TRANSFORMATION & ORGANISATION

Rendez-vous dans 15 ans avec …

Fabrice Croiseaux, CEO d’InTech, se prête au jeu de l'interview des 15 ans d'ITnation.

June 21, 2022

En 2022, ITnation a quinze ans. L’occasion d’inviter nos partenaires et membres de la communauté à jeter un œil dans le rétroviseur et à se projeter vers l’avenir. Fabrice Croiseaux, CEO d’InTech, s’est volontiers prêté à l’exercice.

 

Fabrice, que faisiez-vous il y a quinze ans ?

Il y a quinze ans, j’étais déjà chez InTech. J’y suis depuis 1998. Déjà associé de l’entreprise, je prenais en charge des missions opérationnelles, chez le client. C’était une période que je qualifierais de calme, proche de la crise, qui a mis un coup de frein au niveau des investissements, juste avant une accélération de l’évolution technologique. Il y a quinze ans, tout pile, c’était l’arrivée de l’iPhone, au début de l’année 2007, commercialisé à partir du 29 juin. L’arrivée du smartphone, très certainement, marque un tournant dans les usages faits de la technologie. D’autres grandes évolutions suivront peu après, comme l’émergence des cryptos dès 2009 ou encore le développement de l’intelligence artificielle.

 

En quinze ans, quel a été le principal apport du numérique dans votre vie/dans la société ?

Il s’exprime dans la facilité avec laquelle nous communiquons et échangeons des données aujourd’hui, et ce tant dans la sphère privée que professionnelle. Quand, il y a quinze ans, on avait essentiellement recours au mail, désormais on échange en temps réel via une multitude de canaux en fonction des besoins.

Dans la sphère privée, le recours à des plateformes, comme Netflix, Facebook ou encore Google, s’est généralisé. On accède à toute l’information souhaitée directement, qu’il s’agisse de contenus vidéo, audio, de littérature ou de photos de famille. L’information est partout et disponible tout le temps.

Cela a changé énormément notre rapport au monde, à la société. A tel point qu’il est normal, pour tout un chacun, d’accéder à tout, tout de suite.

 

Quel est votre souvenir professionnel le plus mémorable de ces quinze dernières années ?

C’est très certainement l’intégration d’InTech au sein du groupe POST. Un projet que nous avons démarré en 2013 pour le finaliser en 2015. Pour une entreprise, être racheté et intégré au sein d’un groupe plus vaste constitue un moment de changement important, de rupture. POST, dans ce contexte, a constitué un actionnaire modèle, garantissant le bon fonctionnement de la société, lui octroyant toujours une grande autonomie, essentielle à notre agilité. Cette intégration a par ailleurs ouvert des accès à de nouveaux marchés, facilitant le développement de synergies qui profitent à l’ensemble du groupe. Cette évolution a permis de renforcer la dynamique dont profitait InTech et d’améliorer son positionnement.

 

Comment vous imaginez-vous le marché luxembourgeois du numérique dans 15 ans ?

Il y a des tendances déjà perceptibles, autour des enjeux de développement durable, qui vont conduire à de nombreuses innovations et nous obliger à prendre des décisions majeures. A côté de cela, il y aura beaucoup de choses inattendues, à l’image de la COVID ou de la guerre en Ukraine, des crises qui affectent nos sociétés dans leur ensemble. Si l’on se concentre sur le marché numérique luxembourgeois, je pense que le développement de la crypto aura un impact majeur sur l’activité. Ces évolutions vont dépendre de plusieurs choses. L’éventuel développement d’un euro numérique constituerait un levier d’efficience, pour faciliter et accélérer les transactions. Si ce projet n’aboutit pas, je suis persuadé que les cryptos seront davantage utilisées. A côté de cela, des enjeux importants concernent les notions d’identité numérique, devant servir à garantir la confiance et la sécurité des échanges. Enfin, on ne peut pas ignorer les développements autour du concept de Metavers (même si cela reste encore flou dans la tête des gens).

Luxembourg a aussi une carte à jouer dans ce domaine. A ma connaissance, nous sommes le seul pays à accueillir des e-embassy, à offrir un cadre juridique à des pays tiers pour y sauvegarder et gérer leurs actifs numériques clés. Dans le cadre du développement du Metavers, de nouveaux besoins en terme de régulation des échanges et des transactions vont se manifester, avec des questions relatives à la législation applicable. Il y a un vide juridique à combler, sur lequel le Luxembourg pourrait se positionner.

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