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Les banques allemandes également touchées par la crise des subprimes
Pour la 25e fois, PricewaterhouseCoopers a publié son analyse des […]
August 13, 2008
Pour la 25e fois, PricewaterhouseCoopers a publié son analyse des rapports annuels 2007 des banques allemandes établies au Luxembourg.
L’étude « Auswertung der Jahresabschlüsse 2007 der deutschen Eurobanken in
Luxemburg » compare les comptes annuels des filiales luxembourgeoises de banques allemandes et commente l’évolution du secteur bancaire au Grand-Duché. Elle a été publiée le mercredi 6 août, par Philippe Sergiel et Thomas Schiffler, tous deux associés chez PwC Luxembourg.
L’étude « Auswertung der Jahresabschlüsse 2007 der deutschen Eurobanken in
Luxemburg » est disponible en version allemande sur le site www.pwc.com/lu ou peut être obtenue sur demande auprès de PricewaterhouseCoopers Luxembourg
(publications@lu.pwc.com).
En 2007, le nombre de banques allemandes a légèrement diminué de 44 à 43 banques à la clôture de l’exercice (transfert du siège social de la banque Sal. Oppenheim de l’Allemagne au Luxembourg). Parmi ces banques, on compte 27 (28 en 2006) filiales bancaires soumises à l’obligation de publication et 16 (idem en 2006) succursales de banques allemandes, ne publiant pas de comptes annuels séparés. La somme des bilans des 16 succursales s’élève à EUR 67,2 milliards (2006 : 65,8 milliards); elles disposent d’un capital de dotation de EUR 1.341,4 millions (2006 : EUR 1.284,8 millions) La somme totale des bilans des filiales bancaires allemandes a connu une légère baisse par rapport à l’année précédente.
La comparaison des chiffres à la date de clôture a relevé une diminution de la somme totale des bilans de EUR 4,2 milliards ou 1,4%. Le volume moyen des activités enregistrées au bilan et calculé sur la base des chiffres à la date de clôture a augmenté de 1,8% (2006 : + 9,3%). La baisse des actifs est principalement due à une diminution des créances sur établissements de crédits (- EUR 9,2 milliards ou 7%) ainsi que des actifs divers (- EUR 0,8 milliards ou 7,4%), compensée partiellement par l’accroissement des créances sur la clientèle (+ EUR 5,7 milliards ou 9,7%). La baisse la plus importante du total des bilans revient au groupe des „Landesbanken“ avec une diminution de EUR 14 milliards ou 13,4% au total. La plus forte croissance du total des bilans en termes absolus est enregistrée par le groupe des banques de grande taille avec EUR 5,1 milliards ou 3,4% ainsi que par le groupe des banques d’émission de lettres de gage avec EUR 3,5 milliards ou 8%. En général, aucune tendance claire ne se dégage concernant l’augmentation ou la diminution du total des bilans : 17 banques ont augmenté la somme totale de leurs bilans de EUR 13,7 milliards alors que 9 banques l’ont diminuée de EUR 17,9 milliards.
Lors de l’analyse des résultats de l’exercice 2007, on constate que la baisse du résultat total des banques luxembourgeoises de 20% à EUR 4.542 millions par rapport à l’année record 2006, résulte en partie des conditions du marché difficiles mais aussi d’une série d’éléments non récurrents survenus au cours de l’année 2006, dont principalement des ventes de participations. Le secteur allemand enregistre une réduction encore plus significative de 25% du résultat à EUR 1.138,1 millions.
Ainsi, les résultats records des trois derniers exercices n’ont plus été atteints. Cette baisse des résultats s’explique par plusieurs facteurs. En 2007, la marge sur intérêts du secteur allemand, n’ayant pas pu bénéficier des effets exceptionnels de l’année précédente, a reculé de 12,2%. Ce résultat va à l’encontre de la progression du marché général qui s’élève à 18,5%. Par contre, les revenus de commissions ont connu une augmentation de EUR 89 millions pour atteindre EUR 720 millions.
