Le « sovereign cloud » est une préoccupation majeure pour les acteurs privés et publics européens. Mais qu’est-ce exactement ? Le Sovereign Cloud prend naissance dans la confrontation de deux besoins contradictoires : le premier étant la protection des données, et le deuxième étant la nécessité d’accéder aux technologies les plus avancées dans le domaine de l’hébergement et de l’exploitation de données comme l’AI (Artificial Intelligence), le ML (Machine Learning) ou de l’IoT (Internet of Things).

A l’heure actuelle, les sociétés les plus avancées dans l’hébergement et l’exploitation de données sont principalement américaines comme Microsoft, Google ou Amazon. Ces sociétés ont pris une telle avance technologique, qu’il est devenu quasiment impossible de se passer d’eux dans un processus de digitalisation d’une institution publique ou privée.

Mais télécharger ses données sur les plateformes cloud de ces fournisseurs peut poser problème pour des raisons de protection des données privées (RGPD – Schrems II et le US Cloud Act), des raisons régulatoires, voire d’intérêt national.

Faute de solution adéquate, les secteurs privé et public s’étaient résignés à faire une croix sur l’utilisation du Public Cloud pour les « données sensibles », avec toutes les conséquences négatives que cela peut induire en termes de limitations au niveau de la digitalisation et de la modernisation des services envers les citoyens.

Mais la situation va bientôt changer grâce à la solution proposée par Proximus, Google et LuxConnect. En effet, la plateforme qui sera commercialisée début 2024 permettra aux acteurs privés et publics belges et luxembourgeois de disposer d’un environnement qui reprend les principes de fonctionnement et certaines fonctionnalités d’un « public cloud » tout en ayant la garantie que Google n’aura pas accès aux données qui y seront hébergées.

La plateforme est unique et nouvelle dans le sens où elle est physiquement déconnectée de Google. Elle permet de bénéficier des fonctionnalités Cloud les plus avancées tout en étant complètement installée et gérée en local par des entreprises européennes (y compris pour les mises à jour). Cette configuration permet ainsi un contrôle total sur l’endroit où les données se trouvent et qui y a accès.

Mais le caractère unique de la solution ne s’arrête pas là. Au niveau technologique, le software est construit sur de l’open source et le hardware est largement disponible dans des versions « standard ». Ainsi, outre le fait d’être déconnecté de Google, les dépendances technologiques et opérationnelles sont aussi très limitées, ce qui peut avoir un intérêt économique et géo-stratégique important. C’est le meilleur compromis du marché entre « souveraineté forte » et « accès au meilleur du Cloud ».

Enfin, la dernière caractéristique unique de l’initiative se trouve dans l’association, au sein d’une Joint Venture, d’une entreprise belge (Proximus) pour la partie opérationnelle et une entreprise Luxembourgeoise (Luxconnect) pour l’hébergement de la plateforme, dans le but de commercialiser une solution au secteur privé, mais aussi et surtout, aux institutions publiques belges et luxembourgeoise. La fédération des besoins des deux pays dans une seule et même plateforme a le potentiel de booster la digitalisation des deux pays pour en faire LA référence européenne en matière de Cloud souverain.