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« Le marché croît à travers le cloud, quelle que soit sa forme »
L’année 2019 fut intense pour Proximus Luxembourg. Avec pour point d’orgue un emménagement dans de nouveaux locaux à Bertrange, elle a vu la fusion des activités de Telindus et Tango dans une seule et même entité. Travaillant de concert, les deux branches vont pouvoir mieux amorcer le déploiement de la 5G et continuer à accompagner la migration des organisations vers le cloud, en veillant à garantir leur cybersécurité et en les aidant à mieux se transformer. Gérard Hoffmann, CEO de Proximus Luxembourg, revient sur cette année exceptionnelle.
December 12, 2019
Comment la fusion entre les entités Telindus et Tango, ainsi que le déménagement au niveau de votre nouveau siège social se sont-ils passés ?
2019 était en effet une année charnière pour Proximus Luxembourg, avec la fusion et le déménagement. Nous sommes très satisfaits de la manière dont les choses se sont déroulées. Nous sommes parvenus à rassembler toutes les équipes à Bertrange sans trop de problèmes et à réaliser nos objectifs budgétaires 2019. Ce qui, compte tenu de ces changements importants, constitue un véritable succès. La fusion s’inscrit dans une tendance globale, initiée il y a plusieurs années déjà, de convergence des activités IT et télécom. Telindus vient de l’informatique et a étendu son offre aux activités télécom. Aujourd’hui, avec l’intégration des activités IT et d’opérateurs télécom au cœur d’une même entité, permettant le développement de nouvelles synergies, nous renforçons notre position de leader du marché des entreprises. La 5G constituera une nouvelle étape clé dans le rapprochement de ces activités et permettra d’offrir de nouvelles possibilités au business. Dans cette perspective, Proximus Luxembourg a la volonté d’agir pro-activement. C’est pour cette raison que nous avons répondu à l’appel d’offres lancé par l’Etat luxembourgeois pour développer des projets d’innovation au départ de la 5G. Tango quant à elle bénéficie de l’économie d’échelle de la nouvelle entité pour mieux servir le marché des consommateurs avec un réseau mobile qui a récemment été classé parmi les 25 meilleurs réseaux mondiaux.
Maintenant que les équipes sont bien installées, quels sont les grands enjeux pour les mois à venir ?
Ils sont nombreux. La 5G arrive et va exiger d’importants investissements. Dans cette perspective, il est important de se recentrer et de pouvoir développer des synergies nouvelles autour d’enjeux stratégiques. Nous allons confirmer nos priorités autour des activités en cybersécurité, au niveau du cloud sous toutes ses formes et dans le développement de solutions à valeur ajoutée dans le domaine de la Fintech, de l’intelligence artificielle et de l’IoT. Nous voulons devenir un partenaire opérationnel de nos clients, en proposant des offres de business as-a-service et un soutien à l’innovation, en accompagnant les acteurs dans des démarches de co-création. Dans cette perspective, à l’avenir, l’accent sera mis sur les solutions logicielles et le développement, l’ensemble s’appuyant sur la meilleure architecture et infrastructure en fonction des besoins.
Comment appréhendez-vous le défi 5G ?
Nous attendons l’attribution des fréquences. Il est important que cela se fasse le plus tôt possible, pour permettre au Luxembourg de se positionner à la pointe sur cette technologie. Il faudra ensuite déployer l’infrastructure, qui est bien différente de celle qui supporte le réseau mobile actuel. C’est principalement au niveau du business que la 5G va offrir de nouvelles opportunités, facilitant le déploiement de réseaux privatifs d’entreprise et leur gestion, offrant des taux de latence moindres, élargissant les possibilités de connecter des objets. Mais il nous faut aussi la technologie pour l’augmentation importante de la capacité face à des besoins data en croissance rapide. Luxembourg a tout à gagner à déployer rapidement cette technologie, pour son image et pour renforcer son attractivité. La perception que l’on a du Luxembourg numérique est clé pour les ambitions de diversification et de numérisation de l’économie.
2020 sera aussi et encore l’année du cloud, si l’on vous entend bien. Comment l’activité se développe-t-elle à ce niveau ?
En 2019, nous avons doublé la capacité de ressources mises à disposition à travers nos solutions cloud. Et nous assistons à une accélération de l’adoption des solutions « dans les nuages », et ce quel que soit le secteur d’activité dans lequel on évolue. Récemment, nous avons signé un accord visant à faire bénéficier Degroof Petercam de nos dernières innovations déployées sur notre infrastructure d’hébergement `U-Flex´, notre solution phare de cloud privé, en prenant en considération les enjeux inhérents au secteur financier en matière de gestion des risques et de maîtrise des données. En la matière, le Luxembourg, qui a pris plus de temps pour s’ouvrir à ses solutions, en raison notamment de sa régulation, a aujourd’hui une belle carte à jouer. Cet environnement très réglementé nous a permis de développer un savoir-faire poussé en matière de gestion et de sécurisation de l’information qui nous permet aujourd’hui de mieux accompagner les acteurs dans l’adoption de solutions cloud tout en leur permettant de bien appréhender les risques et enjeux de continuité. Ces considérations sont inscrites dans notre ADN. Nous avons pu démontrer notre savoir-faire avec plusieurs clients dans ce domaine, comme Belfius ou encore Swisslife. Aujourd’hui, nous avons plus de 200 clients dans le cloud.
Comment vos offres cloud et la manière d’accompagner vos clients vis-à-vis de l’adoption de ces solutions évoluent-elles ?
Nous sommes parvenus récemment à devenir le premier partenaire de Google Cloud au Luxembourg. Mais nous travaillons depuis longtemps déjà aussi avec notre fidèle partenaire Microsoft Azure, et nous investissons dans la relation avec AWS… Nous n’avons pas d’approche exclusive et cela démontre que nous n’avons pas peur du cloud public. Nous nous positionnons en tant que partenaire de nos clients, pour les aider à adopter les meilleures solutions, entre cloud privé et public, en travaillant sur la gouvernance, en garantissant la maîtrise de son environnement et la sécurisation de ses actifs numériques. Demain, les environnements de chacun se déclineront sous de multiples formes et devront s’appuyer sur des plateformes multicloud, comme celle que nous proposons. Aujourd’hui, on voit le marché croître sur tous les axes : cloud privé, cloud public, cloud hybride. C’est en s’appuyant sur le cloud, avec l’agilité qui le caractérise, que l’on peut innover, proposer des solutions à haute valeur ajoutée de valorisation des données qui puissent servir des segments du marché et être distribuées à large échelle. Un autre axe de développement important réside dans le conseil et le service en matière de cybersécurité, enjeu qu’il faut mieux intégrer de manière transversale. Nous comptons aujourd’hui dans nos équipes quelque 80 ingénieurs en cybersécurité. Au départ de ces compétences, faisant de nous un leader du marché, il nous faut aussi trouver les moyens de mieux exporter des services en la matière.