Avec une augmentation de 38%, les banques allemandes ont contribué de manière disproportionnée à la progression des revenus de commissions totaux. Le solde des autres revenus et charges d’exploitation a sensiblement augmenté; ce résultat a néanmoins été plus que compensé par le triplement des corrections de valeur sur créances et valeurs mobilières – immobilisations financières – (EUR 406 millions par rapport à EUR 130 millions) ainsi que par le dédoublement des résultats nets des opérations financières (EUR 76 millions par rapport à EUR 158 millions). Les deux postes ont été touchés par les effets de la crise des subprimes sur l’évaluation des portefeuilles des valeurs mobilières auprès de certaines banques. Les autres positions du compte de profits et pertes des filiales bancaires allemandes ne présentent pas de différences significatives par rapport au marché général. Ainsi, 25,3% de la marge de l’année 2007 de la Place, nette des résultats des succursales, reviennent aux banques allemandes. La marge sur intérêts s’élevant à EUR 1.327,7 millions (- EUR 184,3 millions ou 12,2%) en 2007 n’a pas atteint le niveau maximal historique de l’année précédente. En 2006, cette marge a cependant été influencée par une série d’événements exceptionnels positifs. Si on annule ces effets, on constate une amélioration de la marge sur intérêts dans le secteur allemand. A l’issue d’une période d’affaiblissement, les revenus de commissions ont présenté une progression pour la quatrième année de suite, équivalente à EUR 89 millions ou 14,1% pour atteindre EUR 720 millions.
Le résultat provenant des opérations financières est influencé tant par les résultats de
trading que par les résultats de l’évaluation des valeurs mobilières détenues au portefeuille de placement. Globalement, ce résultat a sensiblement diminué de EUR 81,3 millions ou 51,6% pour atteindre EUR 76,4 millions. Cette diminution des résultats est essentiellement due à la crise des subprimes et ses conséquences générales sur l’approvisionnement en liquidités sur les marchés des capitaux ainsi que sur les cours de titres. Le « pricing » de certaines valeurs mobilières, notamment des structures titrisées n’est possible qu’à l’aide de cours prédéterminés, qui ont conduit à des dépréciations considérables. De surcroît l’augmentation des « spreads de crédits » a mené à des pertes dans l’évaluation des valeurs mobilières standardisées des établissements présentant une solvabilité adéquate. Pour cette raison, certaines banques ont transféré leurs portefeuilles de valeurs mobilières, entièrement ou en partie, du portefeuille de placement au portefeuille des immobilisations financières, afin de profiter de l’application de la méthode d’évaluation au coût d’acquisition qui permet de déprécier ce portefeuille si la dévaluation est durable. Les banques concernées indiquent, dans leurs notes explicatives, que les dépréciations, principalement dues au transfert dans la catégorie du portefeuille des immobilisations financières, s’élèvent à une valeur totale de EUR 378 millions.
Bien que les banques n’aient pas relâché leurs efforts de maîtrise des coûts, les frais de personnel et les frais administratifs ont sensiblement augmenté en raison de lourds investissements dans l’informatique et pour répondre aux exigences réglementaires, notamment les normes IFRS, Bâle II, les règles de compliance et la directive MiFID. Au total, les dépenses courantes ont crû de 37,9 millions ou 6,3%. Le solde des autres produits et charges d’exploitation a progressé de 116,7 millions ou 50,1% à 348,8 millions. Ce résultat est principalement imputable à certains événements particuliers, dont notamment des ventes de participations ainsi que de la restitution d’impôts. Par ailleurs, plusieurs banques ont profité à des degrés variés d’opportunités pour améliorer leur résultat sous forme de reprise de provisions.
Les filiales bancaires allemandes ont considérablement augmenté la prévention des risques portant sur les crédits, les participations et les valeurs mobilières des immobilisations financières avec une dotation nette de EUR 405,7 millions (2006 : dotation de EUR 130,3 millions ; 2005 : reprise de EUR 7,6 millions). La prévention des risques a été marquée clairement par les répercussions de la crise des subprimes. Certaines banques ont compensé les corrections de valeurs requises par la reprise intégrale ou partielle des provisions forfaitaires ou bien par le renoncement à d’autres dotations.
Le résultat d’exploitation avant impôts et avant éléments exceptionnels (EUR 1.412,2
millions), est inférieur d’EUR 375,5 millions (21%) à celui de l’exercice précédent. La
charge de l’impôt sur les bénéfices (EUR 274,1 millions en 2007) est en hausse dans toutes les catégories de banques à l’exception des « Landesbanken », le taux moyen d’imposition a augmenté de 15,6% à 19,4%. Il existe, cependant, une grande diversité entre les établissements pris séparément. Le résultat après impôts se chiffre à EUR 1.138,1 millions (EUR 1.518,0 millions en 2007). Sur ce total, 15 banques distribueront EUR 878,5 millions sous forme de dividendes.