L’Europe forme une “Grand Coalition” pour l’emploi numérique

L’Union Européenne a formé ce 4 mars 2013 une Grand […]

March 5, 2013

L’Union Européenne a formé ce 4 mars 2013 une Grand Coalition pour briser le décalage en matière d’emploi et de compétences ICT. Associations, business leaders, fournisseurs de services ICT et CIO’s… se joignent à la Commission Européenne pour fédérer les volontés de relever entre autres, l’économie, l’emploi, l’éducation et ce au travers des e-Skills.

C’est à Bruxelles que la Commission Européenne a lancé officiellement la Grand Coalition for digital job creation, une initiative visant à combler le “gap ICT” d’ici 2020. Il est inacceptable qu’avec un taux de chômage s’élevant à 10,9% dans l’Union et à 11,9% dans la zone Euro ( source Eurostat, janvier 2013), notamment auprès des jeunes, que le secteur des besoins TIC ne puisse remplir les quelques 700.000 emplois relatifs à l’ICT. Si rien n’est fait, l’Union pourrait avoir un déficit d’un million de jobs IT d’ici 2015…

Ce sont les vice-présidents Neelie Kroes (digital agenda) et László Andor (emploi, affaires sociales et inclusion) qui ont porté le premier jour du lancement de cette Grand Coalition. Les commissaires ont été rejoints par le président Barroso qui a déclaré:

«La grande coalition que nous lançons aujourd’hui est un élément essentiel pour remettre l’économie européenne sur les rails et procurer des emplois à une partie des quelque 26 millions de chômeurs que compte l’Europe. Si, ensemble, nous réussissons à inverser la tendance et à pourvoir les emplois vacants de plus en plus nombreux dans le secteur des TIC, l’impact dans l’ensemble de l’économie sera beaucoup plus large. Nous voulons donner aux Européens les moyens d’occuper les emplois qui joueront un rôle moteur dans la prochaine révolution des TIC.»

Fill The Gap

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Neelie Kroes appelle à l’action

La Grand Coalition ne doit pas rester une démarche vaine et un “wishful thinking”, a souligné Neelie Kroes.

« C’est avec le plus grand plaisir que je constate que les forces vives ont rejoint l’intention pour la formation de cette grande coalition pour l’emploi TIC », dit-elle. « Si vous êtes dans l’incapacité de trouver un emploi, vous ne pouvez fonder une famille, une carrière, embrasser un rêve,… ajoute László Andor. Avoir jusqu’à un million de jobs ouverts d’ici 2015 est un grand et beau problème. Maintenant, nous devons agir pour faire correspondre ce taux inacceptable de non-emploi dans l’Union. »

De plus, la Commission met aussi

La Commission met en garde la passivité: En effet, si nous ne faisons rien, les entreprises qui ne peuvent plus recruter au sein de l’Union vont se tourner en-dehors de l’Union, entrainant un risque de délocalisation que la Commission ne veut pas courir. « This is a Digital Economy, dit László Andor. Et la compétitivité, cela ne se conduit pas lorsque l’on reste bien installé dans son fauteuil. Nous voulons parler à nouveau de croissance. Nous voulons saisir ce défi et le transformer en une opportunité… »

Pour cela, la Commission est bien consciente qu’elle doit agir sur plusieurs leviers. Education, mobilité des travailleurs, certifications, formation, emploi,… « Nous mettons en place les bases, et cela passe par de meilleures infrastructures et une meilleure mobilité. Mais nous devons aussi renforcer des programmes comme Eures qui permettront de mieux réaliser le matching à travers toute l’Europe. » Plus tard, László Andor démontre à l’aide de deux cartes de l’Union, le décallage entre les pays “demanding” se trouvant dans la partie nord des 27 et les pays méditerranéen de l’Union possédant les plus forts taux de non emploi malgré les qualification TIC présent dans cette région.

Mais est-ce bien un enjeu européen ?

« L’emploi reste une compétence nationale ou régionale dans l’Union, confirme Andor. Mais c’est une responsabilité européenne. » « Nous voulons croire que nous pouvons surmonter les obstacles, dit Neelie Kroes. Regardez le miracle que nous avons accompli lors des 50 dernières années. Nous devons le reproduire dans un système où nous ne laissons personnes dehors… »

Des promesses : fermes !

Une quinzaine d’associations, initiatives ou entreprises ont signé avec la commissaire Neelie Kroes leur engagement dans la Grand Coalition. Elles ont affirmé des promesses pour relever ce défi. Pour Telefonica, il s’agira de soutenir le développement de 1000 start-ups, pour Oracle il s’agira de soutenir la formation et pour Microsoft d’accueillir 9000 stagiaires.

C’est ainsi que l’on retrouve parmi les cosignataires, CIONET, l’association des CIO’s. Au travers de la European E-Skills Assocation (EeSA), la promesse d’établir un e-Competence Framework (e-CF) a été donnée. Il s’agit de promouvoir un set de 36 compétences ICT qui sont identifiées pour mettre en relation plus facilement les besoins et les demandes en matière de talents ICT.

A table pour l’emploi numérique

Pour Nils Fonstad, de l’INSEAD eLab, les compétences TIC sont essentielles dans un monde qui doit gérer les risques. Aujourd’hui, alors que les entreprises investissent pour l’IT dans le Cloud ou la mobilité, il est essentiel de constituer un réseau de compétences TIC. « Ce gap dans l’emploi numérique blesse la compétitivité », assure Nils Fonstad.

Pour Saskia Van Uffelen, Digital Champion belge auprès de la Commssion, il est essentiel d’intégrer l’ICT dans tous les paliers de l’éducation. Elle appelle à une révolution de la formation des jeunes, qui sont pris au piège de méthode du passé lorsqu’ils sont sur les bancs de l’école. Richard Bruton, Ministre irlandais de l’Emploi, des Enterprises et de l’Innovation, dont le pays préside le conseil de l’Union, affirme que les petites et moyennes entreprises sont particulièrement handicapées par cette impossibilité d’attirer des talents TIC.

C’est la Group CIO de Coca-Cola Europe, Sabine Evereat et Chairwomen de l’Advisory Board de CIONET en Belgique qui a clôturé cette journée en donnant la voix du CIO. Pour les CIO’s, il faut casser les silos qui se trouvent à l’intérieur du département IT et qui pénalisent l’émergence de nouveaux talents et besoins. Il faut être encore plus proche du business et quitter toute attitude passive.

« Le Business demande aux CIO’s d’être proactif et demande un leadership de la part du CIO. Il y a quatre ans encore, je ne siégeait pas au board de mon entreprise. Nous avons su démontrer que nous participons activement à la création de valeur pour la compagnie. Au final, nous sommes désormais impliqué de façon beaucoup plus collaborative avec le métier et mon travail n’en est devenu que plus fascinant encore. »

 

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