TRANSFORMATION & ORGANISATION
Le modèle durable, seule voie d’avenir
Pourquoi transformer son organisation et placer la durabilité comme priorité au sein de son entreprise ?
May 9, 2022
Transformer son entreprise pour adopter un modèle plus durable figure de plus en plus souvent parmi les préoccupations des dirigeants d’aujourd’hui. Au vu de l’évolution des habitudes et des réglementations, chaque entreprise aura bientôt tout intérêt à se lancer pleinement dans cette voie en faisant de la durabilité sa priorité.
Répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Cela pourrait être une définition de base d’une économie durable. En entreprise, cela se traduit de multiples manières, auxquelles sont de plus familiarisés les dirigeants, la RSE (responsabilité sociale des entreprises) étant devenue un enjeu clé.
Tout d’abord, l’entreprise durable devra veiller, à son niveau propre mais aussi au niveau de ses fournisseurs et partenaires, au respect de certains critères environnementaux : réduction de la consommation d’énergie, utilisation d’énergies renouvelables, respect de la biodiversité, recyclage, etc. Des critères sociaux et sociétaux devront par ailleurs être pris en compte : respect de la diversité et de la parité à tous les niveaux de responsabilité, bonnes conditions de travail, possibilités de formation, etc. Enfin, l’entreprise qui souhaite être durable devra nécessairement veiller à mettre en place une bonne gouvernance, qui respecte l’éthique (diversité des administrateurs, participation des salariés aux décisions, etc.).
Changer pour ne pas disparaître
Si ces démarches peuvent paraître banales, elles impliquent une vraie mobilisation de l’entreprise. Car, pour que l’impact de l’adoption d’un modèle réellement durable par la société soit significatif, il faut veiller à l’implémenter à tous les étages de l’entreprise, à chaque étape du business plan. Il ne s’agit donc pas d’une mince affaire et, si tant d’entreprises se plient désormais à cette nécessité, c’est certes par conviction, mais aussi, désormais, par nécessité.
L’accélération des capacités de production et de diffusion de l’information, ainsi que l’importance de la crise climatique que nous traversons, a en effet entraîné une plus grande conscientisation des consommateurs par rapport au rôle qu’ils peuvent jouer pour améliorer la situation. Attentifs à la durabilité des produits et services qu’ils acquièrent, ceux-ci poussent en effet les entreprises à faire mieux, pour ne pas disparaître. Au-delà d’un réel manque à gagner et de difficultés croissantes à trouver des investisseurs, les entreprises non-durables auront également, bientôt, beaucoup de mal à recruter, la jeune génération étant plus vigilante que jamais par rapport aux actions de son employeur.
Une réglementation de plus en plus sévère
Si la pression économique et populaire, à elle seule, pourrait conduire beaucoup d’entreprises à adopter un modèle plus durable, c’est surtout la réglementation qui va les y contraindre. En Europe, de nombreux textes légaux viennent renforcer les exigences par rapport à la durabilité des entreprises. C’est le cas de la CSRD (directive européenne sur le reporting de développement durable), qui contraindra les entreprises à joindre à leurs rapports de gestion des rapports sur les performances extra-financières.
La transformation verte de la finance – portée notamment par la généralisation des fonds ESG – est une autre épine dans le pied des entreprises non-durables. Celles-ci seront en effet de moins en moins intégrées aux portefeuilles des investisseurs, soucieux que les sociétés dans lesquelles leurs actifs sont placés, soient réellement durables. D’année en année, il deviendra donc de plus en plus difficile de trouver des investisseurs.
« Plus que jamais, les acteurs économiques doivent renforcer leurs capacités à s’adapter efficacement. »
Embrasser le changement de façon positive
Dans cet ordre d’idée, une « proposition de directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité » a été lancée à la fin du mois de février 2022 par la Commission européenne. Celle-ci insiste sur le rôle capital joué par les entreprises dans l’avènement d’une société et d’une économie plus justes et durables, et sur la nécessité d’encadrer leur action dans ce domaine.
Mais elle pointe aussi les nombreux avantages dont peuvent bénéficier les entreprises qui adoptent un modèle durable. Parmi les éléments évoqués, on peut citer le fait d’apporter une réponse aux besoins des consommateurs et aux investisseurs, le renforcement de la gestion des risques grâce à une vision plus claire de la chaîne d’approvisionnement, le renforcement de la résilience ainsi que l’augmentation des retombées économiques. En effet, la Commission rappelle que toutes les recherches en la matière indiquent que les entreprises qui intègrent des critères de durabilité dans leur stratégie augmentent leur chiffre d’affaires.
Au final, il y a donc beaucoup de bonnes raisons d’embrasser ce changement – certes obligatoire – de façon positive. Pas étonnant que de nombreuses entreprises aient déjà passé le pas. On peut s’en rendre compte en constatant que 204 entreprises étaient labellisées ESR (respect de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) au Luxembourg en 2021. Un mouvement qui, nous le disions, ne devrait pas s’arrêter de sitôt.