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Secteur financier : la collaboration avec les FinTech devient une priorité
Plus de 4 entreprises de services financiers sur 5 dans le monde (82%) prévoient dans un futur proche de collaborer davantage avec des FinTech et 88% d’entre elles craignent de perdre des parts de marché face aux FinTech.
April 18, 2017
Une grande majorité de banques, d’assureurs et de gestionnaires d’actifs dans le monde prévoient de collaborer davantage avec les FinTech au cours des 3 à 5 prochaines années. Elles attendent par ailleurs un retour sur investissement de 20% selon les enseignements du nouveau rapport Redrawing the lines: FinTech’s growing influence on Financial Services publié par PwC.
Cette étude mondiale – fondée sur une enquête auprès de plus de 1 300 répondants – indique clairement que l’industrie financière est à présent prête à s’emparer de l’innovation technologique dans son secteur. La stimulation de ces partenariats annoncés avec des start-up innovantes provient principalement d’une crainte grandissante du secteur de voir ses revenus menacés par les FinTech. En effet, 88% des répondants à l’étude perçoivent une menace réelle sur leur activité, un chiffre en augmentation puisqu’ils étaient 83% en 2016. On estime ainsi que plus d’un quart de leurs revenus sont à présent menacés.
Logiquement, une convergence d’intérêts émerge peu à peu, d’une part provenant des start-up désireuses de voir les acteurs historiques du secteur financier entrer dans leur capital, mais aussi de pouvoir accéder à leurs clients et, d’autre part, de la capacité des grandes entreprises financières à comprendre tout l’intérêt de collaborer avec des FinTech afin de surmonter leurs écueils technologiques et améliorer leurs relations clients. «La collaboration avec les FinTech et l’innovation au sens large ne signifie pas de se jeter à corps perdu sur la dernière tendance. Il s’agit plutôt de trouver la meilleure solution, le moyen le plus efficace pour ces entreprises financières de mener à bien leur stratégie d’affaires et, au final, de mieux servir leurs clients » indique Grégory Weber, Directeur du Market Research Centre et FinTech Leader chez PwC Luxembourg.
On le constate pleinement, à mesure que les institutions financières travaillent de plus en plus étroitement avec des FinTechs, le consommateur en ressent tous les bienfaits. Les coûts, mais aussi les frustrations rencontrés par les clients dans leurs interactions avec leur banque, avec leur assureur voire leur gestionnaire d’actifs s’estompent peu à peu, car ils ressentent le bénéfice d’utilisation d’entreprises organisées, efficaces et produisant des produits plus adaptés à leurs besoins ».
Quand la menace se transforme en opportunité
Grâce aux Fintech, les banques, assurances et sociétés de gestion internationales pourront externaliser certains pans de leur R&D et ainsi proposer plus rapidement de nouveaux produits et services répondant aux demandes des clients. 60% des répondants dans le monde estiment que l’émergence des Fintech représente une opportunité de développer leur gamme de produits et services quand 46% d’entre eux y voient l’occasion de développer leur capacité d’analyse des données.
Cette prise de conscience vis-à-vis des nombreuses opportunités offertes par les Fintechs bouleverse en profondeur les acteurs traditionnels qui tentent d’intégrer ces nouveaux services.
En parallèle, les investissements dans les Fintech explosent et, selon les chiffres de la plateforme DeNovo de PwC, les start-up qui cherchent à intégrer l’intelligence artificielle (IA) aux services financiers font l’objet de financements importants, qui avoisinaient en moyenne un milliard de dollars par an sur les deux dernières années. L’étude montre que les banques, les sociétés de gestion et les assureurs utiliseront l’IA ainsi que les outils de gestion des données et d’analyse qui la sous-tendent pour interagir quotidiennement avec leurs clients et les guider de la meilleure façon dans leurs décisions.
La Blockchain passe à l’action
Longtemps le secteur financier a considéré avec défiance la technologie Blockchain, mal considérée pour son caractère trop révolutionnaire voire sulfureux. Il entrevoit aujourd’hui les réelles opportunités de cette technologie. Selon l’étude de PwC, cette technologie devient à présent une réalité tangible pour les acteurs du secteur financier, ses applications devraient rapidement se généraliser puisque plus de 77% des établissements financiers internationaux prévoient d’adopter la Blockchain dans leurs systèmes de production d’ici trois ans.
Grâce aux économies substantielles dans le back-office et aux gains qu’elle promet en termes de transparence, cette technologie devrait attirer toujours plus d’investissements à mesure que les établissements financiers constateront sa capacité à leur assurer une croissance durable. Le financement des start-up de la Blockchain a atteint 450 millions de dollars dans le monde en 2016 (+79% par rapport à l’année dernière) et près d’un quart (24%) des établissements financiers internationaux déclarent aujourd’hui extrêmement bien ou très bien connaître cette technologie.
« Les FinTech ont permis de développer une gamme d’activités intéressantes pour les acteurs du secteur financier allant de la collaboration avec des start-up, au financement d’incubateurs et au déploiement de nouvelles solutions technologiques. En effet, l’écosystème FinTech a souvent servi de laboratoire pour tester certains domaines dont la Blockchain fait partie intégrante. Une phase nécessaire, positive pour les entreprises et aussi, in fine, leurs clients. Mais les succès à présent que nous observons ont nécessités de la discipline, de la créativité. Il existe toujours un temps de contraction plus ou moins long entre l’innovation brute et sa réalisation quant aux attentes des entreprises du secteur financier lorsque ces dernières collaborent avec des FinTech. L’important est de bien gérer le temps de latence en termes de rendement pour ces entreprises, et c’est essentiel pour celles qui subissent une pression importante sur leurs coûts. Notre étude propose davantage aux acteurs financiers de mettre en œuvre les différentes façons de travailler, de trouver les solutions dans cet environnement sophistiqué plutôt que l’implantation ou le déploiement technologique » conclut Grégory Weber.