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Résultats d’enquête : EY Luxembourg Attractiveness

Le Luxembourg en tête du classement européen en nombre de projets d'investissements par habitant

July 5, 2022

La croissance d’un pays ou d’une région réside principalement dans sa capacité à attirer les investissements. A travers l’étude de différents paramètres comme l’image véhiculée par un pays auprès des investisseurs étrangers, le niveau de confiance ou encore la perception de ses avantages compétitifs, l’Attractiveness Survey est largement reconnue comme une source essentielle d’informations sur les investissements directs étrangers (IDE) en Europe depuis 21 ans.

Le Luxembourg a participé à cette étude pour la première fois aux côtés de plus de 40 pays. Un excellent moyen d’évaluer ce qui rend le pays compétitif au niveau international et d’identifier les principaux obstacles à la croissance perçus par les investisseurs et les investisseurs potentiels.

La double méthodologie de l’étude reflète à la fois la réalité des IDE dans un pays donné à travers l’analyse du nombre et de la destination des investissements qui créent de nouveaux emplois, et par une enquête reflétant la perception des décideurs internationaux.

La reprise des IDE en Europe est lente, graduelle mais réelle

En 2021, les investisseurs étrangers ont fait leur retour en Europe : 5 877 implantations et extensions ont été annoncées dans 43 pays (+5% vs 2020). Cependant, les conséquences de la pandémie ne sont pas encore effacées, puisque le nombre d’investissements a diminué de -12% vs le niveau record de 2017.

Globalement, la volonté d’investir en Europe est élevée : 53% des dirigeants ont l’intention de s’implanter en Europe au cours de l’année prochaine, ce qui représente une augmentation significative de 13% par rapport à 2020.

La volonté d’investir au Luxembourg aux yeux des dirigeants interrogés est légèrement inférieure à la moyenne européenne avec 43%. Le Grand-Duché se classe toutefois au 9ème rang des destinations les plus attractives en Europe.

La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni se partagent le podium. Où se place le Luxembourg ?

La France a fortement progressé entre 2020 et 2021. Avec une augmentation de +24% du nombre de projets, le pays conserve la première place du classement et détient une part de 21% de l’ensemble des projets d’IDE en Europe. Au Royaume-Uni, le nombre de projets a augmenté d’un modeste 2% en 2021 : l’attractivité du pays peine après le Brexit, en raison des inquiétudes persistantes concernant les restrictions commerciales et les pénuries de main-d’œuvre. L’Allemagne a connu une baisse de 10% des projets annoncés en 2021, mais reste en tête pour les projets industriels et a attiré 14% du nombre total d’IDE.

Avec une augmentation de 39 % et 25 investissements étrangers annoncés en 2021, le Luxembourg occupe la 26e place du classement. En raison de sa taille, le Grand-Duché ne détient certes pas une part importante des IDE, mais il se distingue comme étant à la première place pour le nombre de projets d’investissement par habitant (nombre de projets pour 100 000 habitants) avec 3,94 projets. Cela surpasse l’Irlande de plus de 30%, un pays avec lequel le Luxembourg partage de nombreuses caractéristiques, notamment sa réputation de choix pour la domiciliation de fonds d’investissement. Viennent ensuite le Liechtenstein (2,56), la Finlande (2,24) et Malte (2,13).

Les secteurs impactés par la pandémie ont connu un fort rebond en 2021. Ralentissement sur les services

Au niveau européen, la plupart des investissements ont été réalisés dans des sites de production industriels (+5% par rapport à 2019, le précédent pic), des plateformes logistiques (+23% par rapport à 2019) et des centres de R&D (+11% par rapport à 2019). De nombreuses initiatives qui avaient été suspendues au plus fort de la crise sanitaire ont été relancées, tandis que les entreprises ont commencé à réorganiser leurs chaînes d’approvisionnement, à innover et à répondre au boom du commerce électronique. C’est également le cas au Luxembourg, où les sites de production et les centres de R&D représentent 44 % des investissements en 2021.

