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L’ IA, l’alliée de l’humain dans le business
En 2022 un travailleur sur cinq effectuant des tâches essentiellement non routinières s'appuiera sur l’IA pour faire son travail.
June 19, 2018
Avec l’intelligence artificielle, l’humanité va entrer dans une nouvelle ère. Il est aujourd’hui difficile d’évaluer les contours de la révolution que va induire l’émergence de cette technologie. Mais qu’importe, elle semble inéluctable. On peut la craindre. Ou l’adopter, idéalement en prenant soin de l’appréhender avec responsabilité. On ne peut cependant pas l’ignorer. Tout le monde s’accorde sur le fait qu’elle va tout changer. Demain, nous, vous et moi, collaborerons sans nul doute avec des algorithmes capables d’apprendre et de prendre des décisions.
Oui, l’IA pourra réaliser de nombreuses missions qui nous occupent au quotidien dans notre cadre professionnel. Et, dans de nombreux cas, elle le fera même mieux que l’humain. Les nouveaux cas d’usage se multiplient. L’intelligence artificielle va révolutionner la manière dont on se déplace, en permettant notamment l’émergence de la voiture autonome. Elle va sauver des vies, en accélérant les progrès dans le secteur de la santé, en soutenant l’établissement des diagnostics. L’environnement, la finance, l’éducation, les services à la personne… Aucun secteur, aucun métier ne sera épargné. C’est aussi l’organisation du travail qui sera considérablement transformée.
UN MOTEUR POSITIF POUR L’EMPLOI
Les études qui, il y a quelques années, annonçaient de manière alarmiste la disparition de la plupart des emplois actuels ont été récemment relativisées. Si des emplois vont disparaitre, la technologie va aussi permettre d’en créer de nouveaux. Elle soutiendra l’humain dans ses mis- sions au quotidien. Gartner estime notamment que 2020 sera une année charnière dans la dynamique de l’emploi liée à l’IA. Pour le cabinet d’étude, à partir de là, « l’intelligence artificielle (IA) deviendra un moteur positif pour l’emploi ».
« Beaucoup d’innovations importantes dans le passé ont été associées à une période transitoire de perte d’emploi. Elles ont été suivies par une reprise. La transformation des entreprises, avec l’IA va probablement suivre cette voie », a déclaré Svetlana Sicular, vice-président recherche chez Gartner. Selon les recherches menées par les spécialistes du cabinet d’étude, l’IA améliorera la productivité de nombreux emplois. Si elle éliminera des millions de postes de niveau intermédiaire et inférieur, elle créera également des millions de nouveaux emplois. Gartner estime que le nombre d’emplois touchés par l’IA va varier selon l’industrie. Jusqu’en 2019, les secteurs des soins de santé, du domaine public et de l’éducation connaitront une demande croissante d’emplois. Le secteur manufacturier sera le plus durement touché. « A partir de 2020, la différence entre les emplois créés et ceux détruits par l’IA présentera un solde positif. Celui-ci atteindra même deux millions d’emplois nets à l’horizon 2025. »
DES INTELLIGENCES COMPLÉMENTAIRES
Pour Svetlana Sicular, il ne faut pas opposer intelligences humaine et artificielle. A ses yeux, elles sont complémentaires. Dès lors, Gartner recommande aux responsables informatiques, pour chaque investissement impliquant le recours à l’IA de bien prendre en considération les emplois qui seront perdus et ceux qui seront créés. Ils doivent surtout appréhender la manière dont la technologie va transformer la façon dont les travailleurs collaborent avec les autres, prennent des décisions et travaillent.
Aujourd’hui, l’IA contribue déjà à la résolution de tâches hautement reproductibles, celles impliquant de grandes quantités d’observations. Elle permet la prise de décision sur base de modèles. Toutefois, selon Gartner, l’application de l’IA à un travail moins routinier, qui est plus varié en raison d’une répétabilité plus faible, produira bientôt des avantages supérieurs. L’IA appliquée au travail non routinier est cependant plus susceptible d’aider les humains que de les remplacer. La collaboration humains-machines permettra de gagner en efficacité.
En 2022, un travailleur sur cinq effectuant des tâches essentiellement non routinières s’appuiera sur l’IA pour faire son travail.
Aujourd’hui, les entreprises ont le plus souvent recours à l’intelligence artificielle pour générer automatiquement un rapport ou sélectionner les e-mails les plus importants parmi la masse que contient une boîte de réception. Mais demain, l’IA servira, par exemple, à guérir une maladie, à conseiller les meilleurs choix d’investissement. Les entreprises peinent encore à percevoir et, dès lors, à appréhender ces évolutions. « Les organisations commencent seulement à saisir les opportunités d’améliorer le travail non-routinier avec l’intelligence artificielle. Progressivement, les travailleurs vont intégrer les opportunités offertes par cette technologie au cœur de leurs processus de travail. Demain, une secrétaire ou un stagiaire virtuel constitueront un réel différentiateur concurrentiel. »