TRANSFORMATION & ORGANISATION
Les banques se préparent à la généralisation de l’instant payment
D’ici janvier 2025, toutes les banques devront accepter des paiements instantanés. Beaucoup d’acteurs, notamment les petites banques et les institutions actives auprès d’une clientèle fortunée privée, n’ont que quelques mois pour se mettre en conformité. Afin de les accompagner dans cette transformation et leur permettre de saisir les opportunités associées à ce changement, Sopra Banking Software a déployé une plateforme permettant de gérer les paiements instantanés de bout en bout.
May 6, 2024
Les banques n’ont plus que quelques mois pour répondre à un ensemble de nouvelles exigences fixées au niveau de l’Union européenne en matière de paiement. En janvier prochain, toutes les institutions offrant la possibilité à leurs clients d’effectuer des virements SEPA auront l’obligation de recevoir les paiements instantanés. « Et neuf mois plus tard, toutes devront aussi permettre à leurs utilisateurs d’initier de tels paiements, explique Bas Jurriëns, Senior Business Development Manager, Belgium & Luxembourg, au sein de Sopra Banking Software. Ces transferts devront pouvoir être effectués au même tarif qu’un transfert SEPA tel que proposé actuellement, voire à un coût moindre. Aujourd’hui, la plupart des acteurs bancaires permettent à leurs clients d’exécuter des virements gratuitement. »
Exécuter un virement en 10 secondes
Prochainement, donc, les banques devront s’assurer que ces transferts d’argent seront exécutés en quasi-temps réel. En effet, le paiement instantané implique que le montant transféré soit disponible sur le compte crédité 10 secondes après que l’ordre ait été donné. « En outre, ces paiements doivent pouvoir être réalisés à tout moment, 24h/24, 7j/7. Les banques doivent donc permettre à leurs clients d’émettre ou de réceptionner des montants quand ils le souhaitent, sans délai, poursuit Gregory De Montjoye, Senior Manager au sein Sopra Banking Software. Cela implique de mener des transformations technologiques importantes pour mettre en œuvre des systèmes supportant ces transferts, mais aussi d’adapter le cadre organisationnel. »
Sécuriser les traitements en temps réel
Quand on sait que, aujourd’hui, l’exécution effective d’un paiement, avec une carte de banque ou via Payconiq, peut prendre jusqu’à deux jours, il y a lieu d’accélérer les traitements… Cela en s’assurant que l’ensemble de contrôles liés à la lutte contre la fraude, le blanchiment d’argent ou le financement du terrorisme seront bien exécutés. « Les acteurs concernés doivent donc repenser leurs processus afin d’évoluer dans ce nouvel environnement, en s’assurant qu’effectivement aucun transfert instantané ne puisse s’opérer au profit d’une personne faisant l’objet de sanction par exemple », assure Bas Jurriëns.
Une plateforme résiliente et évolutive
Afin d’accompagner les acteurs dans cette transformation, Sopra Banking Software a mis en œuvre une solution qui couvre l’ensemble de la chaîne de valeur liée à ces paiements instantanés. « Dans cette optique, nous proposons une plateforme évolutive, résiliente, élastique à travers laquelle nos clients peuvent exécuter des paiements. Celle-ci s’appuie notamment sur un ensemble de solutions partenaires permettant de répondre à d’autres exigences, comme l’IBAN Name Checked (Verification of Payee), qui vient renforcer la sécurisation des transferts, ou encore le screening des personnes sanctionnées », poursuit l’expert.
L’adoption de la plateforme, que la banque gère elle-même l’exécution des transactions ou qu’elle s’appuie sur un partenaire tiers pour le faire , doit faciliter la mise en conformité.
Mutualiser les solutions
« Les banques de détail se préparent à ces transformations depuis un moment. Beaucoup proposent déjà à leurs clients d’exécuter des paiements instantanés. Par contre, au niveau des plus petits acteurs, et notamment de la banque privée, ces enjeux de transformation n’ont souvent pas encore été appréhendés. Beaucoup attendaient de voir s’ils seraient concernés par ces évolutions réglementaires. Aujourd’hui, ils sont fixés et connaissent l’échéance, qui se rapproche rapidement », précise Gregory De Montjoye.
Si ces transformations induisent des coûts supplémentaires, l’enjeu est aussi de pouvoir déployer des plateformes mutualisées, permettant aux acteurs de réduire le montant de l’investissement. « Nous nous inscrivons dans cette démarche, à travers la mise en place d’une plateforme que plusieurs clients peuvent partager. De cette manière, on peut réduire les coûts liés à l’utilisation de la technologie de l’ordre de au moins 25% par rapport à une solution qu’ils auraient déployé eux-mêmes », explique Bas Jurriëns.
Saisir les opportunités
Si cette transformation peut être perçue comme une nouvelle contrainte pour les banques, elle est aussi porteuse de nouvelles opportunités pour les institutions et leurs clients. Cette transformation devrait contribuer à faciliter la gestion de liquidité. En outre, l’instantanéité réduit les risques liés au défaut de paiement au cœur d’une relation commerciale ou encore à la réconciliation. « À travers cette démarche, qui sera complétée dans le cadre de l’European Payment Initiative, le régulateur européen entend aussi renforcer l’autonomie de son secteur financier. Il entend en effet réduire notre dépendance, toujours importante, à des institutions et infrastructures financières étrangères, comme VISA ou MASTERCARD, qui dominent largement le marché, explique Gregory De Montjoye. La volonté est de permettre aux acteurs du continent de reprendre la main sur ces transactions et de trouver les moyens de générer davantage de valeurs en développant des services innovants associés à ces paiements. »