Quand le digital permet d’améliorer le suivi du patient

Mi-mai, l’Agence eSanté lançait la phase test du Dossier de Soins Partagé (DSP). « Il s’agit d’un dossier électronique d’échange et de partage de données de santé, entre et pour les professionnels de santé intervenant auprès du patient », commente Hervé Barge, Directeur Général de l’Agence eSanté.

July 27, 2015

Mi-mai, l’Agence eSanté lançait la phase test du Dossier de Soins Partagé (DSP). « Il s’agit d’un dossier électronique d’échange et de partage de données de santé, entre et pour les professionnels de santé intervenant auprès du patient », commente Hervé Barge, Directeur Général de l’Agence eSanté.

Par Sébastien Lambotte pour l’édition spéciale ITnation/Wort

Cette organisation a été créée par le Gouvernement pour mettre en œuvre une plateforme technologique fédérant patients et acteurs des soins de santé au Luxembourg. « Le DSP est le cœur de cette plateforme, poursuit Hervé Barge. Cet outil collaboratif permet une meilleure collecte des informations de santé d’un patient pour favoriser la continuité et la coordination des soins, supporter les échanges entre les professionnels de santé. »

L’enjeu est tout sauf anodin

Une meilleure communication entre les acteurs doit permettre une meilleure prise en charge des patients, éviter de nombreux décès liés à une mauvaise information, mais aussi des erreurs ou des hospitalisations liées par exemple à des diagnostics erronés ou à une mauvaise interprétation de résultats.
La mise en œuvre d’un tel projet, toutefois, pose de nombreuses questions et met l’accent sur les défis à relever. Le premier, et très certainement le plus important, est relatif au caractère sensible des données que contiennent chaque DSP. « On parle d’informations cruciales, dont dépendent la vie des patients. Elles doivent donc être disponibles à tout moment. D’autre part, il faut s’assurer que les données resteront protégées, que seules les personnes autorisées pourront en prendre connaissance. Des mesures strictes sont donc appliquées, en matière d’accès et d’autorisation. La plateforme est hébergée et fonctionne à partir de centres de données extrêmement sécurisés, avec des garanties fortes de disponibilité », poursuit le Directeur Général de l’Agence eSanté.

Tout accès au DSP est tracé et visible du patient

Le système mis en place par eSanté garantit au patient un contrôle total à l’égard de ses données. Chaque patient diposera de son DSP, auquel il est possible d’accéder par un système d’authentification forte, s’appuyant sur les données signalétiques du Centre Commun de la Sécurité Sociale, afin de s’assurer de l’identité du patient et d’éviter toute erreur.
C’est le patient qui autorisera l’accès à son dossier pour les professionnels de santé qui le suivent. « Pour accéder à un DSP, un professionnel des soins de santé devra être reconnu, être en relation thérapeutique avec un patient et avoir obtenu de la part de ce dernier une autorisation d’accès », précise le Directeur Général de l’Agence eSanté. Précisons encore que les droits d’accès des professionnels de santé sont définis selon différents profils. C’est le métier du professionnel qui détermine le profil d’utilisation et les droits d’accès à appliquer. Un biologiste en laboratoire n’accèdera donc pas aux mêmes informations que le médecin généraliste. Par ailleurs, tout accès au DSP est tracé et visible du patient. « La transparence vis-à-vis de l’usage des données est un élément clé de la réussite d’un tel projet », explique Hervé Barge.
Le deuxième enjeu principal réside dans l’adoption par le plus grand nombre de ces services. La phase de test, actuellement en cours, concerne un nombre limité de patients et leurs acteurs. Cette phase s’étendra sur une période de 18 mois. A l’issue de celle-ci, on pourra procéder à une phase de généralisation. La réussite de ce projet dépendra de la bonne volonté de chacun.

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