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Les banques investissent davantage dans la transformation de leurs systèmes

Pour la 20e fois, le cabinet KPMG Luxembourg est allé à la rencontre des responsables IT du secteur bancaire luxembourgeois pour évaluer les enjeux liés à la transformation de leurs systèmes bancaires et à leurs investissements IT.

November 14, 2018

Vincent Köller, Partner – KPMG Advisory

Chaque édition de l’étude « KPMG Core Banking Systems » est toujours très attendue par les responsables IT du secteur ainsi que par les fournisseurs de solutions et prestataires de services en matière de gestion des systèmes informatiques bancaires. Elle révèle la manière avec laquelle les responsables des départements informatiques du secteur allouent leurs ressources IT, font évoluer leur business, gèrent leur système legacy ou envisagent de nouvelles stratégies digitales.

Dynamique positive d’investissement

Les résultats de cette édition, la vingtième, traduisent une dynamique positive qui touche l’ensemble du marché. « Il apparait en effet que les participants à notre étude, qui représentent 60% de l’emploi du secteur, s’inscrivent dans une dynamique d’investissement à la hausse, notamment en faveur de projets de transformation, explique Vincent Koller, Partner de KPMG Luxembourg, en charge de cette étude. Alors que les équipes dédiées à la gestion des opérations sont restées stables ces cinq dernières années, il apparait que le nombre de ressources employées sur des projets de transformation a évolué à la hausse dans plus de la moitié de la cinquantaine de banques interrogées. »

Au-delà de ce constat, l’étude s’est aussi attardée sur l’évolution de la stratégie IT des banques luxembourgeoises en matière d’utilisation des services cloud et d’externalisation, mais aussi sur les chantiers relatifs à l’entrée en vigueur de PSD2. « On sent que, au niveau stratégique, les acteurs bancaires concentrent désormais leurs efforts sur de nouveaux enjeux business, plus que sur les défis réglementaires qui les ont principalement occupés ces dernières années. Pour adresser des changements importants, liés au Brexit ou à l’évolution de la compétition sur le marché, avec l’émergence des sociétés dans le domaine de la Fintech par exemple, il est nécessaire d’investir dans de nouvelles compétences, poursuit Vincent Koller. Ce sont les nouveaux investissements, avant les projets de restructuration ou d’externalisation de l’environnement IT, qui poussent principalement les responsables IT à faire évoluer leurs équipes. »

 

Recruter pour mieux se transformer.

Une grande majorité des acteurs interrogés (53%) vont recruter des ressources IT supplémentaires pour renforcer leur staff interne en vue de transformer leur environnement système. En 2018, les budgets informatiques augmentent dans la plupart des banques. « Que ce soit pour le maintien de l’environnement ou la mise en œuvre de nouveaux projets, les allocations budgétaires sont dans l’ensemble nettement plus élevées. Un nombre important de personnes interrogées (entre 17% et 38%) déclarent que leur budget a augmenté de plus de 10% par rapport aux résultats de 2016, ce qui reflète une nette tendance à l’augmentation du budget informatique », assure Vincent Koller. Et tout le monde en profite, aussi bien les équipes internes que les prestataires extérieurs.

Par rapport aux technologies utilisées, l’étude évalue l’évolution des parts de marché des solutions core banking system mises en œuvre sur le marché. KPMG confirme une tendance favorable aux solutions packagées, aux dépens des solutions in-house. « On ne constate pas beaucoup de mouvements à ce niveau. Progressivement, des systèmes en fin de vie, devenus difficiles à maintenir, sont remplacés par des solutions plus récentes, qui garantissent une plus grande flexibilité et réactivité ainsi qu’une plus grande ouverture de la banque vers l’extérieur », poursuit Vincent Koller.

 

Les banques peu tournées vers l’externalisation

Par rapport aux possibilités offertes d’externaliser, l’étude révèle qu’une très grande majorité des répondants (88%) privilégie une gestion interne. Ils  ne sont que quelques-uns (15%) à faire part de la volonté d’externaliser leurs opérations prochainement. Le recours aux possibilités offertes par le cloud, dans la même logique, reste faible. Seuls 21% des institutions interrogées ont mis en œuvre une solution de cloud privé tandis qu’aucun n’a recours aux opportunités offertes par le cloud public. « Cependant, les mentalités changent au sein du marché, souvent sous la pression de la maison mère des acteurs bancaires locaux. Désormais, 62% des participants à notre enquête envisagent de recourir à des solutions de cloud privé prochainement et 48% s’intéressent aux possibilités aujourd’hui accessibles au niveau du cloud public », précise Vincent Koller.

 

Quelle stratégie face à PSD2 ?

C’est vis-à-vis des enjeux relatifs à l’entrée en vigueur de PSD2 que les résultats sont un peu plus étonnants. La nouvelle directive paiement est jugée de nature à faire bouger les lignes du marché. Cependant, à la lecture des résultats de l’enquête, on constate que la communauté des dirigeants est consciente des enjeux à venir mais rares sont ceux qui ont une idée claire de la stratégie à adopter. « 74% des dirigeants de banques sont persuadés que la directive va avoir des impacts significatifs au Luxembourg et plus précisément sur l’architecture de leurs systèmes et qu’elle va redéfinir le modèle d’affaires des banques, assure Vincent Koller. La plupart des banques craignent cependant l’open banking au lieu de la considérer comme une opportunité. La majorité (56%) affirme se contenter de se mettre en conformité, 22% ne se sentent pas concernés par la directive. 9% perçoivent l’open banking comme une opportunité de créer un écosystème numérique avec les partenaires Fintech et 13% envisagent de proposer des services supplémentaires. »

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