Les télécommunications, un secteur qui se réinvente et se transforme

EY Luxembourg présentait aujourd’hui une étude dédiée à l’industrie mondiale des télécommunications. Cette enquête menée auprès de 40 organisations révèle une transformation globale de l’industrie, les nouvelles tendances à exploiter et aussi les nouvelles problématiques. Aujourd’hui moins que demain, les opérateurs de télécommunications ne sont plus des fournisseurs de connectivité mais des « enabler » pour bien d’autres secteurs.

November 12, 2015

EY Luxembourg présentait aujourd’hui une étude dédiée à l’industrie mondiale des télécommunications. Cette enquête menée auprès de 40 organisations révèle une transformation globale de l’industrie, les nouvelles tendances à exploiter et aussi les nouvelles problématiques. Aujourd’hui moins que demain, les opérateurs de télécommunications ne sont plus des fournisseurs de connectivité mais des « enabler » pour bien d’autres secteurs.

L’industrie des télécommunications s’est beaucoup transformée ces dernières années, passant du voice vers la data. Internet, le mobile, la 4G, l’IoT, l’ePayment, autant d’évolutions technologiques qui ont poussé les opérateurs vers de nouveaux marchés. Si aujourd’hui la ‘voix’ n’est plus porteuse, ils doivent se tourner vers de nouvelles opportunités, mais quelles opportunités, comment les aborder ?

La nouvelle étude d’EY Navigating the road to 2020 a fait l’objet d’une conférence organisée conjointement par EY et First Tuesday ce mardi 10 novembre. Le panel, composé de Gérard Hoffmann (Telindus), Werner de Laet (Orange), Emma Park (Sigfox) et Jérôme Dave (Rakuten), était animé par Olivier Lemaire, à la tête du département Telecommunications Media & Technology chez EY Luxembourg. Cet événement a permis d’aborder certains défis.

Le plus gros challenge aujourd’hui : la concurrence

73% des personnes interviewées dans l’étude d’EY citent la concurrence dite « disruptive » comme challenge majeur (36% des sondés) – 64% les problématiques de régulations – 45% l’agilité (sur les trois réponses possibles).

Parmi ces concurrents disruptifs, on retrouve les OTTs(les providers qui délivrent plus que de la télécommunication, par exemple des vidéos), les fabricants de « device », les géants du web et du e-commerce. Ces acteurs sont des concurrents sévères pour les opérateurs traditionnels :

  • ils ont des infrastructures importantes faites pour opérer les nouveaux besoins (Cloud, streaming, etc.)
  • ils ne sont pas soumis aux mêmes réglementations et sont donc plus agiles

« Les opérateurs sont cannibalisés aujourd’hui par ces Big Players et les start-ups ‘unicorns’ qui se montrent disruptives et opèrent sur toute la chaîne de bout en bout», explique Olivier Lemaire, People Leader auprès d’EY Luxembourg. Certains fabricants ont complètement cloisonné leur marché, par exemple, Google et Apple qui fournissent des services globaux sans passer par les opérateurs de télécommunications. Aussi cette concurrence est d’autant plus une menace, qu’aujourd’hui, il est très facile de changer d’opérateur,

Une concurrence bénéfique qui poussent les acteurs traditionnels à se réinventer et à inventer le futur des télécommunications. Une innovation qui fonctionne aussi à l’aide des nouveaux talents recrutés.

Attaquer de nouveaux marchés, comment ?

Pousser par la concurrence, les opérateurs proposent aujourd’hui de la vidéo, des device, de l’IoT, du Cloud, etc. Petit à petit, il s’intéressent aussi aux paiements mobiles et aux FinTech et nouent des partenariats ou engagent des rachats stratégiques pour rester dans la course.

La différence sur le marché ne se fait plus seulement sur la technique mais aussi et surtout sur le service et le marketing. Ces services sont voués à évoluer encore : health care, virtual currencies, ville connectée par exemple. Il est important de mentionner également les défis digitaux qui ont besoin de connectivité pour fonctionner : « L’industrie des télécommunications sert d’enabler à des secteurs très différents », en effet pas d’IoT sans réseau ni réseau de qualité.

Des progrès doivent se poursuivre donc sur les processus (plus d’agilité), les technologies (toujours proposer le meilleur) mais surtout sur les eSkills. En effet pas d’analytics ou de nouvelles technologies sans compétences humaines. « Alors que les stratégies des opérateurs vont différer, les marges d’amélioration que ce soit en matière d’expérience client ou de collaboration interne, seront essentielles pour tous, » relève Brice Lecoustey à la tête du département Advisory pour le secteur commercial et public auprès d’EY Luxembourg.

« Les opérateurs doivent développer des modèles d’affaires sélectifs définissant leurs ambitions en matière de croissance numérique et de dépenses en capital, » ajoute Adrian Baschnonga, Analyste en chef auprès du département Télécommunications d’EY Global.

Le client comme centre de gravité

Des services hybrides qui sont de nouveaux leviers de croissance, voire de survie qui émanent aussi des demandes des clients. A l’ère digitale, les clients sont de plus en plus informés sur les nouvelles technologies qui existent et demandent donc plus de services digitaux à leurs opérateurs ; ce qui veut dire, une veille nécessaire et accrue pour anticiper et analyser les tendances.

Il faut donc être à l’écoute et être réactif sur le marché. Le client est ainsi au cœur de la stratégie de développement de 68% des sondés de l’étude EY comme top priorité et cité en tout par 82% d’entre eux. Un business « Customer centric » qui tente de fidéliser par une expérience client différenciatrice.

En effet le prix des offres n’a plus de poids face au service rendu. Les clients veulent des services sans interruption donc sans faille techniquement, des services qui évoluent avec leurs besoins, des services modernes et rapides.

Comment se porte le Luxembourg ?

« Au cours des dix dernières années, la croissance du secteur des télécoms et des médias au Luxembourg a été exceptionnelle (plus de 7% par an depuis 2007) quand les OTTs principaux ont installé leur hub européen dans le pays. Simultanément, le Luxembourg a réussi à créer un environnement dynamique propice à la création de startup dans des niches ICR (FinTech, Green ICT, Cloud Computing, sécurité, etc) et a obtenu la sixième place dans le tableau de bord de l’innovation de l’Union Européenne en 2015. Le Luxembourg se trouve dès lors au cœur des bouleversements auxquels l’industrie est confrontée à l’échelle mondiale. Dans un écosystème en constante évolution, les sociétés luxembourgeoises vont, au cours de la décennie à venir, poursuivre leur évolution et repenser leurs modèles organisationnels afin de prendre part à la révolution numérique, » conclut Olivier Lemaire.

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De gauche à droite : Gabriel De Maigret, Adrian Baschnonga, Olivier Lemaire, Brice Lecoustey

 

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