Dans son discours annuel, Gary Kneip, président de la clc, a engagé le Premier Ministre, à croire en la lune. « We choose to go to the Moon », Reloaded. La clc a enfoncé le clou planté l’an dernier et qui n’a pas trouvé écho au sein du gouvernement précédent, juge-t-elle. Elle a donc servi à Xavier Bettel un rêve à atteindre…

« L’année passée nous avions mis notre rencontre avec Jean-Claude Juncker sous le thème de « We choose to go to the Moon », qui faisait clairement allusion au discours prononcé le 12 septembre 1962 par John F. Kennedy à l’université de Rice à Houston, rappelle Gary Kneip, le président de la confédération. Nous avions choisi ce thème parce que nous pensions, et nous continuons à penser, que notre pays devait aussi être rassemblé derrière une vision forte et volontaire, activant nos forces et créant une unité d’actions afin de sortir d’une léthargie nourrie par 20 ans de réussite économique, pour le moins jusqu’en 2008. Hélas, notre message ne fût pas compris… l’attention politique était ailleurs. Je m’abstiens d’en identifier les raisons, vous les connaissez. »

Luxembourg est-il sur le pas de tir ?

Dans une situation difficile, le pays tenter un deuxième lancement de son programme lunaire, estime la clc.

Extraits.

« Quels sont à nos yeux les terrains importants sur lesquels il faut avancer ?, interroge Gary Kneip.

– La vérité. D’aucuns disaient qu’il faut mentir quand les enjeux politiques l’exigent. Je me réjouis du fait que notre Premier Ministre désire mettre un terme à cette politique. Nous nous félicitons de l’action de transparence du nouveau gouvernement.

– La confiance. La psychologie des citoyens est l’huile dans le moteur de la consommation et donc de l’économie. Une population confiante favorise le marché, alors que celle qui doute, provoque son effondrement. (…) Mais, le rétablissement de la confiance ne se décrète pas, mais doit apparaître en filigrane dans toutes les décisions politiques. La politique doit donner l’exemple, elle doit montrer qu’elle maîtrise la situation et qu’elle dispose d’un plan d’actions.

– Le déficit public. La dégradation des finances publiques et l’endettement préoccupent la clc. (…) Si l’augmentation de la TVA est désormais inévitable, les deux gouvernements précédents ayant hardiment ignoré la disparition de revenus fiscaux sur le commerce électronique de près d’un milliard d’Euros dès le 1 janvier 2015, alors que la décision européenne date du 4 décembre 2007.

– La diversification. Un des problèmes historiques du Grand-Duché est sa dépendance de mono-structures économiques, traditionnellement la sidérurgie, aujourd’hui l’industrie financière. Permettez-moi que je prêche pour ma propre chapelle, et résolument pour celle du pays. Nous comptons désormais plus de 15000 emplois dans les branches de l’ICT, et ce au travers de 2300 entreprises, toutes prestataires de services. Toutes ces entreprises dépendent du bon fonctionnement d’autres secteurs, la place financière notamment et de quelques Tier-1 internationaux comme eBay, Itunes, Microsoft, Skype. Ne nous cachons pas le visage, ces dernières entreprises risquent de disparaître dès que les avantages fiscaux disparaissent en 2015. Nous manquons de jeunes startups, d’entrepreneurs, de sources de financement et d’un climat de création intégrant à juste titre l’université de la Grande-région, les centres de recherches ainsi que tous les acteurs présentement actifs mais trop peu organisés. Nous attendons avec impatience les actions annoncées dans le programme de coalition.

Kennedy disait en 1962 à Houston « We choose to go to the moon. We choose to go to the moon in this decade and do the other things, not because they are easy, but because they are hard, because that goal will serve to organize and measure the best of our energies and skills, because that challenge is one that we are willing to accept, one we are unwilling to postpone, and one which we intend to win, and the others, too. »

Nous nous tenons prêts à prendre notre place dans notre programme lunaire national, qui nous gardera résolument les deux pieds sur terre. »