Le Metaverse, une piste au secours des RH

Au sein d’InTech, les équipes explorent le potentiel du concept de Metaverse dans l’optique d’identifier de nouveaux cas d’utilisation dont pourraient profiter les organisations. Pour Fabrice Croiseaux, CEO de la société de services informatiques, le recours à des environnements immersifs répond notamment à certains des enjeux RH auxquels les acteurs économiques sont aujourd’hui confrontés.

March 2, 2023

Le concept de Metaverse suscite de nombreux débats. Les grands acteurs technologiques américains, Meta en première ligne, ne manquent pas d’enthousiasme à son égard. Au sein d’InTech, où l’on aime explorer le potentiel des technologies émergentes, l’un des enjeux actuels est d’identifier des cas d’utilisation concrets du Metaverse à l’échelle des organisations. « A l’avenir, l’interface homme-machine s’appuiera très certainement davantage sur ces environnements immersifs, commente Fabrice Croiseaux, CEO d’InTech.

Ces espaces ouvrent de nouvelles perspectives. Récemment, le Yacht Club de Monaco a par exemple lancé son propre jumeau numérique, un espace immersif proposant régulièrement des activités, lui permettant de rayonner au-delà de sa marina. A côté des activités événementielles ou marketing, la technologie pourrait répondre à de nombreux enjeux, notamment au cœur des organisations. »

 

Maintenir le lien, promouvoir la culture d’entreprise

C’est notamment autour des enjeux RH auxquels les organisations sont actuellement confrontées qu’InTech explore les possibilités offertes par le Metaverse. « Dans un environnement où le recours au télétravail est plus courant, pour répondre à la volonté des employés de disposer de plus de flexibilité, ces environnements immersifs constituent un moyen intéressant de maintenir la proximité avec les collaborateurs, d’entretenir à distance la culture d’entreprise », commente Fabrice Croiseaux. L’idée, dans cette optique, serait de créer un jumeau numérique du bureau, dans lequel les avatars des collaborateurs pourraient évoluer, participer à des réunions comme échanger de manière plus informelle autour d’activités proposées. « La décoration du lieu où les animations proposées permettent de travailler sur la culture d’entreprise, et ce de manière moins intrusive, grâce à de l’affichage par exemple. Les jeunes collaborateurs ont pour la plupart une culture vidéoludique assez développée. Il n’y a pas de barrière à l’entrée pour les faire interagir avec ce type d’environnement et cela peut même être une véritable source d’attractivité pour l’employeur. », commente Fabrice Croiseaux.

Attirer, recruter et intégrer en mode immersif

Si les environnements immersifs contribuent à maintenir le lien avec les collaborateurs, ils constituent aussi un levier d’attraction des talents. Proche d’InTech, le start-up studio Yuzu, établi dans le Grand-Est, offre aux recruteurs une plateforme d’évaluation de leurs candidats à travers des expériences personnalisées et immersives, développées avec les dernières technologies du jeu vidéo. « En plaçant le candidat dans un environnement donné, on peut évaluer de nombreux éléments, comme la résistance au stress, l’ empathie, la sociabilité… Ce qui s’avère difficile à réaliser dans le cadre d’un entretien d’embauche, ou moins naturel via un questionnaire explique Fabrice Croiseaux. Si l’on parle de recrutement, un environnement immersif, dans lequel se retrouve l’ensemble des collaborateurs, peut faciliter l’intégration à distance des nouveaux arrivants et leur imprégnation de la culture d’entreprise. »

L’enjeu de l’adoption

L’un des enjeux majeurs, avec le déploiement de ces environnements immersifs, réside dans leur adoption. La difficulté que rencontrent les grands acteurs à attirer des utilisateurs semble en attester. Rien n’est plus désolant qu’un espace virtuel désert. « Il faut donner de bonnes raisons aux utilisateurs de se rendre dans ces espaces et d’y revenir, commente le CEO d’InTech. A l’échelle d’une entreprise, où l’on partage un objectif commun clair, c’est sans doute plus facile. Il importe cependant que chacun prenne conscience des avantages que cela offre pour soi comme pour les autres. »

Vecteur d’inclusion

Pour Fabrice Croiseaux, le Metaverse pourrait aussi constituer un vecteur d’inclusion. Le recours aux Avatars et le niveau de personnalisation qui leur est associé permet à chacun de plus facilement se révéler comme il est ou souhaite être. « On peut facilement se départir de certains a priori, ou encore s’éviter les éventuelles accusations de discrimination, qu’elle soit négative ou positive. Lors d’un récent concours de pitches de projets étudiants réalisés dans un environnement immersif, l’équipe gagnante s’est révélée être composée de jeunes de confession musulmane, parmi lesquels deux femmes portaient le voile, explique le CEO d’InTech. Le jury, n’ayant échangé qu’avec les avatars et n’ayant donc pas vu ces signes du monde physique, n’a pas pu être influencé par des considérations, sans rapport avec le contenu du pitch, et parfois sujettes à débats. »

Un nouveau champ à explorer

Évidemment, l’utilisation de ces environnements immersifs a ses avantages et ses inconvénients. Pour InTech, cependant, le Metaverse est source d’opportunités. L’enjeu, dès à présent, est d’expérimenter au départ de ce que la technologie offre, pour trouver de nouveaux cas d’usage, identifier de nouveaux débouchés. « Un recours massif au Metaverse soulèvera de nouveaux enjeux, réglementaires notamment, commente Fabrice Croiseaux, qui imagine déjà un Metaverse de la Grande Région, pour lequel les règles fiscales qui prévalent au niveau des frontières physiques pourraient être repensées. Si l’on est amené à travailler dans ces espaces, plus qu’au niveau d’un lieu localisé sur un territoire donné, c’est une idée à explorer. On pourrait aussi imaginer que des passeports numériques donnent accès à certains Metaverses, que chacun soit régi par des législations et réglementations particulières… » Les idées ne manquent pas et l’on est peut-être à l’aube d’importants changements liés à l’utilisation de ces technologies. Aux yeux du CEO d’InTech, il y a un vrai intérêt pour le Luxembourg à explorer ces nouvelles dimensions, dans l’optique d’attirer de l’activité localement.

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