Un double défi pour les entreprises : transformation numérique et développement durable

Les entreprises modernes sont confrontées à deux défis interdépendants : réussir leur transformation numérique tout en intégrant un modèle de développement durable. L’enjeu est de taille : les organisations doivent non seulement se digitaliser pour rester compétitives, mais aussi rendre compte de leurs pratiques et de leurs impacts sociaux et environnementaux. « Exploiter les données de manière optimale devient une nécessité, explique Cédric Jadoul. Les entreprises doivent être capables d’identifier et d’analyser des indicateurs clés pour guider leurs décisions stratégiques. Cela leur permet d’optimiser leurs opérations, de prévoir les évolutions du marché et de mieux appréhender leur impact social et environnemental, dans le but de réduire les effets négatifs et saisir les opportunités d’innovation durable. »

Pour rester concurrentielles, les entreprises doivent transformer les données en informations stratégiques afin d’optimiser leurs opérations et répondre aux attentes croissantes en matière de transparence et de responsabilité.

La directive CSRD : transparence et conformité dans la stratégie ESG

Les réglementations évoluent pour exiger des entreprises une plus grande transparence. La directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) impose désormais aux entreprises de rendre compte de leurs performances ESG.

« Ces obligations incitent les entreprises à collecter et structurer leurs données, car leurs partenaires et sous-traitants attendent également des preuves d’engagements en matière d’émissions de CO2, de pratiques RH et d’impact social », ajoute Cédric Jadoul. En fin de compte, les parties prenantes – collaborateurs, clients et investisseurs – demandent cette transparence, et les entreprises ne peuvent plus ignorer leur responsabilité sociétale.

Les critères ESG, comme les certificats énergétiques dans l’immobilier, deviennent des éléments déterminants dans le choix des consommateurs, employés et investisseurs. Cédric Jadoul explique que les performances ESG sont un indicateur de bonne gestion et de durabilité, influençant la valorisation et l’attractivité des entreprises sur le marché.

Une gestion de données complexe et essentielle

Les données ESG proviennent de multiples sources : capteurs dans les bâtiments, chaînes de production, véhicules d’entreprise, interactions clients, etc. Cette diversité crée un écosystème vaste et complexe, di”cile à gérer sans outils technologiques adaptés. « Collecter les données pertinentes est le premier défi, mais ce n’est que la première étape, précise Cédric Jadoul. Une fois recueillies, ces données doivent être analysées pour que l’entreprise comprenne ses impacts réels et agisse en conséquence. Sans collecte rigoureuse, elle risque de perdre de vue son cap de durabilité. »

Pour être exploitables, les données doivent être agrégées dans une plateforme centralisée. Cela rend les informations ESG accessibles pour générer des tableaux de bord et des rapports, identifier des leviers d’amélioration et mesurer l’impact des actions. Cette approche devient essentielle pour garantir la fiabilité des rapports de durabilité, surtout à mesure que la complexité des indicateurs ESG augmente.

« Les organisations doivent s’équiper de plateformes de gestion de données globales. Ces systèmes permettent de collecter, agréger, analyser et valoriser les données, fournissant un socle solide pour une stratégie ESG pérenne et orientée vers l’amélioration continue. »

La data platform : un pilier central de la démarche ESG

Dans ce contexte complexe, une plateforme de données est un atout stratégique. « Une data platform permet de consolider l’ensemble des informations nécessaires pour rendre les données ESG exploitables de manière cohérente », explique Cédric Jadoul. Cet écosystème facilite la création de rapports, la génération de tableaux de bord et le suivi en temps réel de l’impact de l’entreprise. En automatisant le traitement des données et en consolidant les informations clés, la plateforme de données aide les entreprises à mieux piloter leurs actions de durabilité.

L’automatisation est cruciale. Sans elle, la collecte et l’analyse de données ESG peuvent être chronophages et mobiliser d’importantes ressources humaines et financières. Une gestion automatisée permet aux équipes de se concentrer sur des actions à valeur ajoutée, et non sur la simple collecte d’informations. « L’objectif final n’est pas de produire des rapports, mais de générer une information claire et exploitable pour prendre des décisions éclairées. Il s’agit de mettre en place un plan d’action continu, fondé sur des indicateurs fiables, pour progresser vers des pratiques de plus en plus durables », ajoute le managing director de Fujitsu Luxembourg.

Identifier les leviers d’action et améliorer la performance ESG

Maîtriser les données permet aux entreprises de mieux comprendre leur fonctionnement et d’identifier les leviers d’action pour améliorer leurs indicateurs ESG et leurs performances globales. Les données de production, par exemple, révèlent des opportunités pour optimiser les processus et réduire la consommation énergétique. Dans l’industrie sidérurgique, ajuster les processus selon la demande permet de réduire l’énergie utilisée et l’empreinte environnementale. Dans le secteur informatique, des approches GreenOps permettent de gérer les ressources IT selon les besoins réels.

« Il est souvent observé qu’en renforçant le bien-être des collaborateurs, on améliore également les performances globales »

« Les entreprises peuvent ainsi réduire la consommation énergétique de leurs infrastructures en diminuant l’utilisation des ressources en période creuse, comme la nuit ou le week-end, explique Cédric Jadoul. Cela génère des économies et réduit également leur impact environnemental. »

La valorisation des pratiques durables a aussi un impact positif sur les employés, car l’amélioration de leur bien-être contribue à l’efficacité et aux performances de l’entreprise.

« Il est souvent observé qu’en renforçant le bien-être des collaborateurs, on améliore également les performances globales, conclut-il. La durabilité devient un levier économique à part entière, permettant d’aligner les objectifs environnementaux, sociaux et financiers dans une même stratégie de développement. »

En fin de compte, l’amélioration des impacts environnementaux et sociaux représente non seulement une contrainte réglementaire, mais aussi une opportunité stratégique pour les entreprises qui souhaitent se positionner en leaders de la durabilité. En intégrant la donnée au cœur de leur stratégie ESG, elles se dotent des moyens de créer de la valeur sur le long terme tout en répondant aux attentes croissantes de leurs parties prenantes