DIGITAL BUSINESS
Une IA réceptionniste
L’IA générative n’a pas fini de nous étonner. Jusqu’à présent, c’est à travers des boîtes de dialogue qu’elle nous révèle l’étendue de ses capacités. La start-up Elora, pour sa part, entend nous permettre d’interagir avec elle par téléphone. L’IA se fait alors réceptionniste et promet aux entreprises un gain en temps et en efficacité, comme nous l’explique Mattieu Detaille, son co-fondateur.
June 16, 2025

3 questions à Mattieu Detaille, CEO d’Elora
Elora, c’est quoi ?
Elora se base sur l’IA générative afin de fournir des chats et call assistants basés sur les données publiques des entreprises. La start-up développe actuellement une plateforme, Elora Call, qui fournit les services d’un agent IA réceptionniste, capable de répondre au téléphone à des questions d’utilisateurs, en plusieurs langues si nécessaire, et de transférer l’appel au département demandé.
Lors de périodes de forte affluence (incident, panne ou haute saison par exemple), Elora permet de soulager fortement certaines entreprises.
Nous nous adressons à 3 secteurs clés : l’industrie, les fournisseurs de SaaS, et les entreprises B2C liées aux technologies. Sur le plus long terme, nous aimerions nous tourner vers les institutions gouvernementales, qui doivent constamment faire face à des appels portant sur des questions finalement très simples.
En quoi c’est nouveau ?
Contrairement aux technologies existantes aux Etats-Unis, qui s’adressent aux développeurs, Elora propose une formule « clé-en-main », à présenter directement au client, sans devoir recourir à un intermédiaire. Notre solution est accessible en plusieurs langues (FR, EN et DE pour le moment), ce qui est inédit, et elle peut être utilisée par des personnes qui n’ont pas de connaissances en technologies. On peut parler de « no-code », même si je trouve cette expression un peu réductrice.
Enfin, Elora n’est pas juste une voix qui transfère des appels. Elle peut également insérer des rendez-vous dans les agendas. Les réceptionnistes, dont le travail est répétitif, peuvent ainsi se concentrer sur des tâches plus intéressantes. Dans les petites structures qui n’ont pas de réceptionniste, le problème se présente aussi puisque c’est souvent le personnel qui prend le temps de répondre aux appels. Nous travaillons donc aussi à proposer un produit à plus faible coût pour les petites entreprises.
Quel développement prévoyez-vous pour les années à venir ?
Actuellement, nous participons au programme Fit 4 Start, pour lequel Reyhaneh Niknejad, ma co-fondatrice, et moi-même avons été sélectionnés en octobre dernier, dans la catégorie digitale.
Nous explorons des options comme l’extension de services de type « Helpdesk », plus personnalisés, pour lesquels il faudrait identifier chaque client, afin de pouvoir répondre à des questions spécifiques. Cela représente de nombreux challenges, le plus important étant de ne pas mixer les dossiers des différents clients.
Une autre piste de développement est celle de l’ « outbound ». L’idée est de permettre à l’IA d’être dans une démarche active de sollicitation, en lui permettant par exemple de mener des enquêtes de satisfaction auprès des clients. Mais pour cela, nous devons encore travailler sur la fluidité du discours de l’IA.