HUMAN

Dans l’open space avec Géraldine Hassler

Head of People & Culture chez KPMG Luxembourg depuis 9 ans, Géraldine Hassler partage sa passion pour un métier en évolution permanente, qui accompagne le business en mettant l’humain au centre de la stratégie de l’entreprise.

July 1, 2024

Quel a été votre parcours et vos missions au cours de ces dernières années ?

Je suis entrée chez KPMG en 2015. Mon arrivée coïncidait avec la volonté de professionnaliser les métiers RH afin de garantir une gestion efficace et stratégique du capital humain. A l’époque, KPMG débutait une très belle croissance et il était clé d’optimiser les talents et de contribuer aux objectifs globaux de l’entreprise pour gérer au mieux cette évolution positive. Dans ce cadre, de nouveaux rôles RH ont été créés pour nous recentrer sur l’ expérience candidat-employé de A à Z. Aujourd’hui, nous assistons par exemple à l’émergence du rôle d’« Employee Engagement Specialist » qui encadre les futurs collaborateurs dès leur pré-boarding jusqu’à leur 1re année au sein de l’entreprise. Il faut savoir que nous sommes parfois amenés à recruter des personnes plus d’un an avant la fin de leurs études et que, dès cet instant, l’« Employee Engagement Specialist », par différentes actions, favorise le sens d’appartenance et d’inclusion des futurs collaborateurs ce qui rend l’onboarding et les premiers mois très fluides et très humains. Nous avons également mis l’accent sur notre offre « Learning & Development ». En effet, quand on parle de rétention des talents, cela passe tout d’abord par un bon recrutement, mais aussi par la formation continue. Nous sommes fiers d’accompagner nos collaborateurs tout au long de leur carrière avec des programmes de formation techniques, soft skills voire leadership sur des « development and assessment centers ». Ces programmes sont en constante évolution et intègrent régulièrement l’acquisition et le développement de nouvelles compétences telle que l’intelligence émotionnelle. Aux côtés de ces équipes, nous avons d’autres professionnels comme les personnes en charge de l’administration RH, du payroll, dont le rôle est d’assurer le suivi et l’optimisation du package salarial de chacun. Enfin, nous avons le privilège de pouvoir nous appuyer sur une équipe « People technology » qui travaille au développement de nos outils RH, qui récolte les attentes du terrain et les traduit en un langage clair pour l’IT. Au total, cela représente une cinquantaine de personnes pour un total de quelque 1.900 collaborateurs.

Quelle est la place de la digitalisation dans cet univers ?

Concrètement, nous ne pouvons pas nous passer de la digitalisation et nous avons l’opportunité de mettre en place des outils technologiques pour améliorer l’expérience candidat-employé et faciliter la gestion quotidienne des équipes RH. De nombreux projets en matière de digitalisation sont en cours et notre volonté est de pouvoir générer un maximum de données pertinentes afin de pouvoir les analyser et prendre ensuite de meilleures décisions, anticiper certaines tendances, etc. Nous avons la chance de faire partie d’un réseau international et nous pouvons ainsi bénéficier des best practices en vigueur. Si certains outils sont recommandés, rien ne nous est toutefois imposé. Nous avons fait le choix d’être complètement aligné avec le réseau, mais nous gardons aussi nos spécificités propres au marché luxembourgeois, qui se caractérise par une grande diversité de profils et des aspects transfrontaliers que d’autres pays ne rencontrent pas. Nous travaillons actuellement à l’implémentation d’un nouveau système RH, qui devrait être opérationnel en juin prochain. La volonté est de donner davantage d’autonomie et de responsabilités à chaque employé.

Plus largement, une meilleure utilisation de la donnée va nous donner l’opportunité de mieux comprendre les enjeux, de sortir de la perception que nous pouvons avoir de certaines situations afin d’objectiver davantage nos analyses, et de prendre les décisions opportunes.

Quels sont les grands enjeux liés à votre métier ?

