TRANSFORMATION & ORGANISATION

Changer le monde commence par se changer soi-même

A l’heure d’écrire ces quelques lignes, la COP28 s’ouvrait à Dubaï. C’est donc vers la première ville des Émirats arabes unis, pays dont l’extrême richesse provient directement de l’extraction du pétrole, qu’ont convergé des délégations du monde entier pour notamment discuter... de la sortie programmée des énergies fossiles.

January 9, 2024

A l’heure d’écrire ces quelques lignes, la COP28 s’ouvrait à Dubaï. C’est donc vers la première ville des Émirats arabes unis, pays dont l’extrême richesse provient directement de l’extraction du pétrole, qu’ont convergé des délégations du monde entier pour notamment discuter… de la sortie programmée des énergies fossiles. Qu’une telle décision ne puisse être actée à cette occasion constituera un réel aveu d’échec, enterrant définitivement les engagements pris à Paris lors de l’Accord signé en 2015. A l’ouverture de la conférence sur le climat, de faibles espoirs subsistaient chez les plus optimistes d’entre nous.

Sortir du pétrole et du gaz, on le sait, constitue une tâche complexe tant nos modèles dépendent de l’accès à une énergie bon marché. Ne pas en sortir, cependant, est particulièrement risqué. Changer sera difficile. Mais décider de ne pas le faire, autrement dit de demeurer dans l’inaction, constitue l’option la plus coûteuse (et la plus dramatique à bien des égards). Quelles que soient les décisions prises (ou non) à Dubaï, celles-ci n’étant au demeurant pas contraignantes, nous allons au-devant de difficultés majeures. Peut- être est-il dès lors temps de considérer les opportunités qu’il y a à changer, plutôt que de s’évertuer à maintenir un modèle que l’on sait vicieux, voire vicié. L’Europe, prenant la mesure de sa dépendance énergétique à l’aune de la succession de crises que nous avons connues ces dernières années, semble pour sa part avoir fait le choix de la transition, bien qu’elle soit encore très imparfaite et sujette à de nombreux rétropédalages.

La motivation première de cette transformation n’est peut-être pas climatique, mais plutôt orientée vers la nécessité de renforcer l’autonomie stratégique européenne, de réduire notre dépendance au gaz et au pétrole venus de l’étranger. Qu’à cela ne tienne. Si, à travers son engagement, l’Europe peut entrainer d’autres nations dans cette voie, contribuer à réduire la part d’énergie fossile dans notre consommation via des mesures de sobriété et le développement du renouvelable, c’est toujours ça de pris. Dans ce magazine, notre dossier évoque ces enjeux de transition, pour le Luxembourg, pour ses acteurs économiques, mais aussi pour l’Europe.

Nous vous invitons aussi à considérer ces enjeux de transition à la lumière du grand entretien que nous ont accordé Raymond Schadeck, personnalité luxembourgeoise bien connue des milieux d’affaires, et Hubert Mansion. Portant aujourd’hui leur projet d’Université dans la Nature, ils invitent chacun d’entre nous à se reconnecter avec lui-même et avec les bienfaits de la nature. C’est, nous disent-ils, un préalable essentiel en faveur de sa préservation. « Changer le monde commence par se changer soi-même ». Chacun à notre échelle, dans le respect de nos aspirations profondes, nous pouvons contribuer à cette transition. Il est important de ne pas l’oublier pour mieux considérer les moyens à notre portée pour devenir un acteur du changement. C’est à l’échelle de notre foyer, de notre entreprise, de la communauté dans laquelle nous évoluons… ou encore du nouveau gouvernement (si l’on est l’un de ses ministres) que l’on commence à construire une société plus juste.

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