Les institutions financières ne sont pas prêtes à tirer avantage de MiFID

Décembre 2007 Atos Origin, fournisseur de services informatiques, a déclaré […]

August 13, 2008

Décembre 2007

Atos Origin, fournisseur de services informatiques, a déclaré que les prestataires de services financiers européens n’étaient pas prêts à faire face au renforcement de la concurrence qui résulte de l’entrée en vigueur, le 1er novembre 2007, de la Directive européenne sur les marchés d’Instruments financiers (MiFID). Malgré les changements engagés, la moitié des pays européens n’ont toujours pas transposé la Directive dans leur droit national.

Une enquête menée par Atos Consulting, le pôle conseil d’Atos Origin, révèle que les sociétés de services financiers font avant tout preuve d’attentisme. Atos Consulting a ainsi analysé les dépenses engagées dans ce cadre par 15 banques d’investissement, en les comparant au modèle de coût qu’il a publié en juin 2005 et mis à jour en février 2006. Les résultats de l’étude font état de dépenses inférieures de 20 à 25 % à celles initialement prévues. Il apparaît ainsi que les établissements interrogés diffèrent leurs investissements dans les technologies intelligentes parce qu’ils veulent avant tout savoir si les anticipations de fragmentation de la liquidité se confirmeront. Les banques semblent également penser que les solutions peu automatisées actuellement déployées seront suffisantes pour leur permettre de répondre à leur obligation d’exécuter les ordres aux conditions les plus favorables pour le client (« best execution »), tout en restant rentables.

Les sociétés de services financiers ne voient pas dans la MiFID une occasion de damer le pion à la concurrence, mais simplement une contrainte réglementaire. Or, cette attitude risque de leur faire perdre leur avantage compétitif. En effet, si la MiFID conduit rapidement à une fragmentation du marché, les entreprises qui n’auront pas investi et seront incapables de produire des statistiques fiables sur la qualité d’exécution de leurs ordres, pourront voir leurs efforts marketing contrariés lorsque le moment sera venu ­ dès octobre 2008 ­ de comparer les lieux d’exécution des ordres.

La situation évolue toutefois. A l’occasion d’une présentation faite aux observateurs du secteur, Jeremy Bryson, Senior Vice-Président Services Financiers d’Atos Origin, a indiqué que la MiFID définissait les conditions qui permettraient de rendre le marché européen plus attractif aux yeux des investisseurs. Des changements ont déjà été engagés, même si la moitié des pays européens n’ont pas encore transposé la directive européenne dans leur droit national. Les acteurs traditionnels voient leur part de marché diminuer au profit des nouveaux systèmes de transaction, comme Chi-X, et les places boursières européennes affichent en 2007 une hausse de 50 à 120% des volumes de transaction par rapport à l’année précédente, avec une diminution de 20 % du volume moyen d’échange.

Jeremy Bryson indique que pour tirer leur épingle du jeu sur le marché post-MiFID, les entreprises doivent différencier leurs stratégies et apporter la preuve qu’elles respectent le principe de « best execution » à travers la publication de statistiques d’échanges. Il affirme par ailleurs que les établissements de services financiers doivent maximiser le volume de flux d’ordres et réduire les coûts de transaction marginaux afin de conserver leur avantage compétitif.

Watch video

In the same category