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Après la démission du gouvernement, le secteur ICT en appelle […]

July 11, 2013

Après la démission du gouvernement, le secteur ICT en appelle à tourner la page. Hier 10 juillet 2013, Jean-Claude Juncker s’est résolu à proposer au Grand-Duc Henri la démission de l’équipe ministérielle. Mis sous pression dans le cadre de l’affaire SREL, Jean-Claude Juncker a dû faire face à la perte de confiance d’une majorité parlementaire formée en coalition avec le LSAP.

Hier mercredi, après plusieurs heures de débat à la Chambre des députés, le Premier Ministre Jean-Claude Juncker (en photo) a annoncé la démission de son gouvernement, après avoir tenu la barre sur l’affaire SREL, en vain. Le partenaire de coalition de la CSV, le LSAP, a retiré sa confiance au Premier, obligeant Jean-Claude Juncker à démettre le gouvernement sur l’autel de l’affaire SREL et après des mois de tension, liée notamment à l’enquête du Bommeleeër.

Le pays, dont la stabilité politique a toujours été présentée comme un argument d’attractivité pour le business et les entreprises, n’avait plus connu d’élections anticipées depuis 1969. Aujourd’hui jeudi, après un dernier conseil de gouvernement, Jean-Claude Juncker a présenté la démission de l’équipe ministérielle au Grand-Duc Henri.

Pour le secteur et les entreprises de services ICT, cette démission gouvernementale soulève quelques interrogations, en attendant les élections qui devraient se tenir le 20 octobre prochain.

L’Etat doit rester un moteur pour le secteur

De prime abord, pour nombre de sociétés de services et de solutions ICT, l’Etat luxembourgeois reste un important bailleur et émetteur de projets informatiques. Les entreprises espèrent donc que la formation d’un futur gouvernement à l’automne ne pénalise pas l’établissement d’un budget de fonctionnement et de transformation de l’Etat et de ses projets IT.

Mais surtout, les voix sectorielles encouragent les acteurs de la scène politique luxembourgeoise à passer à autre chose. « Nous souhaitons que les partis s’occupent maintenant du futur du pays, note Jean Diederich, Président de l’APSI. Nous avons besoin que nos responsables politiques viennent avec des propositions pour l’avenir. » « Les challenges sont devant nous, dit Thierry Seignert, Président de l’Association des PSF de Support. Je pense notamment à la mise en place de l’échange automatique de données. Mais je fais confiance aux Luxembourgeois. Le pays a su se réinventer par le passé et si un nouveau cap est donné, nous ferons encore, tous ensemble, preuve de solidarité. »

D’un autre côté, les acteurs veulent aussi que l’enthousiasme sur le secteur ne se tarisse pas en cette période d’incertitude. « L’immobilisme n’est pas de mise, dit Gérard Hoffmann, Président de la Fedil ICT. L’Etat dispose d’un rôle moteur pour notre secteur et détient des acteurs incontournables dans notre domaine, comme l’Entreprise de P&T ou LuxConnect. Nous espérons que cette crise ne ralentisse pas le programme d’investissement pour l’économie numérique du pays. »

C’est aussi une donnée : dans sa volonté d’attirer de nouveaux acteurs sur la scène digitale luxembourgeoise, le pays a des défis à relever. « Le nouveau gouvernement n’aura pas beaucoup de temps pour agir, met en garde Jean Diederich. Sur le eCommerce, générateur de 800 millions d’Euros de recettes de TVA cette année, il faudra compter sans cette ressource pour le budget de l’Etat à partir de 2015. »

A l’action !

Et il faudra continuer à trouver de nouveaux terrains d’action. « Nous souhaitons que le prochain gouvernement accélère la simplification et la réforme administrative de l’Etat, continue Jean Diederich. Et cela passera sans l’ombre d’un doute par une transformation digitale des administrations. » « Nous avions unanimement apprécié que la responsabilité de notre secteur soit aussi liée à celle du Ministre des Finances, revient encore Gérard Hoffmann, à propos du mandat cumulé tout récent de Luc Frieden. Cette combinaison entre la place financière et la place technologique est une force dans le cadre de la diversification économique », mais aussi de la transformation du secteur bancaire et financier grand-ducal.

Enfin, les observateurs de la vie publique luxembourgeoise estiment qu’au-delà de l’élément d’actualité, il est nécessaire de remettre l’événement de la démission du gouvernement lié à l’affaire SREL à sa juste place à l’échelle du long terme et de l’importance de l’affaire pour la construction du futur. Ils regrettent aussi que l’image du pays s’en retrouve écornée, y compris à l’étranger, qui, dans certains cas, subit un rapprochement de l’affaire en cours avec les événements Snowden et de la NSA… Un raccourci aurtant malheureux que farfelu.

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