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Yves Reding prend la présidence d’EuroCloud Luxembourg
Succédant à Amal Choury, Yves Reding souhaite mieux positionner les acteurs luxembourgeois du cloud dans un contexte de marché européen unique du numérique. Il convient aujourd’hui de fédérer les forces en présence pour rendre possible l’émergence d’un cloud européen. Et le Luxembourg a évidemment une carte à jouer.
February 26, 2016
Succédant à Amal Choury, Yves Reding souhaite mieux positionner les acteurs luxembourgeois du cloud dans un contexte de marché européen unique du numérique. Il convient aujourd’hui de fédérer les forces en présence pour rendre possible l’émergence d’un cloud européen. Et le Luxembourg a évidemment une carte à jouer.
A l’heure où vous accédez à la présidence d’EuroCloud Luxembourg, pouvez-vous nous rappeler le rôle et les ambitions de l’association ?
EuroCloud Luxembourg est une association créée en 2009. A l’époque « cloud » était un buzzword, parmi les nombreux que le monde du digital peut créer. L’association, cependant, est le fait de plusieurs acteurs qui avaient conscience que, derrière le mot, s’opérait une transformation majeure, que l’on assistait à un changement de paradigme dans la manière d’appréhender et de gérer l’IT. Aujourd’hui, considérant la croissance exponentielle de la quantité d’information sur laquelle s’appuie l’économie, la complexité grandissante des données ainsi que l’augmentation des risques associés, les acteurs n’ont pas d’autre choix que d’envisager un autre mode de gestion de l’IT. Le cloud permet de mutualiser les infrastructures mais aussi des compétences pointues dans des technologies de pointe, mais également en matière de gestion des risques et de sécurité de l’information. Des associations sœurs d’EuroCloud Luxembourg, il y en a 21 autres à travers l’Europe. Fédérées autour d’une association mère EuroCloud Europe, elles poursuivent un objectif commun : rassembler les acteurs ICT désireux de contribuer à la promotion du cloud, d’accompagner ce bouleversement et d’assurer une transition vers le cloud sécurisé.
Quel bilan pourrait-on tirer des premières années d’activité d’EuroCloud Luxembourg ?
Depuis 2009, sous la présidence d’Amal Choury, l’association a largement contribué à la promotion du cloud au Luxembourg. Luxembourg s’est positionné sur les radars européens. Nous sommes parvenus à faire implanter le siège d’EuroCloud Europe, ici, à Luxembourg. Nous avons, à de nombreuses opportunités, eu l’occasion de mettre en avant les compétences et acteurs du cloud présents au Luxembourg, avec la remise de nombreux awards notamment. EuroCloud Europe, d’autre part, a contribué à l’établissement du standard « EuroCloud StarAudit », qui tient compte des préoccupations liées au cloud en Europe dans un contexte global. Précisions que, aujourd’hui, Amal reprend la vice-présidence, fonction que j’occupais auparavant. Nous échangeons donc nos rôles.
Aujourd’hui, en tant que président, quelles sont vos ambitions ?
On constate aujourd’hui que le monde digital, entre l’Europe, l’Asie et l’Amérique, est asymétrique. Il est largement dominé par les géants US. Notre volonté, désormais, est de promouvoir l’émergence d’un cloud européen, tenant compte notamment des préoccupations importantes relatives à la sécurité des données et à leur préservation à l’échelle du continent. Il nous faut donc promouvoir un cadre global. Il doit répondre aux préoccupations actuellement discutées dans le cadre de l’établissement de nouvelles réglementations relatives à la protection des données personnelles et à l’exploitation de ces données en dehors de l’Union Européenne. Il en est ainsi, par exemple, pour le cadre Safe Harbor 2 ou EU-US Privacy Shield, en cours d’élaboration, pour le transfert des données européennes vers les US. Promouvoir ce cadre européen répond aussi à un enjeu économique. La donnée, sa préservation, son exploitation, constitue une source de création de valeur, « le pétrole de demain ». Or, aujourd’hui, ces données sont essentiellement exploitées en dehors de l’Europe. Les discussions autour de la protection des données personnelles, dès lors, constituent une opportunité pour les acteurs du cloud. Elles sont une occasion de réellement réfléchir à l’émergence d’un cloud européen, de services associés, qui puissent permettre aux acteurs économiques de s’assurer en toute confiance du transfert de l’information auprès d’acteurs du cloud implantés sur le territoire.
Le réglementation est en train d’évoluer. Comment réagissent les acteurs américains et comment se positionner par rapport à eux ?
Suite à l’invalidation de Safe Harbor 1, on constate que des géants de l’ICT américains, comme Microsoft qui a signé un accord avec T-Systems ou Oracle, repensent leur stratégie, en développant une présence accrue en Europe. Au niveau d’EuroCloud Luxembourg, et dans ma fonction de président, la volonté est désormais de contribuer à un meilleur positionnement des acteurs européens dans ce contexte, avec la volonté de tirer les standards et exigences vers le haut. Les acteurs européens ont une carte à jouer dans ce contexte, en misant sur une meilleure protection des données, qu’elles portent sur des données business ou qu’elles touchent la vie privée des individus, une gestion optimale des risques, une grande considération des problématiques de sécurité. Ce sont ces enjeux que j’entends défendre à l’échelle internationale, lors de nos événements à venir. Ma volonté est de contribuer à l’émergence d’un discours fédérateur autour de ces enjeux. De par ses points forts liés à la gestion des risques, la sécurité, la régulation (RegTech) mais également la qualité, Luxembourg et son écosystème est très bien positionné par rapport à ces opportunités en termes de protection des données.
Les candidatures pour les awards EuroCloud Luxembourg 2016 sont ouvertes !
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