HUMAN

Dans l’open space avec Matthieu Cisowski (Luxair)

Vice-président et Directeur des Ressources Humaines au sein de Luxair, il évoque les défis auxquels l’équipe RH est confrontée, notamment la nécessité d’aller à la rencontre des bons candidats et l’exigence de faire évoluer le management autour d’une culture d’entreprise forte.

November 19, 2024

Quels sont les principaux défis que vous êtes actuellement amenés à relever ?

Ils sont évidemment multiples. Globalement, Luxair veut agir en société socialement responsable en respectant les engagements liés à notre activité dans un secteur en pleine transformation. Nous devons aussi faire prospérer et évoluer nos activités alors que, dans notre secteur, il est très difficile de dégager de la marge et que nous faisons face à la concurrence agressive et déloyale des compagnies low cost. Cela demande de travailler avec le souci constant de l’efficience. En tant que service des Ressources Humaines, nous voulons recruter les personnes qui correspondent à nos attentes en termes de qualifications et de compétences. Pour cela, nous devons aller activement à la rencontre des profils adéquats.

Quels sont les profils les plus difficiles à recruter ?

Au-delà des domaines où les métiers sont en tension, tels que la finance, les technologies de l’information ou l’ingénierie, Luxair possède des métiers spécifiques sur lesquels une attention toute particulière est portée.

Au niveau du métier de pilote, attirer et embaucher ceux qui pourront nous accompagner durablement exige de déployer des programmes dédiés à haute intensité. Nous allons par exemple à la rencontre des futurs pilotes dans des écoles ciblées et nous développons des actions de formations ab initio, en identifiant des jeunes profils avec un réel potentiel, pour lesquels nous prenons en charge une grande partie du coût de leur formation.

Une autre illustration peut être le métier de technicien aéronautique pour lequel nous développons beaucoup l’apprentissage. Globalement, pour assurer une intégration réussie et une efficacité optimale, nous collaborons étroitement avec les spécialistes opérationnels dès les premières phases du recrutement. Cette synergie entre les équipes de recruteurs et les spécialistes opérationnels est essentielle pour réaliser des embauches de qualité.

L’attractivité est un enjeu clé. Comment, à l’échelle de votre organisation, l’avez-vous vu évoluer ?

Il faut distinguer l’attractivité de Luxair et l’attractivité du Luxembourg. Il y a des éléments sur lesquels nous pouvons agir directement et d’autres qui ne dépendent pas de nous. Luxair est une des organisations les plus en vue du Luxembourg et, en tant qu’employeur, nous devons être proactif et veiller à maintenir notre modèle social dans un contexte, encore une fois, économiquement très difficile et où il y a fort à faire pour faire évoluer notre modèle d’entreprise.

Si l’on considère maintenant le Luxembourg, de manière générale, on constate qu’il devient plus difficile d’attirer les candidats et qu’iI est important de bien valoriser les atouts que présente le pays.

Qu’entendez-vous par là ?

Le Luxembourg offre une qualité de vie de premier plan, avec la gratuité des transports en commun, des écoles et des maisons relais, sans oublier des crèches maintenant plus facilement accessibles. Le niveau d’éducation fourni est très bon. La protection sociale est aussi exceptionnelle.

La situation géographique et la qualité des transports, avec un réseau de connexions internationales efficaces, notamment grâce à l’aéroport de Findel, contribuent également à cette qualité de vie. En outre, la vie sociale, à travers le développement d’une offre de loisirs variée, des lieux de rencontre et de socialisation, est devenue plus dense et plaisante à tout âge. L’internationalité du Luxembourg, et la richesse que cela induit, est aussi un facteur de séduction. Cela nous paraît normal, mais ceci constitue de vrais avantages, qu’il faut mettre en avant avec conviction. Il ne faut pas non plus oublier, que la pénurie de candidats n’est pas un phénomène unique au Luxembourg, mais un défi global que nous partageons avec de nombreux autres pays.

Ces difficultés à attirer les candidats constituent-elles un élément bloquant vis-à-vis de vos objectifs business ?

Jusqu’à présent, nous avons réussi à gérer positivement la situation. Par exemple, contrairement à d’autres compagnies en Europe, nous n’avons pas d’appareils au sol faute de parvenir à recruter des pilotes.

Comment la fonction RH évolue-t-elle ? Comment contribue-t-elle au soutien du business ?

Luxair, c’est plus de 200 métiers différents et une grande variété de défis à relever à travers nos différentes activités. Notre rôle, au niveau des Ressources Humaines, est d’agir en partenaire des responsables de chacune d’elles pour leur permettre de faire face à leurs problématiques spécifiques. Pour certaines, le défi sera d’améliorer l’efficience, pour d’autres, de renforcer la qualité. Les réponses à apporter, au niveau des Ressources Humaines vont donc varier en fonction des besoins. Nous sommes là pour les aider à activer les bons leviers, en faisant évoluer les compétences, en aidant à adapter l’organisation ou en les accompagnant dans la résolution de leurs problématiques d’absentéisme, pour ne citer que quelques exemples.

Une autre responsabilité qui nous incombe réside dans la mise en œuvre d’un dialogue social de qualité. Il nous importe qu’il s’inscrive dans une dynamique constructive et collective. Nous échangeons donc avec régularité avec les partenaires sociaux pour élaborer ensemble les solutions requises.

Comment, dans un contexte de transformation permanente, le management doit-il s’adapter ?

La qualité du management est un enjeu clé pour la performance d’une organisation. Le département des Ressources Humaines est là pour les soutenir. Endosser la responsabilité de gestionnaire d’équipe n’est pas facile. Le manager d’aujourd’hui, et plus encore celui de demain, doit s’adapter en permanence à ces transformations et savoir piloter efficacement son équipe dans un environnement en constante évolution.

Les attentes des travailleurs évoluent fortement en effet. Comment y répondre ?

Il faut s’adapter aux nouvelles dynamiques et œuvrer à une bonne intégration de chacun dans l’entreprise afin de pouvoir atteindre les objectifs poursuivis. La valorisation de notre culture d’entreprise, pour amener chacun à prendre la mesure des défis, est un enjeu clé. Il est notamment important de remettre la réalité objective du travail au centre de l’organisation. C’est-à-dire de souligner que le travail est un savoir-faire dans lequel il faut faire vivre une exigence de service et de qualité pour le client, tout comme déployer une volonté de solidarité et de générosité vis-à-vis de ses collègues. Un point essentiel est que tous ces éléments, pour un travailleur, sont une source puissante de satisfaction personnelle et professionnelle.

 

Bureau ouvert ou bureau fermé ?

Je suis plutôt bureau fermé, mais toujours avec une attitude ouverte. Je pense qu’il est important, dans le cadre de mes fonctions, de disposer d’un bureau individuel, afin d’avoir un environnement dans lequel on peut avoir des échanges dont on doit garantir la confidentialité. Dans cet espace, je peux accompagner des managers ou collègues et aborder des sujets qui ne se prêtent pas à l’open space. Cependant, la fonction exige aussi de faire preuve d’ouverture et d’humilité, d’être à l’écoute de chacun. C’est essentiel.

 

Mes 3 apps indispensables

1- Whats’App

« L ’application de messagerie me permet de rester connecté facilement avec l’ensemble de ma communauté. »

2- Les apps des médias d’information

« Il est capital de se tenir informé. »

3 – L’application des podcast de RadioFrance

« On accède facilement à travers elle à une grande diversité de contenu, d’une qualité et d’une richesse sans équivalent. »

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