Selon Agoria Belgique, la crise va coûter 10.000 emplois à l’industrie technologique

Agoria, fédération de l’industrie technologique belge, est le partenaire de […]

January 29, 2009

Agoria, fédération de l’industrie technologique belge, est le partenaire de 1600 entreprises actives dans l’industrie technologique. La fédération et ses 230 collaborateurs offrent aux membres des informations, des services concrets et des conseils. Sur son site web, Agoria recommande le chômage temporaire pour les employés, un financement plus souple des entreprises, une assurance crédit complémentaire et des investissements dans les infrastructures pour adoucir les effets de la crise.

“Jusqu’au troisième trimestre de 2008 inclus, l’industrie technologique belge a encore tenu bon. Ensuite, elle s’est subitement inscrite en recul. Agoria s’attend à ce que la production et les services du secteur diminuent de 5 pour cent en 2009. Cette diminution s’accompagnera d’une perte d’environ 10 000 emplois – toujours en Belgique. Trente-six pour cent des entreprises déclarent néanmoins qu’elles engageront du personnel supplémentaire en 2009. Les chiffres et prévisions sont de toute façon à considérer avec précaution tant qu’une éventuelle reprise n’est pas en vue. La fédération demande que les autorités belges et européennes prennent d’urgence des mesures. Ainsi Agoria demande-t-elle un élargissement du système de chômage temporaire aux employés, des assurances crédit complémentaires pour les entreprises exportatrices, une harmonisation européenne des plans de relance nationaux et des investissements dans les infrastructures.”

“Dans l’ensemble, l’année 2008 ne fut pas trop mauvaise pour l’industrie technologique. Au dernier trimestre de l’année, la conjoncture s’est toutefois renversée brusquement et les prévisions ont été fortement revues à la baisse quasiment partout. Finalement, l’activité a progressé de 0,8% sur l’ensemble de l’année, tandis que l’emploi est resté stable (+0,2%).”

“A l’heure actuelle, il est particulièrement difficile d’effectuer des prévisions conjoncturelles. Personne ne peut dire clairement quelle sera la situation dans quelques mois. Agoria se risque néanmoins à une prévision – à considérer très au conditionnel – sur la base d’une enquête menée auprès de 266 entreprises membres : pour 2009, la fédération s’attend à un repli de la production de 5% et à un tassement de l’emploi de 3,3%, soit 10 000 travailleurs. Tous les secteurs s’inscrivent en recul, hormis le secteur de l’électronique, qui connaît encore une croissance grâce à des investissements dans l’énergie verte et la sous-traitance au secteur de l’énergie. Le secteur TIC, quant à lui, se maintient provisoirement à une croissance nulle.”

Emploi

“Une enquête menée par Agoria révèle qu’en janvier, 44,5% des entreprises affichaient un niveau d’emploi inchangé, mis à part la suppression de postes d’intérim. Dans 37% d’entre elles, des mesures limitées ont déjà été prises, telles que le chômage temporaire, la non-reconduction des contrats temporaires ou des licenciements limités. Dans 16% des entreprises interrogées, des mesures importantes ont été prises, comme le chômage économique de longue durée, des licenciements ou des restructurations. Dans 2% des entreprises, les activités ont été mises à l’arrêt. Ce sont les secteurs Automobile, Métaux & matériaux et Transformation du métal qui sont les plus touchés par la crise. Dans une entreprise (de production) sur deux, des ouvriers sont au chômage temporaire. Dans 10% de ces entreprises, il s’agirait de chômage temporaire de longue durée.”

“Malgré tout, plus d’une entreprise sur 3 (36%) déclare qu’en 2009, du personnel supplémentaire sera engagé grâce au fait que leurs produits et services continuent à bien se porter sur leurs marchés spécifiques, qu’elles s’attaquent à de nouveaux marchés ou qu’elles vont mettre prochainement de nouveaux produits sur le marché.”

Aggravation …

“Pour 2009, Agoria voit quelques risques qui pourraient encore aggraver la crise. Premièrement, il existe une menace de déflation : des restructurations au sein d’entreprises confrontées à des surcapacités peuvent continuer d’entamer la confiance des consommateurs. La fédération technologique lance aussi une mise en garde contre une recrudescence du protectionnisme, un étiolement des services financiers et une raréfaction du crédit. L’incertitude qui plane sur les marchés financiers peut enclencher un cercle vicieux : les entreprises confrontées à un financement insuffisant peuvent tomber en faillite, entraînant des problèmes de liquidités dans d’autres entreprises. La suppression de projets d’innovation et d’investissement dans les technologiques vertes peut aussi encore aggraver la situation.”

Ou quand même un retournement ?

“Agoria entrevoit aussi des possibilités de retournement conjoncturel : les plans de relance américains et européens contribuent à remettre l’économie mondiale sur les rails. Les baisses de taux des banques centrales ne feront sentir leurs effets qu’après 6 mois et la diminution des prix de l’énergie accroît le pouvoir d’achat. Lorsque les consommateurs recommenceront à acheter des produits, les stocks des entreprises diminueront et la production pourra être relancée. Bien entendu, toute reprise n’est possible qu’à condition que les marchés financiers se stabilisent.”

Limiter les dégâts

Paul Soete, administrateur délégué d’Agoria : “De nombreuses entreprises possédant des technologies innovantes tournées vers l’avenir risquent d’être les victimes d’une crise financière qu’elles n’ont pas provoquée. Aujourd’hui, elles en paient toutefois les conséquences. Il est temps que le pouvoir politique agisse pour aider aussi les autres entreprises à résister à la crise économique.”

Agoria formule quelques recommandations pour limiter les dégâts de la crise économique. La fédération de l’industrie technologique plaide en faveur d’un élargissement du système de chômage temporaire aux employés, car le chômage temporaire sauve des emplois. Pour soutenir le financement des entreprises, Agoria demande que la Belgique s’aligne sur ce qui a été promis dans les autres pays européens.

La fédération sollicite aussi l’octroi d’assurances crédit complémentaires à des conditions favorables. De nombreuses entreprises exportatrices, qui font appel à l’assurance crédit, se voient en effet de plus en plus confrontées à une diminution voire à une suppression pure et simple de leurs limites de crédit. La fédération technologique souligne aussi la nécessité d’une approche plus ferme de la crise de la part de l’Europe. Et l’administrateur délégué Paul Soete de souligner : “Il est bon que les différents Etats membres élaborent des plans de relance, mais ceux-ci doivent être harmonisés pour prévenir toute mesure protectionniste.” Enfin, la fédération recommande également des investissements dans les infrastructures, notamment dans les réseaux d’énergie et de télécommunication, afin de donner un coup de fouet à l’économie.

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