TRANSFORMATION & ORGANISATION
Les ambitions énergétiques luxembourgeoises
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 (par rapport à 2005), le Luxembourg a pris un ensemble de mesures afin d’engager la transition énergétique.
January 23, 2024
Le Luxembourg a fixé ses ambitions en matière de transition à l’horizon 2030 au sein de son Plan National Intégré en matière d’Energie et de Climat (PNEC). Ce plan fixe des objectifs climatiques et énergétiques nationaux et établit un ensemble de mesures devant permettre de les atteindre. Ces mesures s’appliquent aux domaines des bâtiments, des transports, de l’industrie, de l’agriculture, du traitement des déchets et des eaux usées ou encore de l’utilisation des terres.
Dans l’objectif de se maintenir dans la trajectoire « zéro émissions nettes » à l’horizon 2050, comme le prévoient l’Accord de Paris, le Luxembourg a établi une liste d’objectifs à atteindre d’ici 2030, dont :
- réduction de 55 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2005 ;
- 35-37 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale ;
- amélioration de 44 % de l’efficacité énergétique ;
- renforcement des objectifs en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, avec un déploiement ambitieux de l’éolien, du solaire, des pompes à chaleur et de l’électromobilité
La dernière version du plan comprend au total 197 mesures différentes. Une attention particulière, durant les travaux de révision du plan, a été portée à la « transition juste ».
Le PNEC met en œuvre un ensemble d’incitants ou de contraintes invitant les acteurs à s’engager dans la transition. Parmi ces mesures, on peut notamment citer :
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La taxe carbone
Depuis 2021, les combustibles fossiles, que ce soit du carburant routier ou de chauffage, sont soumis à la taxe CO2 afin d’en freiner et réduire la consommation. Initialement fixée à 20 € par tonne de CO2, la taxe a été majorée de 5 €/t CO2 en 2022 et en 2023. Le “Energie- a Klimaplang fir Lëtzebuerg” propose la continuation de cette majoration annuelle de 5 €/t CO2.
En l’occurrence, les recettes générées par cette taxe seront utilisées de façon équitable pour financer des mesures et solutions climatiques, subventionner des mesures de compensation sociale en faveur des ménages à faible revenu (crédit d’impôt pour les ménages à faible revenu, allocation de vie chère) et investir dans la transition énergétique.
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La sortie progressive du chauffage fossile
Le « phase-out » vise la décarbonation complète des chauffages dans les bâtiments. La première étape se fera sur base volontaire, avec le soutien d’aides financières et de solutions collectives comme les rénovations systématiques de quartiers et le développement de réseaux de chaleur décarbonés. Si l’approche volontaire s’avère être trop lente ou insuffisante, seul le remplacement des systèmes existants avec des installations de chauffage utilisant un minimum de 70 % d’énergies renouvelables sera autorisé.
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Un soutien à la rénovation énergétique de tous les bâtiments résidentiels à faible performance énergétique
Pour étendre l’accompagnement de la rénovation énergétique pour tous les bâtiments résidentiels à faible performance énergétique, une entité nationale d’accompagnement pour les projets de rénovation énergétique, de décarbonation et pour la mise en œuvre d’installations photovoltaïques pour bâtiments résidentiels doit être créée. L’objectif est d’apporter une assistance structurée et complète aux propriétaires de bâtiments résidentiels à faible performance énergétique, au niveau de l’identification des potentiels d’amélioration, de la planification et du financement.
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Un renforcement du « Klimabonus »
Le régime « Klimabonus » renforce les aides financières pour la construction et la rénovation énergétique durable de logements, la mise en place d’installations techniques valorisant les sources d’énergies renouvelables dans les logements et le conseil en énergie.
Ces aides visent :
- la promotion renforcée des matériaux d’isolation écologiques ;
- l’encouragement plus poussé pour remplacer les anciennes chaudières alimentées en énergies fossiles ;
- l’admissibilité des pompes à chaleur air-eau et air-eau hybrides dans les bâtiments existants ;
- la promotion de l’autoconsommation pour les installations photovoltaïques avec une subvention plus élevée et l’inclusion d’une batterie dans les coûts éligibles ;
- l’opportunité de mécanismes de préfinancement.
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La promotion de l’électrification du parc automobile
Concernant l’électrification du parc automobile, le PNEC prévoit:
- la promotion du réseau de bornes de charges privées et de l’infrastructure de charge publique ;
- l’introduction d’aides financières pour les véhicules à zéro émission ;
- une stratégie de décarbonation du secteur ;
- des options d’une stratégie zéro carbone par le déploiement de biocarburants, de la motorisation électrique, de l’hydrogène renouvelable et des optimisations “IT et AI” (Information Technology et Articial Intelligence).
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Le “Klimapakt fir Betriber” (KPB)
Le « Klimapakt fir Betriber » (KPB) est un nouvel instrument destiné à accompagner et à soutenir les entreprises dans la transition énergétique et le climat. Il s’agit d’une plateforme d’orientation stratégique permettant la concertation et la mise en œuvre coordonnée des projets et activités de différents acteurs, ainsi que la gestion de certains nouveaux programmes.
S’adressant aux petites et moyennes entreprises (PME), le KPB vise leur engagement volontaire, permettant un suivi à long terme de leurs efforts de décarbonation et de transition énergétique.
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La stratégie nationale en matière d’hydrogène
Le Luxembourg s’est doté d’une stratégie liée au développement de l’hydrogène. Celle-ci se décline autour de sept mesures clés pour la promotion de la production, de l’importation et de l’utilisation de l’hydrogène renouvelable, à savoir:
- la définition du cadre légal, réglementaire et régulateur au niveau de l’UE ;
- la coopération avec les États membres de l’UE et des pays tiers ;
- l’identification des opportunités au Luxembourg dans le domaine de la recherche et de l’innovation ;
- la recherche des projets phares à étudier et à réaliser ;
- la priorisation des actions à mener envers une décarbonation ciblée par l’hydrogène renouvelable ;
- le développement d’instruments pour un marché de l’hydrogène renouvelable ;
- la mise en œuvre et l’amélioration en continu.