DIGITAL SOLUTIONS

L’accessibilité des services numériques devra être garantie

A partir du 28 juin 2025, le « European Accessibility Act » entrera en vigueur et les organisations proposant des services numériques devront se conformer aux nouvelles exigences d’accessibilité. Cela implique notamment de repenser les interfaces web ou encore les applications mobiles afin d’en garantir l’accès et l’utilisabilité à des personnes souffrant d’un handicap moteur ou malvoyantes. Fort d’une expertise poussée depuis plusieurs années dans ce domaine notamment par des projets au sein des institutions européennes, Edda continue à enrichir ses solutions afin de les rendre accessibles à tous, sans exception.

August 13, 2024

Les services numériques occupent désormais une place importante dans nos vies. C’est par leur intermédiaire que nous initions des paiements, effectuons un nombre de plus en plus important de démarches administratives, réalisons des achats, nous informons et nous divertissons. Cependant, certaines personnes, peuvent se retrouver exclues en raison de problèmes d’accessibilité à ces services, parce qu’elles souffrent d’un handicap ou tout simplement en raison de leur âge. « Il est aujourd’hui essentiel, au cœur d’une société inclusive, d’éliminer les barrières qui empêchent l’accès à l’ensemble des solutions et services numériques. Dans cette perspective, l’Union européenne, en adoptant l’European Accessibility Act (EAA), impose un ensemble d’exigences allant dans ce sens, explique Christophe Cypers, CEO d’Edda, une société spécialisée dans la transformation digitale et le développement applicatif. C’est finalement dans la continuité des normes d’accessibilité des lieux publics rendues obligatoires en 2015 en France par exemple, que nous passons maintenant à l’étape numérique.»

Des interfaces utilisables par tous

L’EAA s’applique à divers produits numériques, des ordinateurs et systèmes d’exploitation au commerce électronique en passant par les médias audiovisuels et les livres électroniques, les services bancaires et les services de voyage. Que l’on développe une interface web ou une application accessible sur tablette ou pour mobile, il faudra prendre en compte l’ensemble des utilisateurs et des problématiques que ces derniers peuvent rencontrer dans son utilisation.

Un service pourra par exemple être rendu accessible à une personne malvoyante ou non voyante grâce à l’utilisation d’un lecteur audio lisant le contenu de la page. Quelqu’un souffrant d’un handicap ou dans l’incapacité d’utiliser une souris doit lui aussi pouvoir naviguer à travers une interface grâce au clavier ou par la voix, par exemple. D’autres technologies innovantes, comme le recours à un « eye tracker » évolué, émergent.

Il est important de préciser que le secteur public, s’il est le premier visé par ces exigences, n’est pas le seul à être sollicité. Le secteur privé, à partir du moment où l’on s’adresse au grand public, l’est également. « Beaucoup d’acteurs, afin de répondre à ces exigences, vont devoir repenser leurs interfaces, les transformer, en veillant à garantir l’accessibilité aux services numériques proposés à travers elles, commente Pascal Bagnasco, Product Designer au sein d’Edda, qui accompagne les projets de grandes marques ou des institutions européennes depuis plus de 20 ans. D’autre part, pour tout nouveau projet, il est important de veiller à ces enjeux dès la conception du projet. Comme pour beaucoup de développements, dans le domaine du software, il est plus facile et moins coûteux d’intégrer l’ensemble des considérations et contraintes dès l’entame d’un projet. Cela implique aussi un changement d’usages de la part de nos clients qui doivent aussi repenser la manière dont ils conçoivent leurs projets. »

Auditer et proposer des solutions

À l’avenir, le respect de ces exigences permettra non seulement de n’exclure personne, mais jouera aussi un rôle clé dans le maintien de l’image de marque des organisations.

« Au sein de nos équipes, au travers de l’expérience acquise au sein d’organisations luxembourgeoises et européennes , nous avons développé une connaissance des bonnes pratiques en la matière, commente Christophe Cypers.

Une dizaine de nos collaborateurs formés et certifiés à l’accessibilité seront habilités à mener des audits d’accessibilité et seront en mesure, grâce à notre expertise en design et en développement, de proposer des solutions pour répondre aux exigences en la matière.»

Un juste équilibre entre design et accessibilité

L’un des principaux défis, afin de répondre à ces nouvelles exigences, sera de parvenir à trouver un juste équilibre entre accessibilité et expérience utilisateur attractive. Si la volonté est de garantir l’accès au service, l’idée n’est pas non plus d’en revenir à des pages de texte austères, peu séduisantes. « L’image de marque et l’audience font partie des exigences de nos clients. Plus que jamais, il est nécessaire d’allier compétences en design et en développement pour créer des interfaces qui soient à la fois attractives et utilisables par tous », poursuit Pascal Bagnasco. Pour cela, les équipes en charge de la conception et du développement doivent considérer un ensemble de bonnes pratiques, d’outils pour hiérarchiser l’information afin de faciliter la lecture, de s’assurer qu’elle soit intelligible lorsque l’on a recours à un lecteur audio, de faciliter la navigation, quels que soient les moyens dont dispose l’utilisateur. « Dès la réflexion, la prise en compte de ces enjeux peut constituer des défis importants pour les designers et les développeurs, notamment lorsque l’on a recours à des contenus multimédias ou lorsque l’on propose des environnements immersifs. Dans le développement des applications mobiles, iOS et Android, il faut aussi renforcer les compétences afin de pouvoir intégrer ces enjeux », ajoute Pascal Bagnasco.

Plus de 136 critères à considérer

Au Luxembourg, le Service Information et Presse du gouvernement, en charge de l’évaluation de l’accessibilité des sites Internet et des applications mobiles des organismes relevant du secteur public, s’appuie sur deux référentiels reprenant un ensemble de règles d’accessibilité. Le RAWeb, pour les interfaces web, compte 136 critères de contrôle. Il est complété par le RAAM pour les applications mobiles. « Ces référentiels, dès à présent, s’imposent comme une norme, garantissant l’accessibilité des interfaces. À terme, les structures qui contreviendront à ces exigences s’exposeront à des sanctions, bien que celles-ci n’aient pas encore été définies au niveau du Luxembourg », assure Christophe Cypers. « De notre côté, nous travaillons depuis 2 ans déjà à la fabrication d’outils de publication qui favoriseront cette transition de manière douce », ajoute Pascal Bagnasco.

« C’est un des axes qui nous permettra de créer des expériences intuitives, réellement inclusives.»

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