L’IT, allié ou ennemi pour le business et la société ?

L’APSI, l’Amcham et PwC étaient réunis durant le deuxième APSI Day de l’année pour échanger autour des impacts d’aujourd’hui et demain de la technologie sur le business et la société. Des craintes qu’il faudra transformer en moteurs d’opportunités pour affronter les transformations de différents secteurs.

October 1, 2015

L’APSI, l’Amcham et PwC étaient réunis durant le deuxième APSI Day de l’année pour échanger autour des impacts d’aujourd’hui et demain de la technologie sur le business et la société. Des craintes qu’il faudra transformer en moteurs d’opportunités pour affronter les transformations de différents secteurs.

Ne pas faire marche arrière

Ce deuxième APSI Day de l’année a réunit un panel de différents intervenants pour aborder les impacts de la technologie. Gilles Vanderweyen, Partner PwC et Vice Président APSI ouvrait la discussion en rappelant que le monde est à un tournant de l’histoire. Pour le Luxembourg, de nombreux secteurs piliers de l’économie sont voués à être révolutionner : industrie, finance, logistique…

Qu’on l’accueil à reculons ou bras ouverts, la technologie opère déjà ces changement. A chacun d’en saisir les opportunités et d’en comprendre les enjeux.

A l’instar de l’ère industrielle, l’ère du digital transforme et transformera encore le business mais aussi la vie quotidienne de chacun. Un lot de challenges, de craintes et de questions qu’ont soulevés les auditeurs par leurs nombreuses questions.

Entre paranoïa et exhibition

Les nouvelles technologies impactent chaque jour un peu plus notre vie. Cela transparait dans nos usages mais aussi dans notre façon de communiquer avec les autres et avec les choses. Des changements qui se sont accélérés avec les médias sociaux et le tout connecté. Les citoyens doivent être plus informés pour être plus prudents.

En effet, ces gadgets connectés qui fleurissent, sont le symbole d’une curiosité que les individus ont pour eux mêmes, savoir combien de km (je cours), mais aussi pour les autres, (est-ce que cette performance est meilleure que mes amis ?) Une curiosité qui a fait tomber les barrières de la sphère personnelle et frôle parfois le voyeurisme, un changement d’usage et de mentalité à tenir en compte.

Quid des données personnelles ?

Avec cette connectivité omniprésente (humains, objets, villes, etc), le big data récolte des données de plus en plus personnelles et intimes. Le Professeur de Sociologie Louis Chauvel rappelait que l’IoT offre une opportunité infinie de connaissance et de lecture pour le business mais aussi une dichotomie chez les utilisateurs : ne pas vouloir que les gouvernements sachent tout d’eux (les filment, les écoutent) mais laisser les big players du domaine entrer dans leur intimité (Facebook, Google, tracking divers).

Protéger ces données très personnelles devient une mission que personne ne peut porter entièrement : les utilisateurs cèdent leurs données dans des conditions d’utilisation et des cookies qu’ils acceptent (souvent pas défaut), les gouvernements passeraient pour totalitaires s’ils régulaient ces usages, les entreprises ont tout intérêt à poursuivre dans cette voie du tout partager…

Reste une seule réponse soutenue par Sven Clément, Partner – Clement & Weyer, les individus doivent êtres plus responsables et smart dans leurs usages. Tous ces utilisateurs ne sont pas des IT avertis mais devraient pouvoir être informés pour prendre des décisions éclairées. Cela remet en question l’éducation et l’information. Pour les générations Y, Z qui ne reconnaissent pas les risques, la questions de la protection des données semblent perdue d’avance. Comment protéger des informations parsemées partout et laisser à la vue de tous ? Peut-on encore les appeler ‘personnelles’ lorsqu’ elles sont partagées sur tous les canaux ? Des questions restées ouvertes quant au rôle du gouvernement et autres institutions au Grand-Duché.

Ce n’est que le début…

A ce jour et d’autant plus en Europe, l’IoT, le Big Data, l’intelligence artificielle ne sont qu’à leurs débuts. Demain, la robotique, l’impression 3D et les humains augmentés révolutionneront encore l’industrie, la logistique, les transports… Wojciech Soltysiak, Director Technology Services – CHAMP Cargosystems pointait plusieurs questions : quel est l’avenir du transport de marchandises si nous pouvons imprimer les biens à domicile ? Et des transports si des robots sont plus sûrs ? Et de l’assurance si les fabricants automobiles peuvent tout intégrer dans les voitures ? Et de l’industrie si de plus en plus de robots entrent dans la chaine de production ?

Un avènement robotique qui suscite toujours un peu de peur pour les emplois et pour la sécurité. Wojciech Soltysiak, poussait plus loin le débat en soulignant que les robots et l’intelligence artificielle allaient déplacer les responsabilités. Quand une machine commettra une erreur, qui sera tenu responsable ? L’utilisateur, le programmeur ? La machine ? Des flous juridiques actuels qui faudra très vite palier.

Une conclusion plus positive néanmoins avec un appel à un monde meilleur de Paul Schonenberg, Chairman Amcham. La technologie change le monde. Il ne faut pas la voir comme une tueuse d’emplois mais plutôt une créatrice. Des emplois qui vont évoluer mais peut être pour le mieux. Elle peut améliorer les choses et les vies, au Luxembourg et ailleurs. « Il faut être prudents et avertis dans nos usages et utiliser la technologie pour créer un monde meilleur. »

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