C’est au cœur de la Maison du Savoir, à Belval, que s’est tenue la conférence de clôture d’Elements of AI, célébrant une nouvelle promotion de cette formation dédiée des bases de l’intelligence artificielle. Conçu par MinnaLearn et l’Université de Helsinki, ce cours en ligne, accessible dans toutes les langues européennes, rencontre un réel succès depuis plusieurs années. Au total, quelque 5000 personnes ont suivi l’intégralité de la formation au Luxembourg dont de nombreux salariés luxembourgeois.

Pour la clôturer cette édition, l’Université du Luxembourg a invité les participants au cursus ainsi que les partenaires du programme pour une journée de formation dédiée à l’IA.

La formation et la conférence s’insère dans la stratégie nationale de l’intelligence artificielle du gouvernement luxembourgeois visant à familiariser au moins 1% de la population luxembourgeoise avec les principes fondamentaux de l’IA jusqu’en 2030. Cet engagement fort a été souligné par la présence de Mme Elisabeth Margue, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Médias et de la Connectivité, ainsi que de Mme Anne Calteux, représentante de la Commission européenne au Luxembourg.

Démystifier l’IA et renforcer la confiance

Eva Suomi, Project Planner à l’Université de Helsinki, et Laura Bruun, Project Manager au sein de MinnaLearn, ont d’abord fait part des résultats d’une enquête menée auprès des participants. « L’IA, c’est comme l’électricité, cela va nous affecter tous. À travers cette formation, la volonté est de démontrer que le sujet ne concerne pas seulement quelques initiés, mais qu’il est important que chacun comprenne la technologie et ses implications au cœur de nos vies », ont expliqué les deux managers. Avec Elements of AI, l’idée est de combler les écarts de connaissance, de renforcer la compréhension de chacun de l’IA et de fournir les clés pour aller plus loin avec cette technologie.

L’objectif d’Elements of AI est de combler les écarts de connaissances, de favoriser la compréhension et de fournir les clés pour aller plus loin. L’enquête a montré que la formation permettait de réduire les appréhensions face à l’IA, de renforcer la confiance des participants et d’ouvrir de nouvelles perspectives professionnelles. « Pour ceux qui ont terminé le parcours, c’est un réel plus à ajouter à son CV, alors que l’intelligence artificielle va prendre une place de plus en plus importante dans nos vies », ont poursuivi les deux intervenantes, saluant en particulier le dynamisme de la communauté luxembourgeoise, avec un taux de participation élevé aux webinaires.

Une technologie polyvalente aux multiples enjeux

L’IA aura un impact indéniable sur nos vies, comme ont pu l’évoquer les divers orateurs de cette journée. À commencer par Sébastien Respaut, venu évoquer « The AI Economy ». Le Luxembourg Microsoft Country Manager a présenté l’IA comme une technologie transversale, qui aura un impact profond sur l’ensemble de la société, comme l’ont eu avant elle l’imprimerie, l’Internet ou encore le numérique. « L’accélération du cycle de diffusion des technologies au potentiel révolutionnaire, comme l’IA, soulève toutefois de nouveaux défis. Il est essentiel d’accompagner les individus dans l’adoption de ces outils, de leur permettre d’en tirer parti, de créer de la valeur grâce aux possibilités qu’offre l’IA », explique-t-il.

Saisir les opportunités, prévenir les risques

Les opportunités sont nombreuses. Des formations comme Elements of AI sont créées pour permettre au plus grand nombre de les saisir. À côté, il y a aussi des risques, dont il faut prendre la mesure. « Il est primordial de bâtir une confiance sociétale envers cette technologie, en assurant la sécurité des outils, le respect de la vie privée et en intégrant les enjeux éthiques », a insisté Sébastien Respaut, évoquant notamment des menaces sur les démocraties, comme la désinformation, les biais, les hallucinations de l’IA ou encore les impacts sur l’emploi.

Il est important que l’humain soit au cœur des transformations à venir. « Il ne s’agit pas d’opposer intelligence humaine et intelligence artificielle. L’enjeu, c’est de faire mieux en les combinant. Les technologies doivent résoudre des problèmes concrets et améliorer la vie des gens. Dans le même temps, elles doivent être dignes de confiance, avec des garde-fous en place pour protéger les valeurs sociétales et éthiques de la société civile », explique Sébastien Respaut.

L’IA, déjà bien présente dans nos vies

La révolution est d’ailleurs en marche. Pour Sébastien Respaut, la technologie doit notamment contribuer à lutter plus efficacement contre les feux de forêt, à préserver la forêt amazonienne, à faciliter l’accès à de nombreux services publics, à suivre plus précisément la pollution dans une optique de préservation de la biodiversité. Dans le domaine de la santé, elle permet à identifier plus efficacement des maladies et à développer des traitements individualisés. En matière d’éducation, l’IA contribuera au développement d’approches personnalisées. L’IA peut être considérée comme un réel allié, notamment pour les 64% des employés qui considèrent ne pas avoir assez de temps et d’énergie pour mener à bien leur travail, ou encore pour les 60% de leaders qui disent que le manque d’innovation est une préoccupation. 70% des collaborateurs affirment déjà vouloir déléguer une partie de leurs tâches à l’IA et consacrer plus de temps à des réflexions stratégiques.