Netflix préfère rester au Luxembourg
Pas de future adresse française pour Netflix qui compte rester au Luxembourg pour opérer en France, comme on pouvait le lire dans les Echos. Au cours des réunions entre Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, et Olivier Schrameck, le président du CSA, les représentants de Netflix l’ont clairement fait comprendre : ce n’est pas une question de fiscalité, mais de réglementation. Présent depuis 2011, Avenue de la Liberté, le Grand-Duché restera donc son point d’ancrage juridique pour son ouverture au marché français.
April 3, 2014
Pas de future adresse française pour Netflix qui compte rester au Luxembourg pour opérer en France, comme on pouvait le lire dans les Echos. Au cours des réunions entre Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, et Olivier Schrameck, le président du CSA, les représentants de Netflix l’ont clairement fait comprendre : ce n’est pas une question de fiscalité, mais de réglementation. Présent depuis 2011, Avenue de la Liberté, le Grand-Duché restera donc son point d’ancrage juridique pour son ouverture au marché français.
En Europe, Netflix diffuse déjà vers la Grande-Bretagne, l’Irlande, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Norvège et les Pays-Bas…et bientôt en France. Enfin peut être, pas sûr encore que la France acceptera cette opération à distance. Rappellons que Fleur Pellerin, l’ancienne ministre déléguée à l’Economie numérique ne voyait pas d’inconvénient à ce que Netflix opère en France, à la condition qu’il s’y installe. Aujourd’hui que cette fonction est devenue celle d’Arnaud Montebourg, les négociations pourraient connaître une toute autre fin. Ce dernier avait fait couler beaucoup d’encre avec des propos comme « google est illégale » et pourrait donc bien donner son veto à Netflix.
Implantation juridique au Luxembourg
La ministre Aurélie Filippetti a avancé des arguments tels que « ces dernières années, 40% des films vus en salles – et 35% en VoD – étaient français. » Mais le géant de la VoD a été clair : si entrée sur le marché français il y a, ce sera depuis le Luxembourg. Le gouvernement français explore toutes les pistes pour éviter ce scénario déjà adopté par de nombreuses sociétés high-tech.
Netflix n’avance pas l’argument de la fiscalité mais celui de plusieurs aspects de la réglementation imposée aux services de médias audiovisuels à la demande (SMAD). Par exemple, en matière d’investissement dans la création et l’exposition des oeuvres françaises et européenne, alors que la politique de Netflix propose uniquement du contenu en fonction des préférences de l’abonné.
Netflix fait déjà trembler la TV et les FAI
Des acteurs indépendants comme FilmoTV, mais aussi des groupes comme TF1 et Canal Plus, ont adopté des mesures préventives en réajustant leurs offres respectives. Selon les dernières estimations de la banque Citi, Netflix pourrait atteindre le cap des 5 millions d’abonnés en France à l’horizon 2020.
Côté FAI, Netflix compte mettre en avant son propre moteur de recommandations de vidéos et installer son propre lecteur vidéo sur les box. Pas sûr que les fournisseurs modifient le fonctionnement de ce matériel pour y prévoir une sorte de droit d’entrée au service vidéo américain. Sans parler de la congestion possibles des réseaux.
L’accord pour une entrée en France est donc encore loin d’être signé.
En photo Reed Hastings, CEO de Netflix.