TRANSFORMATION & ORGANISATION

Rendez-vous dans 15 ans avec…

Brice Lecoustey, Partner chez EY Luxembourg, se prête au jeu de l'interview des 15 ans d'ITnation.

March 22, 2022

A l’occasion de ses 15 ans, ITnation a invité les professionnels du numérique au Luxembourg à jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, pour parler du chemin parcouru, et à nous faire part de leur vision du numérique pour les 15 prochaines années. Pour Brice Lecoustey, Partner, Consulting services for the Asset Servicing, Commercial and Public sectors, à EY Luxembourg, le numérique nous oblige en permanence à repenser nos modèles business et opérationnels. 

Pouvez-vous nous dire ce que vous faisiez il y a quinze ans? 

En 2007, j’étais manager au sein d’EY Luxembourg. A l’époque, je travaillais beaucoup pour  les acteurs de la télécommunication. Nous avions développé une solution permettant de garantir la plus juste facturation des événements.

Il faut se remettre dans le contexte de l’époque. L’un des défis, pour les opérateurs, était de parvenir à identifier l’ensemble des événements, les différents types d’appels par exemple, réalisés au départ de leur réseau pour s’assurer de bien les facturer à ceux qui en étaient les auteurs.

La difficulté, avant la généralisation de la voix sur IP, était que les technologies étaient complexes et diverses. La facturation représentait un enjeu technique important. 

 

En quinze ans, quel a été le principal apport du numérique dans votre vie/dans la société  ? 

Cela dépend de ce que l’on appelle le numérique.

La technologie, qui est le sous-jacent au numérique, a considérablement évolué en quinze ans. L’agilité que permet la technologie a pour conséquence que les cycles de transformation des modèles d’affaires et des modèles opérationnels sont de plus en plus courts.

La technologie est plus abordable, plus simple, plus accessible. Elle a surtout facilité le développement de nouveaux business, services et solutions, offrant de nouvelles possibilités à l’ensemble des acteurs. Elle exige de tout le monde d’être en capacité à s’adapter beaucoup plus rapidement pour rester compétitif au sein de son marché.

Tout s’est considérablement accéléré, et ce n’est pas fini. Tout a changé, et nous avec. 

 

Quel est votre souvenir professionnel le plus mémorable de ces quinze dernières années ?

C’est une observation liée à la manière dont la robotisation est passée de statut de concept, dont on a longtemps discuté, à celui de réalité concrète, intégrée au cœur des processus des sociétés de service.

C’est rare de pouvoir accompagner tout un processus, du discours, de l’évangélisation autour d’une technologie, jusqu’à sa mise en œuvre, faisant d’elle une réalité du quotidien. Ce sont ces aspects, liés à notre capacité à transformer concrètement les choses, que je retiens avant tout. 

 

Comment vous imaginez-vous le marché luxembourgeois du numérique dans 15 ans ? 

Je pense que tous les métiers seront « numériques ». Ce que je veux dire c’est que ce ne sera plus une dimension optionnelle.

Nous discutons de transformation numérique depuis, je dirais, 7 ou 8 ans. Les projets se matérialisent depuis 4 ou 5 ans. Mais nous ne sommes encore qu’à l’entame de ce processus de transformation.

De très nombreux acteurs, de toute nature, n’ont pas encore entamé la première réflexion relative à leur transformation. Or, cette exigence de mieux intégrer la technologie finira par s’imposer à eux, à commencer par les outils d’automatisation.

Il est encore difficile de percevoir quel va être l’impact de l’IA, la manière dont elle va transformer des activités, des marchés. Il y a lieu de se demander comment elle va redessiner le monde professionnel comme la sphère privée. Comment l’intégrer au niveau des métiers sera une question essentielle des prochaines années. 

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