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MIFID 2 exige d’enregistrer toutes les conversations mobiles
Tout échange entre un agent financier ou un conseiller en investissement et son client doit être enregistré et pouvoir être retracé. C’est l’une des nouvelles exigences établies par la directive sur le marché des instruments financés (MIFID 2), entrée en vigueur le 3 janvier dernier. Cette obligation inclut désormais les conversations effectuées par un professionnel du secteur financier au départ de son mobile. Sur cet aspect, de nombreux acteurs doivent encore se mettre en conformité.
May 29, 2018
Depuis le 3 janvier, les professionnels du secteur financier doivent se conformer aux exigences de MIFID 2. La directive européenne sur le marché des instruments financiers fixe
de nouvelles règles, notamment en matière d’encadrement des conseils en investissement, avec pour objectif d’informer de manière transparente et de protéger les investisseurs. «L’impact de cette réglementation sur le business n’est pas anodin. Le chantier de mise en conformité a considérablement occupé les acteurs financiers ces derniers mois, commente Daniel Santos, Product Manager chez POST. Pour la grande majorité des institutions financières présentes au Luxembourg, il y a encore des chantiers à mettre en œuvre. Tous espèrent profiter d’une période d’adaptation accordée par l’autorité de contrôle pour régler les derniers détails. »
Pouvoir retracer chaque conversation mobile
Parmi les nouvelles exigences, Daniel Santos évoque l’obligation de tracer toute communication en lien avec une transaction entre un professionnel du secteur financier et un de ses clients. «Sont concernées les communications relatives à la réception, la transmission ou l’exécution des ordres, mais aussi les conversations qui relèvent du conseil en investissement, et ce quel que soit le canal privilégié », précise l’expert de POST. A l’heure où les échanges se multiplient avec des clients, à tout moment, quel que soit l’endroit, les institutions financières doivent trouver un moyen sécurisé pour tracer les échanges effectués au départ d’un mobile. «A cet égard, on estime que 3 acteurs sur 4, au moins, ne sont pas préparés à répondre aux exigences du régulateur en la matière, poursuit Daniel Santos. Comme c’est actuellement le cas pour les communications effectuées avec un téléphone fixe, les institutions financières sont désormais tenues d’enregistrer toutes celles qui passent par le mobile, qu’elles soient directement liées ou non à une demande de transaction, au même titre d’ailleurs que celles effectuées par d’autres canaux, comme le mail ou la messagerie instantanée ». Cette exigence d’exhaustivité est en effet importante, le conseiller en investissement tient compte d’un contexte global pour délivrer une recommandation. Dès lors, même une conversation, en apparence anecdotique, n’impliquant pas une transaction, peut avoir une influence sur l’orientation proposée par le conseiller. Elle doit dès lors pouvoir être retracée et, pour cela, être enregistrée et archivée. «Jusqu’à présent, les communications mobiles n’étaient pas enregistrées, pour des raisons culturelles. Le mobile restant perçu comme une source de liberté. Désormais, les choses changent. Dans le contexte actuel, il est difficile de dire que l’on ne fait plus de conseil via le mobile ou simplement d’interdire de le faire via ce canal de communication. Les organisations délivrant des conseils en investissement ou permettant un usage plus large du mobile pour toujours mieux servir le client ont donc pour obligation de mieux archiver les conversations », précise Daniel Santos.
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