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SIM, eSIM et iSIM : la connectivité mobile se réinvente sans cesse
Pour connecter la plupart de nos téléphones, nous avons encore principalement recours à une carte SIM, cette petite puce sur un support en plastique que l’on insère dans son smartphone et que l’on active grâce à un code PIN. Cependant, ce geste est appelé à disparaître. Dans une optique de miniaturisation des composants des smartphones, les concepteurs et fabricants soutiennent, depuis quelques années, la virtualisation de la carte SIM, appelée eSIM (pour embedded SIM ou SIM embarquée).
November 23, 2023
La carte SIM s’est dématérialisée
Mini, micro, nano, la carte SIM traditionnelle s’est considérablement miniaturisée au fil du temps. Néanmoins, les smartphones embarquent une ou deux SIM maximum, limitant le nombre de numéros et services disponibles. Plutôt que de produire une carte SIM par utilisateur, la technologie permet désormais à l’opérateur d’envoyer le profil du client au niveau de la carte eSIM, intégrée dans le terminal mobile. Lorsque vient le moment de changer d’opérateur, par exemple, il n’est plus nécessaire de remplacer l’ancienne carte SIM physique par une nouvelle. De même, une fois venu le temps de remplacer votre smartphone, plus besoin de jouer avec ces minuscules bouts de plastique. Avec l’eSIM, il suffit de pousser les profils utilisateurs et données vers la carte intégrée du nouvel équipement ou de les transférer d’un smartphone à un autre. La solution contribue à digitaliser l’expérience utilisateur. Chez certains opérateurs. l’activation se fait suivant un processus totalement numérique.
La virtualisation de la carte SIM pour l’utilisateur final, présente de grands intérêts pour les constructeurs. L’eSIM est aussi beaucoup plus économique. Son utilisation permet de réduire les besoins en matières premières inhérents à la téléphonie mobile. Elle permet également de libérer de l’espace à l’intérieur de l’appareil. Si, pour les smartphones, cet avantage n’est plus aussi conséquent, lorsque l’on parle d’appareils de plus petits, tels que des montres ou tout autres objets connectés, le gain d’espace est éminemment plus important.
Les opérateurs et fabricants européens restent très discrets sur l’utilisation des eSIM, bien que de plus en plus de smartphones, offrent la possibilité de l’activer. La plupart de ces appareils, peuvent encore accueillir une carte SIM, permettant aux utilisateurs de profiter d’une double SIM. L’eSIM peut être utilisée pour activer le numéro professionnel tandis que la carte SIM sera consacrée à un numéro privé.
De plus, de nouveaux usages apparaissent, des sociétés proposent aux voyageurs des forfaits data avec eSIM pour leurs pays de destination avec des tarifs avantageux proches des offres locales.
iSIM, la carte SIM intégrée au processeur
Cela n’empêche pas les constructeurs de regarder vers l’avenir, cherchant à pousser de plus en plus loin la dématérialisation. Le successeur de l’eSIM se fait d’ores et déjà connaître sous l’appellation iSIM (pour Intergrated SIM, ou SIM intégrée). Cette innovation, annoncée dès 2022, est portée par le géant Qualcomm, spécialiste du marché des puces mobiles. Elle suscite en outre un réel enthousiasme auprès de grands acteurs industriels, à l’instar de Thales.
Mais qu’est-ce qui distingue l’iSIM de l’eSIM ? Dans l’ensemble, les deux technologies fonctionnent de la même manière. L’idée reste de dématérialiser la carte SIM dans l’appareil pour l’utilisateur final. L’iSIM se distingue toutefois de l’eSIM par le fait qu’elle est directement intégrée au processeur principal de l’appareil. Il n’est plus nécessaire de disposer d’une puce séparée, comme pour l’eSIM. Selon le géant américain, outre le gain d’espace que permet l’iSIM, la technologie est mieux intégrée au système, offre de meilleures performances, une plus grande capacité de mémoire et d’avantage de sécurité.
Connecter de petits objets
Cette technologie, pleine de promesses, va contribuer à l’amélioration de nos smartphones. Toutefois, c’est principalement lorsque l’on considère l’univers des objets connectés que le réel potentiel de l’iSIM se révèle.
Grâce à elle, les fabricants peuvent concevoir des appareils plus petits et plus compacts, plus faciles à transporter et à utiliser. La miniaturisation expose moins l’iSIM à l’eau ou la poussière et favorise son usage dans des écosystèmes connectés outdoor, utilisant des réseaux mobiles dédiés, comme le permet la 5G. La technologie présente également l’avantage d’être plus économe en énergie. Les projections de rentabilité économique de ses écosystèmes géants sont améliorées directement par ces évolutions technologiques grâce à la réduction des couts de conceptions et de consommations d’énergie.
Enfin, l’iSIM
Le déploiement de l’iSIM se fera progressivement à partir de 2024, dépendant de la volonté des fabricants d’intégrer cette technologie au cœur de leurs terminaux. Certaines études menée par Juniper ou Thalès, évaluent un croissance exponentielle des technologies eSIM et iSIM d’ici à 3 ans, avec un chiffre d’affaires mondial de plusieurs milliards d’euros et une centaine de millions d’objets connectés grâce à l’iSIM. Les opérateurs, comme POST, se préparent pour permettre à leurs clients de profiter de ces évolutions et garantir à chacun une expérience optimale.