Pouvez-vous évoquer la genèse du Digital Learning Hub et nous rappeler sa mission ?

Nous travaillons sur cette idée d’une école différente dédiée aux enjeux numériques depuis le printemps 2019. Au Luxembourg, comme ailleurs, on peine à trouver des profils répondant aux opportunités d’emploi aujourd’hui proposées sur le marché de l’emploi. Au niveau de l’ADEM, un quart des postes vacants concernent des professions liées au numérique dont la moitié concerne des fonctions de développeur-programmeur. A la poursuite de l’ambition du gouvernement de faire de Luxembourg une Digital Nation, il était important d’apporter des réponses concrètes et efficaces à cette problématique de pénurie de talents. Le Digital Learning Hub est l’une de celles qui ont été apportées par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse (MENJE). Si elle est complémentaire à l’offre de formation déjà existante en la matière, notamment au niveau de l’Université du Luxembourg, notre proposition se veut aussi très différente.

En quoi est-elle différente ? Comment se présente votre offre ?

D’abord, elle s’adresse à un public adulte et plus particulièrement à trois groupes cibles. Le premier sont les salariés qui travaillant déjà dans l’IT et qui souhaitent complémenter leurs connaissances. Le deuxième groupe sont les personnes qui souhaitent réorienter leur carrière vers l’IT, qui souhaitent simplement s’initier à des sujets du numérique ou qui sont en situation de recherche d’emploi et qui envisagent leur futur professionnel dans le domaine du numérique. Le troisième groupe sont les personnes, notamment les jeunes, qui cherchent une alternative à des études classiques. Pour ce groupe, notamment l’Ecole 42 pourrait être pertinente car aucun prérequis n’est nécessaire. Ainsi, le DLH accueille aussi bien les décrocheurs de lycée ou d’université, que les diplômés qui souhaitent devenir programmeur à leur rythme et convenance.

Nous proposons des formations de courte durée, d’une demi-journée à 80 heures, sur des sujets bien précis et à des niveaux différents allant de cours d’introduction jusqu’à des spécialisations. Au sein de l’offre, on va trouver divers intitulés autour de la programmation, de la cybersécurité, de la blockchain, de l’intelligence artificielle & data, de l’IT administration & cloud, de la governance ou encore du design thinking. Nous pouvons aborder les diverses dimensions du numérique, avec des approches généralistes, des sessions plus pratiques ou d’autres relatives au cadre réglementaire, comme GDPR par exemple. Aujourd’hui, nous permettons à chacun d’accéder à une offre de 130 cours, dont certains sont accessibles gratuitement aux demandeurs d’emploi, aux étudiants et aux personnes du secteur public. En règle générale, le tarif est de 4€ l’heure de formation. De nouvelles formations peuvent être proposées, voire être conçues sur mesure. L’offre sera complétée par l’ouverture de l’Ecole 42, dès 2023 (voir notre article).

On choisit donc ses cours à la carte ?

Le niveau de granularité de l’offre permet de choisir des éléments précis, selon les besoins et envies. L’étendue des formations proposées, cependant, permet d’établir des parcours d’apprentissage plus complets, appelés « learning track ». Si l’objectif est de devenir développeur web, par exemple, on peut puiser d’un cursus plus élaboré, couvrant l’ensemble des apprentissages requis. Désormais, des learning tracks sur le UX/UI, le développement et la cybersécurité sont disponibles, bien d’autres en préparation. Il est important de préciser que nous n’avons pas vocation à nous substituer à la formation initiale et professionnalisante existant déjà sur le marché. Il n’y a pas non plus de volonté d’entrer en concurrence avec des acteurs de la formation continue présents sur le marché. En tant que hub, nous travaillons avec chacun d’eux, pour s’assurer d’avoir une offre complète et étendue au Luxembourg.

Que viennent chercher les personnes qui prennent part aux formations proposées ?

Cela dépend des participants. Certains disposent déjà d’un bagage IT et souhaitent compléter leurs compétences, dans une approche d’upskilling. Ils peuvent découvrir de nouvelles technologies, un nouveau langage de programmation ou encore élargir leurs connaissances à d’autres champs, par exemple les enjeux légaux et réglementaires.

D’autres nous rejoignent dans une démarche de reskilling ou de sensibilisation, pour acquérir de nouvelles aptitudes et compétences dans une perspective de réorientation professionnelle. En la matière, ils vont débuter avec des programmes autour des bases de la cybersécurité ou par une introduction à la programmation par exemple.