Les enjeux de souveraineté numérique, de plus en plus évoqués lorsque l’on envisage de s’appuyer sur des ressources informatiques mutualisées, doivent s’intégrer au cœur d’une stratégie de transition clairement établie. « Le projet de transformation à mener, durant lequel va se poser la question du choix de la plateforme, dépend de nombreux paramètres, assure Gregory Gruber, Deputy, Director Solutions & Innovation chez Telindus. Au-delà de l’évaluation de l’opportunité de migrer vers le Cloud, l’organisation doit aussi considérer les exigences réglementaires qui s’imposent à elle, les aspects de sécurité et de résilience, les applications ainsi que les données qui, à l’avenir, dépendront d’un ou plusieurs environnements Cloud. »

Une approche réfléchie

Telindus, qui a dernièrement mis en œuvre Clarence Cloud, un Cloud déconnecté. basé sur la technologie de Google Cloud dans le cadre d’une joint-venture avec LuxConnect, accompagne les acteurs luxembourgeois dans leur projet de migration. Dans cette optique, elle les aide à définir la meilleure approche en prenant en compte les spécificités de chacun. « Une migration réussie s’envisage suivant différentes étapes, poursuit Gregory Gruber. En premier lieu, il s’agit de définir une stratégie claire, qui établit une vision et fixe les objectifs à atteindre dans le cadre de cette transformation. Au-delà, nous allons procéder à une évaluation de l’environnement IT de l’organisation. À partir de celle-ci, nous pourrons définir le projet de transformation à mener. Il est en effet important de comprendre l’existant afin de déterminer comment le faire évoluer. Dans certains cas, il y aura par exemple lieu de transformer des applications qui fonctionnent en local pour garantir leur utilisation optimale dans le Cloud. Dans d’autres, certaines solutions seront abandonnées pour privilégier des outils proposés directement par les plateformes. »

Un cadre robuste

La feuille de route établie, Telindus accompagne les entreprises dans la mise en œuvre de l’environnement technique sur lequel elles s’appuieront l’entreprise à l’avenir, puis dans la migration des traitements. « Une fois la migration effectuée, nous demeurons au côté du client, pour garantir la poursuite des opérations ou encore améliorer l’environnement, assure encore Gregory Gruber. Les possibilités offertes par les grands acteurs du Cloud évoluent en permanence, avec de nombreuses nouveautés déployées chaque mois. L’un des enjeux est d’évaluer les opportunités qui se présentent au regard des enjeux du client. Il faut aussi soutenir le client dans la gestion de ses ressources, en mettant en œuvre un cadre adapté dit « FinOps », lui assurant la maîtrise de ses coûts en fonction de ses besoins. »

C’est dans le cadre de cette stratégie, au regard des contraintes réglementaires et des enjeux de confidentialité propres à chaque acteur, que la question de la souveraineté doit être appréhendée. « Afin d’opérer le choix de la plateforme adéquate et répondre aux besoins de chaque client, deux critères sont déterminants : la classification des données d’une part, la criticité des applications d’autre part, précise l’expert de Telindus. Il est aussi important de se projeter dans l’avenir, en tenant compte des évolutions attendues. »

Opter pour la bonne plateforme

La plateforme Cloud Clarence, que propose Telindus en partenariat avec LuxConnect, offre aujourd’hui les plus grandes garanties en matière de souveraineté. « À travers elle, nous opérons la technologie Google Distributed Cloud air-gapped, au départ d’une société luxembourgeoise, depuis des infrastructures établies au Grand-Duché. Il s’agit d’un vaste ensemble de services proposés au niveau de Google Cloud, avec l’assurance que la technologie est isolée de Google et d’Internet. Le géant américain ne sait pas quels sont les clients qui ont recours à la plateforme et ne peut en aucun cas accéder aux données qui transitent par elle », détaille Gregory Gruber. Une telle solution, en particulier, répond aux besoins des entreprises qui souhaitent accéder à des technologies Cloud avancées pour le traitement ou l’hébergement de données extrêmement confidentielles – classifiées, secrètes ou trop secrètes. La plupart des acteurs, cependant, n’ont pas forcément besoin d’un tel niveau de garanties. Entre cette solution et les services Cloud publics (les plus ouvertes), d’autres plateformes permettent de répondre aux préoccupations des acteurs en matière de préservation de leurs données et de résilience. « On peut citer des solutions distribuées, assurant que les données seront localisées sur un territoire bien déterminé, ou encore des approches garantissant que les traitements opérés bénéficient d’un haut niveau de confidentialité », poursuit Gregory Gruber.

Garder le contrôle

C’est à l’entreprise, par le choix des solutions pour lesquelles elle opte, d’assurer sa souveraineté numérique. « Celle-ci ne se limite pas à veiller à la préservation des données vis-à-vis d’acteurs tiers, et notamment des autorités gouvernementales étrangères ou encore des acteurs malveillants, assure Gregory Gruber. Il appartient à chacun de garantir la maîtrise et le contrôle de ses données de ses opérations. La souveraineté numérique, selon notre approche, s’envisage suivant six piliers. Les trois principaux, proposés par Gartner, sont la localisation géographique des données, le cadre législatif auquel elles sont exposées ainsi que le contrôle de l’environnement software et hardware dont on dépend. À ces piliers s’ajoutent la souveraineté opérationnelle, l’autarcie et la capacité à évoluer. » Il est notamment essentiel que l’entreprise veille à ne pas se rendre dépendante d’un fournisseur de services Cloud, en se dotant d’une stratégie de sortie. En cas de besoin, chaque organisation doit être en mesure de pouvoir déployer son environnement sur une plateforme tierce. « À cet égard, s’appuyer sur des technologies Open Source, comme celles proposées par Google, constitue un avantage réel, poursuit Gregory Gruber. Dans beaucoup de cas, les solutions mises en place relèveront d’une stratégie multiCloud, avec des actifs numériques qui seront préservés sur des Clouds privés, comme U-Flex de Telindus, et d’autres déployés au niveau d’une ou plusieurs plateformes Cloud. »