François Biltgen a fait ses adieux hier en fin de session à la tribune de la Chambre des Députés. Au bord des larmes, c’est donc très ému qu’il a remercié ses collaborateurs ainsi que toutes les personnes qui l’ont soutenu tout au long de sa carrière politique.

Au cours de son discours d’adieu, l’Eschois a bien souligné que sa démission n’était en rien le résultat d’un ras le bol ou d’un différent politique, tout en rappelant également que ses problèmes de santé étaient du passé. La raison de cette décision est l’opportunité qui s’ouvre à lui, un “rêve” qu’il ne peut pas laisser filer. En effet, en tant qu’ancien avocat, François Biltgen souhaite accéder au siège de juge à la Cour de Justice européen laissé vacant par Jean-Jacques Kasel. L’ancien numéro 3 du gouvernement n’a jamais caché sa passion pour le droit, et ce poste serait une belle façon de « boucler la boucle ».

Un ministre multifonction

Le secteur de l’ICT, qui représente un peu moins de 15.000 emplois au Luxembourg, est concerné par plusieurs des ministères qui étaient dans les mains d’un seul homme, François Biltgen. Un avantage pour le secteur, car cela permettait d’impacter une vision et une idée du secteur ICT à différents niveaux politiques. L’ancien ministre peut être fier de son bilan puisqu’il n’a pas cessé de mettre en avant le pays sur le plan européen avec une certaine réussite. Ainsi, en 2005 il pousse pour que le pays se dote (précurseur en Europe) d’une infrastructure à clé publique nationale (avec la PKI de LuxTrust) et favorise l’implantation de fibres optiques de Teralink et LuxConnect. Par la suite, de nombreuses initiatives visant à améliorer le secteur seront prises par le ministre, renforçant aussi LuxConnect et ses partenaires en ce compris Lu-Cix, le secteur du « Gaming », mais aussi la sécurité avec le Cyber Security Board.

« Nous disposons de 15 % de la capacité mondiale en matière de centre de données en Tier IV, avec Lu-Cix, nous engageons aussi à mettre Luxembourg sur le Golden Ring qui relie les capitales économiques principales que sont Paris, Frankfort et Amsterdam. Avec un marché qui représente 68 milliards sur le globe, l’Online Gaming est un Big Business… », déclarait François Biltgen lors du Luxembourg-Gaming.com.

Le match IT et cadre légal

En parallèle des améliorations aux niveaux infrastructures, François Biltgen à également tout fait pour que la législation puisse évoluer en même temps que le secteur afin d’accompagner au mieux les entreprises IT au quotidien. Ainsi, la loi sur la réversibilité des données en cas de faillite d’un prestataire de Cloud (article 567 du code de commerce) ou encore un règlement uniforme sur la protection des données visant à contribuer à un marché digital unique sont le résultat d’une politique et d’une vision globale que François Biltgen pouvait avoir grâce à son multiportefeuille ministériel.

La raison du succès n’est pas à mettre uniquement sur cette polyvalence, mais aussi sur les bonnes relations qu’il entretenait avec ses collaborateurs, comme avec Étienne Schneider, ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, concernant certains sujets par exemple l’eArchivage.

Une situation qui ne sera peut être pas la même par la suite puisque les ministères qu’il occupait risque bien d’être proposé à plusieurs personnalités politiques différentes du pays.

Le secteur perd un ministre multifront, peut lui dire un grand merci.

[button color=”orange” link=”http://chd.lu/wps/wcm/connect/30ed40d4-a57a-4934-a019-bfbb202d9efc/Hommage+-+François+Biltgen.pdf?MOD=AJPERES&CACHEID=30ed40d4-a57a-4934-a019-bfbb202d9efc”] L’hommage à François Biltgen [/button]