A l’occasion de ses 15 ans, ITnation a invité les professionnels du numérique au Luxembourg à jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, pour parler du chemin parcouru, et à nous faire part de leur vision du numérique pour les 15 prochaines années. Loïc Le Gac, Sales Leader au sein d’Inetum à Luxembourg, partage avec nous son regard. 

Pouvez-vous nous dire ce que vous faisiez il y a quinze ans? 

Il y a quinze, j’entrais chez IBM en tant Client Executive. Nous devions nous inscrire dans la continuité de celles et ceux qui ont fait la grandeur de cette vieille dame, vaisseau amiral de l’informatique, qui s’apprêtait à fêter ses 100 ans (2011). C’était à nous de faire aussi bien et même mieux qu’eux, en accompagnant les acteurs du marché face à des transitions technologiques importantes. A l’époque, on quittait un monde traditionnel, constitué essentiellement de solutions propriétaires, pour s’inscrire dans un environnement plus ouvert. C’est aussi la période où des acteurs comme VMware commençaient à se développer. Le groupe IBM, lui, faisait des choix stratégiques, en sortant par exemple du marché du PC et des serveurs intel quelques années après. Si les enjeux technologiques étaient importants, le défi qui nous incombait était avant tout humain. Parce que, quelle que soit la technologie, ce sont les personnes en présence qui, avant tout, font les projets.

En quinze ans, quel a été le principal apport du numérique dans votre vie/dans la société  ? 

Je retiens trois choses. La première a trait à un accès direct, de manière globale, à l’information via une grande variété de canaux. La deuxième, c’est l’émergence des réseaux sociaux, tant au niveau de la sphère privée qu’au niveau professionnel. Dans nos métiers de la vente, un outil comme LinkedIn a pris une place considérable. C’est une véritable vitrine pour le business. Enfin, il y a cette capacité à faire tout, n’importe quand, de n’importe où. Tout, aujourd’hui, est interconnecté. L’accès aux applications, le mail, le chat, l’accélération de la communication à travers les réseaux a changé notre quotidien. 

Quel est votre souvenir professionnel le plus mémorable de ces quinze dernières années ?

Plus qu’un souvenir particulier, je retiendrai les liens humains, la confiance, la fidélité, l’entente entre les personnes, tant avec les clients que les partenaires. Beaucoup de choses se sont passées au fil de ces années. Nous avons connu des crises, celle de 2008 ou encore l’épisode récent de la COVID. Il y a eu des fusions, des changements stratégiques opérés, chez nous comme chez nos clients. Mais si on a pu continuer à développer notre activité, concrétiser des projets avec nos clients, contribuer à soutenir l’économie luxembourgeoise, c’est parce qu’il y a des relations fortes entre personnes, de la confiance et du soutien mutuel, de la solidarité, qui permettent d’avancer ensemble et de contribuer au développement d’un écosystème fort.

Comment vous imaginez-vous le marché luxembourgeois du numérique dans 15 ans? 

Au niveau des entreprises de service numérique, je pense que le mouvement de consolidation des acteurs déjà engagé va se poursuivre. Il est très difficile, désormais, de rester un acteur local indépendant au cœur d’un environnement changeant et complexe, qui exige des compétences toujours plus poussées. Pour les structures luxembourgeoises, qui seront concernés par cette tendance, il y a un enjeu clé à parvenir à se différencier au sein de groupes plus vastes, qui dépassent les frontières nationales. Il est important, pour les équipes locales, au sein d’un écosystème étendu, de parvenir à faire valoir une réelle valeur ajoutée, en créant notamment des pôles d’excellence et des centres d’expertise sur certains sujets. C’est tout l’enjeu pour demain : parvenir à faire exister Luxembourg au sein de grands groupes, pour faire valoir une expertise à travers eux, bien au-delà des frontières, tout en permettant aux clients luxembourgeois de profiter de ces montés en compétences.