La reprise de l’industrie et de la logistique a compensé une baisse des projets d’investissement dans le secteur des services aux entreprises et des professions libérales. Le poids relatif des services aux entreprises a en effet diminué de 78 % à 28 %. Les changements durables dans les habitudes de travail dus à la pandémie ont affecté le secteur tertiaire, où les nouveaux investissements ont ralenti – le travail hybride et la digitalisation ayant modifié les stratégies immobilières des investisseurs.

Malgré l’augmentation nette des actifs sous gestion, on constate également un ralentissement relatif des investissements directs étrangers dans le secteur financier. Cela peut être mis au crédit de la fin de « l’effet Brexit » puisque les entreprises qui avaient prévu de délocaliser leurs activités au Grand-Duché l’ont désormais fait.

Il est important de noter que dans le contexte de l’étude, les projets d’IDE excluent les investissements de type portefeuille et les fusions et acquisitions (M&A). En tant que telle, la progression des actifs sous gestion d’un pays n’a aucun impact sur les statistiques d’IDE. En fait, 2021 a été une année record pour les fonds d’investissement luxembourgeois, les actifs sous gestion atteignant un niveau record de 5 900 milliards d’euros, ce qui équivaut à une augmentation de 17,8 % en glissement annuel. Le Luxembourg reste toujours le plus grand centre d’investissement d’Europe, et le deuxième après les États-Unis.

Principaux défis pour l’attractivité du Luxembourg pour les trois prochaines années

L’enquête auprès des investisseurs étrangers a mis en évidence les mêmes défis au Luxembourg que dans le reste de l’Europe : réduction de la fiscalité, promotion de l’innovation et soutien aux industries de haute technologie et aux PME ont été identifiés comme les principaux piliers.

Analyse pour le secteur financier

Le Grand-Duché étant le plus grand centre de fonds d’investissement et de services d’actifs en Europe, il est important d’analyser les défis à relever dans ce secteur – d’autant plus que l’enquête a montré une diminution de la volonté des investisseurs d’installer de nouveaux sièges sociaux ou de développer leur présence commerciale au Luxembourg.

Plus de 65 % des sondés citent la capacité d’attirer et de retenir les talents comme les deux plus grands risques pour l’attractivité du Luxembourg en tant que centre financier.

Focus sur les politiques fiscales

Dans toute l’Europe, le degré de digitalisation des systèmes informatiques des autorités fiscales est considéré comme le facteur le plus important influençant les décisions de localisation. Ce facteur est même perçu comme plus important que le taux absolu d’imposition des sociétés.

Le pragmatisme et la flexibilité des autorités fiscales sont considérés comme le quatrième facteur le plus important lors du choix d’une destination d’investissement. L’agilité étant l’une des forces du Luxembourg, cet aspect ne semble pas être une menace – s’il est entretenu à l’avenir.

« Industrie 4.0 »

Face à un nombre croissant d’entreprises enclines à se relocaliser en Europe et à régionaliser leurs chaînes d’approvisionnement, le Luxembourg a l’occasion de s’appuyer sur son héritage industriel pour le développer, devenir un acteur clé de la logistique et un banc d’essai pour les “smart factories”. Les entreprises spécialisées dans les technologies vertes ont également un intérêt à se développer et à travailler sur leur image afin d’appuyer l’écosystème industriel luxembourgeois comme plus respectueux de l’environnement.

Conclusion

A travers cette première Attractiveness Survey, les investisseurs étrangers ont clairement défini les critères qui guident leurs choix d’investissement, que ce soit dans les domaines de la technologie, du développement durable ou encore de la disponibilité d’une main d’œuvre formée. Le Luxembourg doit encore davantage attirer les investisseurs en donnant plus de visibilité aux mesures et perspectives envisagées pour relever ces défis, mais aussi en démontrant sa capacité à construire un écosystème fiscal et réglementaire évolutif favorisant le développement de secteurs d’avenir, tels que la transition écologique.

 

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