nécessitant de la créativité, du jugement critique, de l’empathie et d’autres qualités typiquement humaines. 

Outre un besoin toujours plus pressant de ces « softs skills », de nouvelles compétences sont déjà demandées et, avec elles, des opportunités d’évolution professionnelle et l’apparition de nouveaux emplois.  

Tout cela renforce l’idée de « transformation » plutôt que de « remplacement » de l’humain par l’IA. De plus, cette dernière n’est pas fiable à 100% et nécessitera l’ajout d’étapes de contrôles effectués par l’homme, d’une part pour s’assurer de l’exactitude des données générées, et d’autre part, pour assurer une utilisation éthique et responsable de l’IA. 

Quant à (ré)engager l’humain dans le monde de l’IA, chez Foyer, nous avons choisi de faire participer concrètement nos collaborateurs à la démarche. Nous avons déjà mis en œuvre plusieurs cas d’usage et d’autres sont en cours d’expérimentation. Nous partageons nos bonnes pratiques à travers un programme de formation dédié lancé tout récemment. Cela nous permet de naviguer avec succès dans le paysage technologique en constante évolution, en assurant que l’innovation reste centrée sur l’humain et bénéfique pour tous.