Frédéric Salles, CEO – Matooma

Acteur spécialisé dans la connectivité des objets, Matooma entend aujourd’hui faire profiter les acteurs luxembourgeois de ses cartes SIM M2M tout opérateur et d’une couverture optimale à l’international. Frédéric Salles, CEO de Matooma, évoque les ambitions de son entreprise.

Monsieur Salles, pouvez-vous nous expliquer comment est née la société Matooma ?

Avant de créer Matooma, en 2012, j’ai travaillé pendant 10 ans pour SFR. J’ai notamment été responsable pendant 5 ans du développement du marché Machine to Machine (M2M) en France. A l’époque, il s’agissait d’un marché émergent, qui profitait des nouvelles possibilités offertes par les réseaux 2G, 3G puis 4G. Ma mission était de proposer des cartes SIM à des industriels pour connecter des objets. C’est dans le cadre de cette mission, étant confronté à diverses problématiques, que j’ai eu l’idée de créer Matooma.

Quelles étaient ces problématiques ?

Avec les cartes que je proposais, mes clients ne pouvaient accéder au réseau que d’un seul opérateur. Or, les objets connectés pouvaient être déployés ou transiter dans certaines zones blanches sans avoir la possibilité de se connecter à un autre réseau disponible. Pour des objets connectés non mobiles, les installateurs se promenaient finalement avec les cartes des trois opérateurs en poche et plaçaient à l’intérieur celle de l’opérateur qui proposait la meilleure couverture localement. Cependant, la disponibilité d’un réseau n’est jamais garantie dans le temps. De plus, une gestion devant intégrer trois opérateurs et autant de contrats s’avérait lourde.

Quelles réponses avez-vous apportées à ces problématiques ?

L’idée, avec la création de Matooma, a été de proposer une carte SIM unique, qui puisse se connecter à l’ensemble des opérateurs. Nos cartes SIM, où qu’elles soient, se connectent au réseau qui est disponible localement pour pouvoir transmettre l’information. Au-delà, nous proposons une solution unique de gestion de l’ensemble des cartes SIM M2M constituant un même réseau d’objets connectés, la plateforme M2MManager. Enfin, nous pouvons développer des réseaux IoT, à travers notre solution MatooWan, pour permettre à nos clients non seulement de réceptionner les informations des objets connectés, mais aussi de communiquer avec eux de manière complètement sécurisée, pour effectuer des mises à jour par exemple.

Aujourd’hui, quelles sont les ambitions de Matooma ?

Nous servons actuellement 3000 clients en Europe, principalement en France, et gérons plus de 500.000 cartes SIM. L’entreprise compte 50 salariés à Montpellier. Désormais, notre volonté est de nous étendre à l’international, en commençant par les marchés francophones autour de la France, parmi lesquels le Luxembourg, la Belgique et la Suisse. Depuis peu, Matooma a intégré le groupe Wireless Logic, qui représente désormais 3,5 millions de cartes SIM en Europe. C’est le plus grand groupe européen indépendant spécialisé dans le M2M.

En quoi l’intégration de Matooma dans un grand groupe constitue-t-elle un avantage compétitif ?

Notre taille et les volumes de données qui transitent par nos solutions nous permettent de mieux négocier avec les divers opérateurs. Nous sommes en outre un partenaire de référence pour les acteurs qui souhaitent disposer d’une connectivité optimale à l’international. Nous leur permettons de déployer et de suivre leurs objets connectés en profitant d’un prix unique.

A quels usages votre solution répond-elle ?

Nos principaux clients développent des solutions de sécurité, comme des alarmes connectées permettant de sécuriser des entreprises, des chantiers, des habitations. Dans le domaine de la santé, nos cartes SIM sont déployées au sein de boîtiers de maintien à domicile des personnes âgées ou fragiles. A ce niveau, nous équipons 95% des solutions en France. Nos cartes SIM intègrent des solutions dans le domaine de l’énergie, pour la gestion des réseaux d’eau ou d’électricité. Au niveau de la mobilité, nous équipons les Vélib, des scooters partagés ou encore des véhicules électriques. On retrouve aussi par exemple nos solutions au sein des photomatons, dans une approche de maintenance à distance, ou encore des horodateurs, pour permettre des paiements par carte bleue. Le nombre de cas d’usage est déjà élevé. Et on ne cesse de trouver de nouvelles applications.

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