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La crise financière actuelle est synonyme d’opportunités pour les firmes Private Equity, selon PwC
Le rapport global en matière de Private Equity pour 2008 […]
November 7, 2008
Le rapport global en matière de Private Equity pour 2008 rédigé par PricewaterhouseCoopers souligne la nécessité pour les Fonds Private Equity de se diversifier et d’adapter en conséquence leurs services et produits en cette période d’incertitude. L’étude énumère également les grands défis
auxquels ces acteurs de l’économie seront confrontés dans le contexte de crise financière actuelle.
Le rapport intitulé “Seeking differentiation at a time of change”, révèle que les Fonds Private Equity ont élargi leurs horizons géographiques ainsi que leurs critères et stratégies d’investissement. Aussi, la période de détention des investissements réalisés se rallonge et dès lors les gestionnaires de ces Fonds doivent tenir compte de ces nouvelles données dans le cadre d’une gestion plus active de leurs portefeuilles.
« Le secteur du Private Equity voit un ralentissement brutal de son nombre de transactions et ne profite plus des mêmes effets de levier d’endettement utilisés dans le passé vu la crise des marchés financiers, explique Vincent Lebrun, Associé et Private Equity Leader chez PricewaterhouseCoopers Luxembourg. La crise financière réduit les possibilités de financement de transactions importantes par les Banques et donc limite le nombre d’acheteurs potentiels pour les entreprises-cibles existantes. A l’avenir, les acteurs du Private Equity devront s’adapter à des périodes de détention plus longues tout en réfléchissant à la manière d’ajouter de la valeur aux entreprises sous gestion. Ils devront chercher à diversifier leurs stratégies d’investissement et à se différencier de la concurrence en cette période. II ne fait donc aucun doute que ce secteur d’activité devra quelque peu muer pour s’adapter à la nouvelle donne. Par ailleurs, alors que toute l’attention est portée sur la qualité et la sécurité, les investisseurs cherchent à se rapprocher de gestionnaires d’investissements alternatifs ayant une réputation bien établie, sachant saisir des opportunités et offrir une rentabilité fructueuse en toute transparence. En effet, ces périodes d’incertitudes impliquent également des opportunités pour les investisseurs qui sauront se montrer patients pour les investissements à réaliser et qui devraient générer de hauts rendements. »
Un besoin de croissance durable
Dans ses résultats, le rapport souligne le besoin d’une stratégie de « croissance durable » et de diversification plus grande. Il évoque aussi la pression grandissante pour une juste valorisation des actifs et une augmentation des risques fiscaux. En effet, les conditions économiques actuelles renforcent le besoin de définir plusieurs stratégies d’investissement, mais impliquent aussi le besoin et l’importance de contrôles appropriés, précise le rapport. Dans le contexte économique actuel, il est nécessaire de disposer d’une gamme diversifiée de produits, d’autant plus que certaines catégories d’actifs sont plus adaptées que d’autres pour générer du rendement en phase de creux du cycle conjoncturel.
Ainsi, il va de soi que les acteurs du Private Equity prendront en compte la nouvelle donne et mettront en place différentes stratégies d’investissements se focalisant notamment sur les investissements en infrastructure, le rachat de créances bancaires et les marchés émergents.
Par ailleurs, une stratégie de croissance durable s’avère décisive car la croissance des revenus est devenue le principal moteur des taux de rentabilité interne (Internal Rates of Return) et donc de la profitabilité des gestionnaires de ces fonds. L’étude montre que l’expertise opérationnelle est cruciale pour faciliter la croissance EBITDA ainsi que les stratégies « buy and build » dans des secteurs d’activité fragmentés. Les équipes en charge de la gestion des actifs auront besoin d’intégrer des compétences/profils appropriés, de faire évoluer leurs besoins en ressources humaines, et d’instaurer un transfert et partage des dernières tendances clé en matière de gestion à travers tous les secteurs d’industries. La juste-valorisation comptable des actifs sous gestion représente un vrai défi pour les gestionnaires des fonds Private Equity, tout particulièrement lorsque leurs investisseurs, les régulateurs et auditeurs exigent, davantage d’appréciations et de justifications solides des valorisations appliquées aux actifs sous gestion. En effet, alors que les défis internes et externes relatifs à l’évaluation des sociétés (en principes non quottées en bourse) sous gestion sont relativement importants, les investisseurs attendent des gestionnaires de la transparence dans l’appréciation de leurs actifs. Vers une globalisation des portefeuilles Private Equity Vu que leurs portefeuilles d’actifs ont tendance à se globaliser, les sociétés de Private Equity doivent faire face à des gageures en matière de structuration et de risque fiscal de plus en plus complexes.
En effet, les pays émergents dans lesquels les entreprises de Private Equity investissent ont des systèmes fiscaux souvent peu avancés, alors que dans les pays plus développés, les risques fiscaux augmentent. Les gestionnaires de Fonds du monde entier doivent donc définir et développer des procédures internes solides et concrètes pour gérer ce risque fiscal tout en restant informés des développements clé dans les pays dans lesquels ils ont investit ou comptent y investir. Ces fonds doivent aussi comprendre et gérer les risques qui découleraient d’une implantation dans les nouvelles économies des pays émergents. En effet, les stratégies de levée de fonds, stratégies d’investissement, les facteurs réglementaires et fiscaux, ou les structures utilisées dans chaque pays, doivent être adaptées et améliorées. Ce secteur doit adapter sa stratégie pour chaque marché émergent, de même établir un business plan minutieux et appliquer un diligence toute particulière.
Enfin, l’étude présente également des données approfondies sur l’investissement global et les fonds levés en 2007. Au total, près de 297 milliards de dollars US ont été investis, ce qui représente une augmentation de 26% par rapport au 235 milliards de dollars US en 2006. Malgré le changement radical de l’environnement financier mi-2007, les données historiques montrent que les rachats d’entreprises au niveau mondial sont restés en hausse en 2007, alors que l’expansion de capital (venture capital) et les activités liées à la haute technologie semblent s’aplanir. Parallèlement, alors que les investissements augmentaient dans les marchés émergents et aux Etats-Unis, ils stagnaient en Europe. Selon Vincent Lebrun, « grâce aux réformes légales et fiscales récentes le Grand- Duché de Luxembourg dispose d’atouts majeurs pour continuer à jouer un rôle de premier plan dans le secteur du Private Equity ».