Cette année notre ambition a été de renforcer le rapprochement des équipes business et RH et de nous positionner en tant que business partner indispensable auprès des collaborateurs et du management. Nous ne pouvons pas nous permettre de travailler en silo. De plus, nous jonglons constamment entre notre rôle d’accompagnement de la direction et notre rôle de représentation des intérêts des collaborateurs. Ce n’est pas toujours évident de maintenir cet équilibre. Nous avons notamment beaucoup travaillé sur la perception que peuvent avoir les équipes sur notre rôle. Nous sommes là pour elles et avec elles. J’encourage mes collaborateurs à aller à la rencontre des autres, à faire le tour des étages, à aller discuter avec leurs collègues. Nous ne sommes certes pas un département qui gagne de l’argent, mais nous pouvons éviter à l’entreprise d’en perdre, en engageant les bonnes personnes, en les développant et en les gardant au sein de l’entreprise. Au quotidien, cela demande d’être dans la médiation, dans un rôle de facilitateur et de coach. C’est très formateur et constructeur. Nous sommes dans la co-création de solutions, cela prend du temps, mais c’est le côté passionnant du métier.

Comment voyez-vous votre rôle au quotidien ?

Tout est une question de relationnel et d’humain. Mon métier est un métier de contact. Au-delà de nos campagnes de marketing, nos meilleurs ambassadeurs sont nos collaborateurs. Leur engagement quotidien joue un rôle clé dans l’attraction de nouveaux talents étant donné qu’ils participent activement eux-mêmes au recrutement. Ils connaissent la culture d’entreprise et nos valeurs tels que le travail d’équipe, l’esprit d’entrepreneurial et l’excellence et sont donc plus à même de repérer les profils qui nous correspondent. Bien sûr, certaines personnes nous quittent, mais l’herbe n’est souvent pas plus verte ailleurs. Certains reviennent car ils font le constat que KPMG a à nouveau un rôle à jouer dans le développement de leur carrière. On se réjouit de les revoir et cela donne un signe fort aux collaborateurs et au marché pour la marque employeur. C’est une des raisons pour lesquelles il faut aussi soigner le départ de nos collaborateurs, les écouter, comprendre leurs souhaits, leurs envies, parce qu’ils peuvent revenir, ou simplement devenir nos futurs clients. Il faut aussi faire attention en permanence aux idées préconçues. Aujourd’hui, le monde est ultra connecté, bouge très vite et les challenges sont nombreux. En matière de capital humain, il faut consacrer davantage de temps à l’acquisition de nouvelles compétences, pour rester à la page. La nouvelle génération nous challenge également sur la place que le travail doit prendre dans notre vie. Il est essentiel de pouvoir écouter, questionner et éviter les constats faciles ou les jugements hâtifs. La communication est, en ce sens, clé. Cela demande parfois du courage, de l’assertivité. Il ne faut pas vouloir plaire à tout prix si l’on veut prendre les bonnes décisions. Il faut aussi accepter d’être vulnérable dans un monde où tout se veut être parfait. L’innovation et le succès ne peuvent se concevoir sans erreur.

Bureau ouvert ou bureau fermé ?

Ma porte reste toujours ouverte, mais elle est souvent fermée parce qu’il y a du monde à l’intérieur… Je suis beaucoup dans le relationnel et je ne peux pas rester assise 2 heures d’affilée. Donc, à part quand j’ai besoin de m’isoler pour des moments particuliers dans la journée, tout le monde peut entrer.

Mes 3 apps indispensables

01 Evaneos

02 LinkedIn

03 Vinted

« J’adore les voyages et les créer sur mesure. Cette app française permet de co-créer et de personnaliser ses vacances avec l’aide d’un hôte francophone dans votre pass de destination. Cette solution permet de vivre des expériences inoubliables, avec un côté relationnel très fort.

« C’est évidemment le réseau par excellence pour les professionnels au-delà du recrutement, il me permet de communiquer, de s’inspirer, et de rester connectée à ma communauté »

« J’aime le côté éco-responsable de ce genre
d’app. J’adore vendre des articles que je n’utilise plus et acheter de nouveaux habits et accessoires, à condition que je sorte quelque chose de mon dressing en retour. »

 

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