A l’occasion de ses 15 ans, ITnation a invité les professionnels du numérique au Luxembourg à jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, pour parler du chemin parcouru, et à nous faire part de leur vision du numérique pour les 15 prochaines années. Sébastien Genesca, actuel CEO d’Elgon, a répondu à nos questions. 

Pouvez-vous nous dire ce que vous faisiez il y a quinze ans ? 

Il y a 15 ans, je quittais SOGETI pour prendre la direction de Logica, qui allait devenir CGI un peu plus tard. Cela constituait la fin du premier chapitre de ma carrière et le début du deuxième. Il y en a eu deux autres par la suite, avec SD Worx puis au niveau d’ELGON, où je suis actuellement.

En quinze ans, quel a été le principal apport du numérique dans votre vie/dans la société  ? 

On peut évoquer deux aspects principaux. D’abord, la technologie contribue à nous rendre la vie plus simple, plus qualitative au quotidien. Elle nous permet d’être beaucoup plus efficients dans de nombreux domaines de vie privée et professionnelle. Elle facilite de nombreuses démarches administratives, rend de nombreux processus plus simples et plus accessibles. Le deuxième grand apport réside dans la transformation des modèles d’interconnexion, de collaboration. Il y a quinze ans, pour discuter, on pouvait s’appeler ou décider de se voir. Aujourd’hui, les canaux de communication se sont multipliés, tout comme les outils de collaboration à distance. On peut très facilement collaborer sur un projet, de manière très efficace, avec une personne située à l’autre bout du monde. En 2007, cela était autrement plus difficile. 

Quel est votre souvenir professionnel le plus mémorable de ces quinze dernières années ?

Il y en a beaucoup. Au niveau professionnel, les meilleurs souvenirs touchent au sentiment que l’on peut avoir lorsqu’on a fourni un important effort  d’équipe, pour mener à bien un projet, pour répondre à un appel d’offre. Ce sont des souvenirs associés à la fierté que l’on peut avoir au terme d’une collaboration réussie, ce sentiment collectif d’avoir donné le meilleur pour atteindre un résultat. Je me souviens notamment d’une photo d’équipe que l’on a faite à 4 heures ou 5 heures du matin, à côté de 2 m3 de documents produits. C’était notre réponse à l’appel d’offre d’une importante institution européenne. On peut lire sur les visages le sentiment que j’évoque. D’autres souvenirs appréciables sont liés à mes départs de chacune des sociétés dans lesquelles je me suis investi. Je ne suis jamais parti fâché, bien au contraire, et ces moments ont donné lieu à de belles fêtes. 

Comment vous imaginez-vous le marché luxembourgeois du numérique dans 15 ans? 

C’est difficile à dire. Sans entrer dans la mode des Metavers, je pense que de nouveaux modes de collaboration vont émerger au départ des possibilités offertes par le numérique, sous différentes formes. A l’échelle d’un écosystème, la technologie va permettre aux acteurs d’être mieux interconnectés entre eux, au travers de nouvelles places de marché numériques. Ces plateformes faciliteront l’intégration d’une multitude de services et de solutions, portés par une grande diversité d’acteurs et pouvant être mobilisés dans le cadre de projets, par exemple. La manière de consommer du service et des solutions, au départ du cloud, devrait profondément changer.