Luxembourg, le 1er avril 2019. Selon le nouveau classement établi par EY et intitulé Top 10 risks for telecommunications operators, l’inefficience de la croissance en matière de services numériques occupe désormais la première place de l’agenda des dirigeants du secteur des télécommunications. En outre, à l’heure où les télécoms se préparent à l’introduction de la 5G sur le marché, les exigences en matière de sécurité induites par un renforcement de la réglementation en matière de protection des données et le manque toujours plus criant de talents qualifiés sont autant de risques croissants qui requièrent un changement d’approche.
La sous-estimation des impératifs de transformation liés à la vie privée, à la sécurité et à la confiance occupe la deuxième place du classement des risques. Alors que les scandales ayant trait à la protection des données continuent d’éclater dans le monde entier, les régulateurs y répondent par une série d’exigences en matière de conformité. L’internet des objets et la 5G vont conduire à l’augmentation des flux de données, intensifiant par là-même le paysage des risques. Le dernier baromètre d’EY intitulé Global Capital Confidence Barometer met d’ailleurs cette tendance en évidence. 47% des cadres du secteur des télécoms indiquent en effet que les questions règlementaires et gouvernementales présentent la plus grande menace à la conclusion de contrats au cours des douze prochains mois.
Gaël Denis, à la tête du secteur Telecommunications chez EY Luxembourg, commente :
« L’infrastructure en giga-octets est définie de manière à libérer tout le potentiel de connectivité intelligente. La pression monte pour les opérateurs de télécoms qui aspirent à être parmi les précurseurs en la matière. A l’heure où la 5G et l’Internet des Objets génèrent une augmentation des points de connectivité, les questions de sécurité vont s’amplifier. Dans un tel climat, la confiance est devenue un élément distinctif majeur et tout cela devrait mettre la sécurité au centre des interactions avec le client tout en se tenant au fait de l’évolution du paysage règlementaire ».
Les Télécoms confrontés à un manque de talents qualifiés dans le secteur du numérique ainsi qu’à une augmentation de la charge des dépenses en capital
En quatrième place du classement figure l’incapacité d’établir des priorités en matière de planification des ressources. Alors que les opérateurs de télécoms reconnaissent que leurs organisations ne disposent pas suffisamment de talents dûment qualifiés dans le secteur du numérique, 3% d’entre eux seulement indiquent la rétention et la promotion des talents comme étant leur priorité stratégique essentielle, selon une autre étude d’EY conduite auprès de dirigeants de cette industrie.[1] Une étude récente d’EY [2] met davantage en exergue cette inadéquation. En effet, seulement 57% des entreprises européennes alignent leurs stratégies RH avec leur agenda de transformation numérique. Les cycles technologiques s’accélérant toujours davantage, il est essentiel d’adopter une approche globale en matière de requalification des compétences des collaborateurs à recruter afin de stimuler la productivité du secteur des télécoms, de prévenir la formation de silos ainsi que de fournir une meilleure expérience client.
L’incapacité à lutter contre la charge que représente l’augmentation des dépenses en capital occupe la cinquième place, alors que les opérateurs de télécoms doivent composer avec une nouvelle vague d’investissements en réseaux – y compris en matière de 5G, de réseaux longue distance à faible puissance et de fibre optique giga-octets. Le rapport met en évidence le fait que l’augmentation de l’intensité capitalistique et un portefeuille plus diversifié d’actifs de réseaux rendent les retours significatifs sur investissements bien plus difficiles pour les opérateurs de télécoms.
Les leaders du marché vont composer avec les nouvelles tendances pour tirer parti de l’innovation
A l’heure où la demande pour davantage de connectivité poursuit sa progression, l’incapacité à composer avec les scénarios de rupture (sixième dans le classement) et à collaborer avec des partenaires stratégiques dans une démarche novatrice (dixième dans le classement) sont également identifiés comme des risques critiques pour l’activité.
Gaël Denis conclut : « Alors que les technologies constituent une opportunité de créer une nouvelle gamme d’expériences, elles présentent également un point d’entrée pour des sociétés novatrices aux compétences uniques. A l’heure où les opérateurs télécoms entrent dans l’ère de la 5G, une approche disciplinée en matière de partenariats et d’acquisitions ciblées de startups ainsi que de verticalité au sein de l’industrie peuvent montrer la voie vers une diversification. L’incapacité à tirer parti de ces interactions dans un cadre intégré d’innovation peut sonner la fin d’opérateurs moins ambitieux ».
D’autres risques inclus dans le classement intègrent notamment la gestion inadéquate de portefeuille (septième position) et un engagement insuffisant envers certains fondamentaux de l’industrie et du secteur public (neuvième position).
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