TRANSFORMATION & ORGANISATION
Rendez-vous dans 15 ans avec… Abraham Takom
Abraham Takom, CIO of the Year 2021, est IT director de Lombard International et se prête au jeu de l'interview des 15 ans d'ITnation.
March 8, 2022
ITnation a 15 ans. L’occasion pour nous d’inviter quelques membres de notre communauté à partager leur regard sur la transformation numérique qui s’est opérée depuis 2007 et d’évoquer les changements à venir. Abraham Takom, IT Director chez Lombard International Assurance, CIO of The Year 2021, a accepté de répondre à nos questions.
Pouvez-vous nous dire ce que vous faisiez il y a quinze ans?
En 2007, je travaillais en tant que développeur d’application pour un équipementier automobile, que j’avais choisi de rejoindre un an plus tôt après ma sortie d’une école d’ingénieur.
J’étais immergé au sein des équipes de R&D et de production des systèmes d’échappement des gaz de combustion qui équipent les automobiles. Je contribuais à la création de la valeur par la mise en œuvre des fonctionnalités applicatives taillées sur mesure pour améliorer les performances du business et générer des résultats.
J’ai depuis lors gardé cette conviction que la maturité de la relation entre les équipes métier et IT est cruciale pour une contribution optimale de la technologie à la création de la valeur.
En quinze ans, quel a été le principal apport du numérique dans votre vie/dans la société ?
Aujourd’hui, le numérique affecte presque tous les aspects de nos vies, de l’efficacité et la sécurité des transports à l’accès aux produits de première nécessité, la vie sociale et notre productivité.
Pour ce qui me concerne, l’amélioration des moyens de communication reste le principal apport du numérique dans ma vie et dans la société.
Grâce à des moyens de communications numériques, j’ai pu plus facilement garder un contact étroit avec les membres de ma famille et des amis vivant sur des continents différents. L’homme est naturellement un être social. Le numérique a simplifié l’accès à des moyens de communication divers et variés qui nous permettent de communiquer et socialiser peu importe la distance qui nous sépare.
Comment aurions-nous vécu le confinement dû à la pandémie COVID si nous n’avions pas eu tous ces moyens de communication s’appuyant sur le numérique ?
Quel est votre souvenir professionnel le plus mémorable de ces quinze dernières années ?
En réalité, j’en ai pas mal. J’ai eu la chance d’occuper des postes super intéressants et d’avoir d’excellents collègues. Si je ne devais en choisir qu’un, parce qu’il m’a vraiment marqué, ce serait ce jour où je suis convoqué dans le bureau d’un directeur qui n’était pas réputé pour sa courtoisie et avec qui je n’avais jamais discuté avant.
Ne sachant pas pourquoi j’étais convoqué, j’étais anxieux. J’ai, par la suite, été agréablement surpris de découvrir que le directeur souhaitait me féliciter en personne pour la gestion d’une cellule de crise relative à un system clé pour le business. Il a salué le sang-froid dont j’avais fait preuve et qui a permis de résoudre le problème. Je lui ai fait comprendre que, en réalité, la gestion de cette crise avait essentiellement reposé sur les liens de confiance que j’avais tissés avec mes collaborateurs avant la crise. Cette reconnaissance inattendue venant d’un individu qui comptait dans la hiérarchie mais dont je n’espérais rien a été très agréable à vivre une fois l’effet de surprise retombé. J’ai beaucoup appris de cette expérience évidemment.
Comment vous imaginez-vous le marché luxembourgeois du numérique dans 15 ans ?
Lorsqu’on voit les évolutions numériques survenues au cours des 15 dernières années, on peut se demander légitimement ce qui nous attend pour les 15 prochaines. Où va-t-on, pourquoi et comment ?
Il y aura sans aucun doute beaucoup de changements qu’aucun de nous ne peut prévoir.
Cependant la suite de l’évolution du numérique semble se dessiner dès maintenant, notamment avec des technologies telles que l’intelligence artificielle, l’analyse des données, la blockchain et l’internet des objets qui sont en train de transformer radicalement notre façon de vivre et de travailler.
Je suis convaincu que les humains et les machines travailleront davantage ensemble. Les nouvelles technologies, qui font parfois peur à certains, augmenteront nos attributs en tant qu’humains et ne les rendront pas inutiles comme certains le craignent.
Toute cette évolution s’accompagnera sans doute de beaucoup plus de réglementation et de contrôle visant à protéger les utilisateurs et le bien public.