TRANSFORMATION & ORGANISATION

Rendez-vous dans 15 ans avec …

Pascal Denis, Partner au sein de Deloitte Luxembourg, se prête au jeu de l'interview des 15 ans d'ITnation.

April 5, 2022

A l’occasion de ses 15 ans, ITnation a proposé à plusieurs membres de sa communauté d’évoquer ce qu’ils faisaient en 2007, de décrire l’impact du numérique sur nos vies au cours de cette période. Nous leur avons aussi demandé comment ils voyaient le monde dans 15 ans. Pascal Denis, Partner au sein de Deloitte Luxembourg, s’est prêté à l’exercice. 

 

Pouvez-vous nous dire ce que vous faisiez il y a quinze ans ? 

Pour répondre à cette question, j’ai été fouiller dans mon smartphone, dans mes photos, pour retrouver des traces de ce que je faisais il y a quinze ans ! Je me suis rendu compte qu’il était difficile de retrouver des traces de l’époque. L’explication m’est venue après : avant 2007, le smartphone n’existait pas encore… Cependant, j’étais déjà consultant, déjà au Luxembourg, mais dans une autre société de conseil. Ma vie n’a donc pas fondamentalement changé en quinze ans. A l’époque, une grosse partie de mon activité consistait à aider des banques européennes à se doter d’une architecture informatique adaptée à leurs besoins, à mettre en œuvre un modèle opérationnel et des systèmes intégrés, s’appuyant sur un seul système bancaire et un Customer Relationship Management. Aujourd’hui, ces projets seraient abordés bien différemment. Tout d’abord, on les ferait dans le cloud. La technologie a aussi changé. L’intégration est grandement facilitée. L’enjeu s’est déplacé, et est désormais de proposer une expérience utilisateur homogène, de réduire les coûts et d’obtenir des gains d’efficience.  

 

En quinze ans, quel a été le principal apport du numérique dans votre vie/dans la société ? 

Aujourd’hui, j’ai toute ma vie dans ma poche, dans mon téléphone. Comme je l’évoquais, le premier iPhone a été introduit en 2007 et a transformé la vie de tous les jours, la manière dont nous échangeons socialement avec les autres, notre façon de consommer, nos interactions avec notre banque, l’administration… Mes enfants, qui ont plus de 15 ans, se demandent bien comment on faisait avant. Évidemment, tout n’est pas parfait dans la manière dont la société s’est transformée. Je pense néanmoins que c’est un changement positif, qui rend la vie plus simple, plus variée, plus distrayante, plus intéressante. 

En tant que consultants, nous sommes, plus que la plupart des personnes, connectés à ces évolutions technologiques. Nous intégrons plus vite que beaucoup les outils et solutions qui émergent. Les plateformes de collaboration ou systèmes de partage de connaissance étaient déjà largement utilisés avant que la pandémie ne survienne. La technologie contribue à préserver la longueur d’avance nécessaire à la pertinence de nos métiers. Elle nous permet de mobiliser l’expertise utile, où qu’elle se trouve au sein du groupe sur la planète, pour contribuer à transformer nos clients et la société. 

 

Quel est votre souvenir professionnel le plus mémorable de ces quinze dernières années ?

Cela n’a rien de digital. C’était en 2013. J’étais alors en charge de l’activité Wealth & Asset Management au sein d’une société de conseil globale. A cette époque, j’ai eu l’opportunité d’aider une équipe en Turquie dont l’ambition était de mettre en place pour un client une activité de banque privée et de gestion d’actifs. Nous sommes partis d’une feuille blanche, les avons aidés à adopter les bonnes pratiques, à se doter des technologies les mieux adaptées, à mettre en place l’organisation. Culturellement, c’est un souvenir exceptionnel. Et, pour l’anecdote, cela m’a fait plaisir de pouvoir retrouver des traces de cette aventure dans mon smartphone!

 

Comment vous imaginez-vous le marché luxembourgeois du numérique dans 15 ans? 

Je peux imaginer qu’il n’y aura plus de smartphone . Que celui-ci sera éventuellement virtualisé sous une autre forme, dans une lentille, ou complètement dématérialisé avec l’assistant numérique avec lequel nous pourrons dialoguer. Il y aura du cloud, du cloud et du cloud. Nous ne disposerons sans doute quasi plus d’éléments on-premise. Luxembourg est en retard en la matière. Nous ne sommes pas encore dans la culture du « cloud only », qui va au-delà d’une approche « cloud first ». Au départ des plateformes cloud, en outre, vont se développer de très riches écosystèmes, de nombreuses solutions directement disponibles. Toute cette dynamique va s’accélérer. 

Si l’on regarde du côté des talents, je pense que le marché du numérique luxembourgeois sera différent. Je pense que l’on formera davantage les compétences technologiques localement. De cette manière, on pourra renforcer l’attractivité de la Place autour de technologies avancées, qui seront en outre bien différentes dans quinze ans.

Car la tech sera encore plus présente dans l’économie, dans tous les secteurs. On parle déjà de fintech, de space tech, de health tech. La technologie gagnera encore en importance dans l’économie du pays. 



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