D’ici 2018, le Luxembourg se dotera d’un High Performance Computer (HPC), un superordinateur capable de traiter des milliards de données à la seconde et d’encourager la digitalisation de l’économie européenne. Par Jeanne Renauld

Nous vous en parlions dans un article ITnation l’an dernier, c’est désormais confirmé. Le Luxembourg disposera d’ici 2018 d’un HPC, autrement dit, d’un superordinateur ou supercalculateur. Le ministre de l’Economie, Etienne Schneider, a en effet signé ce lundi 23 mars lors du « Digital Day » organisé à Rome par la Commission européenne, la « déclaration de coopération européenne dans le cadre du HPC ».

Au cœur d’un réseau européen de superordinateurs

Cette collaboration entre différents Etats membres – l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal et bien-sûr le Luxembourg, en tant que chef de file – vise à développer un réseau européen de HPC connectés entre eux d’ici 2023. Le premier sera installé au Grand-Duché. Car en matière de calcul à haute performance, l’Europe est en retard. Depuis plusieurs années déjà, ce sont la Chine et les Etats-Unis qui disposent des superordinateurs les plus puissants.

« Il est indispensable que nous établissions au sein de l’UE une industrie digitale européenne indépendante et une chaîne de valeur digitale autour des données, du software et du hardware qui nous est propre, a précisé Etienne Schneider lors de la cérémonie de signature de la déclaration. C’est là un des objectifs clé du projet d’importance stratégique européen autour du HPC dans lequel le Luxembourg est impliqué aux côtés d’autres Etats membres et que nous voulons faire avancer ensemble. »

Digitaliser l’économie

Le superordinateur du Luxembourg tournera à une puissance d’un péta flop par seconde, ce qui correspond à un million de milliards d’opérations de calcul par seconde ! Si l’on est encore loin du supercalculateur chinois qui domine actuellement le classement mondial – il est 93 fois plus rapide –, le futur HPC luxembourgeois apportera vitesse et puissance de calcul au pays et à toute l’Union européenne. Le HPC pourra être utilisé par les entreprises et le monde de la recherche.

Cette démarche s’inscrit pleinement dans le cadre de la troisième révolution industrielle désormais entamée. « L’intelligence artificielle, la robotique, la big data, l’impression 3D, les biotechnologies, l’Internet of Things,… font partie de la transition digitale sur laquelle s’appuie le changement du modèle économique actuel, explique le Ministère de l’Economie. A l’avenir, tous les objets seront connectés et interconnectés. L’industrie offrira des produits et des services personnalisés. Pour traiter ces masses de données, des ordinateurs avec d’énormes puissances de calcul sont nécessaires. »

Avec ce superordinateur, le Luxembourg, en tant que leader européen dans le domaine de la digitalisation, et l’UE entendent ainsi assurer leur compétitivité à l’échelle mondiale. Le département de la Commission européenne affecté au projet HPC sera implanté au Luxembourg et emploiera environ 200 personnes.