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Les banques appelées à relever la « DeFi » ?

Nils bulling - Head of Strategic Innovation, Ecosystem & Digital Assets chez Avaloq nous présente le concept de "Decentralized Finance"

July 5, 2022

Avec l’adoption de la blockchain, le système financier s’apprête à connaître d’importantes transformations. La technologie permet la décentralisation de la finance et, à ce titre, pourrait se challenger aux acteurs traditionnels. Il appartient à ces derniers de s’y préparer et d’envisager les opportunités liées à ces changements. Dans cette optique, Avaloq permet aux acteurs bancaires d’offrir ces possibilités à leurs clients.

Si vous vous intéressez aux évolutions technologiques qui concernent le secteur financier, le concept de DeFi ne vous est sans doute pas inconnu. « Jusqu’à présent, en effet, le système financier est organisé de manière très centralisée, avec des institutions garantes des transactions effectuées entre personnes et la nécessité de recourir à de nombreux intermédiaires, explique Nils Bulling, Head of Strategic Innovation, Ecosystem & Digital Assets au sein d’Avaloq. Désormais, au départ de la technologie blockchain, on peut envisager une autre organisation du système financier. Elle émerge autour du concept de DeFi, pour Decentralized Finance, ou finance décentralisée. Le concept désigne des applications fonctionnant de manière transparente, permettant à des personnes d’effectuer des transactions entre elles sans qu’il soit nécessaire de recourir à des intermédiaires. »

 

Technologie de substitution

Dans le monde financier traditionnel, les banques et autres institutions agissent actuellement comme des dépositaires, garantes des actifs que vous leur confiez, s’assurant de la bonne exécution des transactions. Pour cela, elles mènent un ensemble d’opérations, visant à réconcilier l’information, consolider la valeur d’un patrimoine, etc. « Avec la finance décentralisée, beaucoup de ces opérations peuvent être traduites dans un protocole informatique, que l’on appelle smart contract, poursuit Nils Bulling.

Inscrit sur la blockchain, il garantit l’exécution conforme des opérations menées par les banques en matière de conservation et de protection des actifs. Ce qui signifie que la technologie, tout en garantissant une transparence à l’ensemble des participants à un réseau d’échange décentralisé, peut se substituer à des acteurs de l’écosystème financier. L’utilisateur final peut réaliser des opérations sans passer par sa banque ou un courtier. »

 

De nouvelles possibilités

La finance décentralisée, en outre, grâce au smart contract, permet d’envisager la construction de nouveaux produits, au départ des opérations les plus basiques comme le prêt, l’échange, l’investissement, en les combinant. « Il est alors possible, pour de nombreux nouveaux acteurs, de proposer des solutions et des produits innovants, sans avoir à s’appuyer sur les banques. Le consommateur peut y accéder directement, notamment à travers des interfaces facilement accessibles », explique le Head of Digital Strategy & Innovation d’Avaloq.

Le concept désigne des applications fonctionnant de manière transparente, permettant à des personnes d’effectuer des transactions entre elles sans qu’il soit nécessaire de recourir à des intermédiaires.

Fort potentiel de développement

Quelle position un acteur financier traditionnel doit-il adopter au regard de l’émergence de la finance décentralisée ? « Tout d’abord, on peut y voir une opportunité de gains d’efficience et de réduction des coûts, poursuit Nils Bulling.

La finance décentralisée présente un potentiel considérable de réduction des besoins en ressources de back-office nécessaires pour effectuer les transactions. » Le revers de la médaille, par contre, réside dans le fait que les produits issus de la finance décentralisée ne dépendent plus directement des banques, ce qui constitue une forme de concurrence. « S’il est difficile de prédire comment ces évolutions vont affecter le système financier à un horizon de 5, 10 ou 15 ans, il y a aujourd’hui des faits tangibles. Actuellement, on estime que l’équivalent de 50 à 100 milliards de dollars sont investis dans des produits DeFi. Cet argent se trouve en dehors des systèmes financiers traditionnels, explique Nils Bulling. Et ce n’est qu’un début. C’est probable que la transformation va s’accélérer, gagner en ampleur. Les acteurs traditionnels ne peuvent plus ignorer le phénomène. Il convient, pour chacun, de se demander comment il peut jouer un rôle au cœur du nouvel environnement qui émerge. »

 

Des opportunités à saisir

Le changement, s’il peut être perçu comme une menace, est aussi source d’opportunités. Les banques, dans cet environnement, ont des atouts à faire valoir. D’une part, finances décentralisée et centralisée sont appelées à cohabiter. « Or, les clients souhaitent aujourd’hui pouvoir accéder à des plateformes qui agrègent les offres de part et d’autre, explique Nils Bulling. Les banques peuvent être cette interface. L’un des enjeux, dans cette perspective, est de parvenir à leur offrir un accès à ces nouveaux produits et de se positionner en garant de leurs cryptomonnaies ou autres actifs numériques au même titre que du reste de leurs avoirs. »

 

Démocratiser l’accès au monde des actifs numériques

Dans cette perspective, les banques disposent d’un avantage non-négligeable sur les nouvelles plateformes : elles servent déjà la plupart des épargnants et investisseurs, les connaissent, entretiennent une relation de confiance avec eux. De nombreux clients seront plus enclins à accéder à des produits issus de la finance décentralisée par l’intermédiaire de leur banque, qu’ils connaissent, que via une plateforme nouvellement créée. « Les banques, dans cette optique, doivent pouvoir proposer des solutions adaptées aux attentes des clients, facilitant par exemple l’accès et la détention d’un portefeuille de cryptomonnaies ou d’actifs numériques, à travers notamment la gestion de clés privées », explique Nils Bulling.

Les banques ou les gestionnaires de patrimoine, en proposant à leurs clients une intégration transparente des actifs numériques, peuvent contribuer à considérablement démocratiser l’accès à ces nouveaux produits, qu’il s’agisse de crypto-monnaies ou d’autres actifs tokenisés, et aux nouvelles opportunités qu’ils représentent en matière d’investissement ou d’échange.

 

Faciliter l’intégration des solutions

« Notre rôle, en tant que partenaire technologique des banques traditionnelles et des gestionnaires de fortune, est de leur fournir des solutions, leur permettant de façon transparente d’intégrer ces nouvelles offres au niveau de leur système bancaire ou de leur offre », explique Nils Bulling. Avaloq, dans cette démarche, propose une solution complète d’actifs numériques pour les banques, clé en main, facile à intégrer au sein de leur système informatique en place, leur permettant d’envisager plus aisément les opportunités liées au développement de la finance décentralisée et des actifs numériques. « Nos solutions permettent aux institutions financières de se familiariser dès maintenant avec le DeFi, de répondre plus efficacement aux attentes de leurs clients et de pouvoir accompagner ces développements en continuant à jouer un rôle clé au sein d’un écosystème financier en pleine reconfiguration. Aujourd’hui, une institution mal préparée à ces enjeux risque en effet de voir des clients lui échapper et pourrait rencontrer toutes les peines du monde à en attirer de nouveaux », conclut Nils Bulling.

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