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Relever le défi d’attirer et fidéliser des talents
Par Nasir Zubairi, CEO of the LHoFT pour ITnation Magazine - Edition Mars 2019
April 24, 2019
La mise en place d’un ministère de la Digitalisation est pour moi une très bonne initiative. Très clairement, les enjeux liés à une meilleure intégration du numérique dans nos activités sont essentiels pour la croissance de l’économie. Cela doit nous permettre de mieux nous positionner au cœur d’un environnement digital international et de continuer à nous développer en répondant aux nouvelles exigences de la clientèle. Un des défis majeurs, pour poursuivre sur la voie dans laquelle le Luxembourg est bien engagée, réside dans l’attraction des talents utiles à la transformation digitale et dans la formation et l’évolution des talents qui sont aujourd’hui en place. En tant que petit pays, le Luxembourg doit se montrer davantage attractif. L’attraction des talents, qui pourront se placer au service des entreprises technologiques, dans le domaine de la Fintech notamment, est un élément essentiel à la réussite future du Luxembourg. La LHoFT, dans ce contexte, souhaite soutenir le Gouvernement face à ses défis, en facilitant la coopération entre toutes les parties prenantes et en allant à la rencontre des acteurs du monde digital pour mieux positionner le Luxembourg.
Les institutions financières confrontées à l’évolution technologique doivent relever d’importants défis. Or, aujourd’hui, la mise en œuvre de projets digitaux, l’intégration de nouveaux outils prend encore beaucoup trop de temps. Il n’est pas rare que 3 ans soient nécessaires pour mener à bien un projet, entre l’évaluation de la technologie et sa mise en œuvre effective. C’est beaucoup trop long. Il faut dès lors encourager d’autres façons de travailler, de collaborer avec des acteurs technologiques. Il est nécessaire que les acteurs historiques adoptent une culture plus digitale et cela passe inévitablement par de vastes projets de formation et d’acculturation. L’écosystème Fintech luxembourgeois présente de belles opportunités. Le travail mené sur le terrain depuis la création de la LHoFT le démontre. Nous sommes parvenus à bien nous positionner à l’échelle internationale, en développant de solides liens avec un grand nombre d’acteurs, en attirant des organisations clés au Luxembourg. Il faut poursuivre dans cette voie et continuer à valoriser l’écosystème luxembourgeois et ses atouts.
Le financement des acteurs innovants est aussi un autre enjeu souvent évoqué. A mes yeux, il est cependant moins critique que celui des talents. Je pense en effet qu’un bon business s’appuyant sur la technologie parviendra toujours à lever des fonds. En outre, des outils comme le Luxembourg Tech Fund et d’autres initiatives gouvernementales d’accompagnement soutiennent ces développements. Il manque peut-être encore un levier de financement pour accompagner les acteurs dans leurs premières étapes de développement, pour lever des montants entre 100.000 et 300.000 euros.