KBL et BIL pour sauver DTS !

L’investisseur souverain Qatari à travers la structure Precision Capital est […]

October 10, 2011

L’investisseur souverain Qatari à travers la structure Precision Capital est en passe de racheter la KBL et la BIL pour moins de 2 milliards d’Euros. Le sauvetage de DTS est à lire entre les lignes…

DTS est-elle morte au petit matin ?

C’est quasiment certain, du moins telle qu’on la connaît… Lundi 10 octobre dans la nuit, l’Etat belge a fait une OPA sur la Dexia Banque Belgique, la DBB, confirmant par ailleurs les informations de la main-mise émirati sur la banque luxembourgeoise. Il était à parier que l’investisseur miraculeux du Moyen-Orient n’en était pas arrivé à mettre la main sur la BIL le jeudi 6 octobre en moins de douze heures et pour le prix raisonnable de 900 millions d’Euros, sans avoir longuement expérimenté la braderie sur le marché des institutions financières, avec en toile de fond la crise grecque.

Qatar-strophique

On comprend mieux aujourd’hui que KBL tombe dans l’escarcelle. En fait, le Qatar a planté sa tente à Luxembourg depuis longtemps et vise le Grand-Duché… et pas que le PSG ! Les négociations avec KBL devaient être entamées depuis longtemps, d’autant que la CSSF avait renvoyé l’indien Hinduja en Suisse. Le choix du groupe d’investir dans l’armement via Ashok Leyland a signé la mort de l’accord sur la reprise de KBL qui était pourtant en bonne voie. Pour le business du réseau de private bankers européens, le sort Qatari est désormais décidé, alors que KBC Group était en voie de dislocation après l’injection de liquide par l’Etat belge et la sanction européenne visant à détricoter le groupe.

Ceci n’est pas un coup d’essai pour l’Emirat qui a fait aussi atterrir Cargolux sur le tarmac brûlant du Qatar. Le fonds Precision Capital va débourser 1 milliard pour KBL, moins pour la BIL.

Bil et Boule

L’autre nouvelle et pas la moindre provient d’outre-atlantique. En effet, les Canadiens qui avaient déjà exprimé les difficultés de la joint-venture de RBC et Dexia, vont acquérir l’autre moitié de RBC Dexia Investor Services détenue par la BIL (et non par Dexia SA). RBC est donc peut-être la plus grande inquiétude pour le paysage financier national, avec ses 1500 employés et près de 500 milliards gérés.

Scénarios probables pour DTS

La nationalisation belge de DBB, la reprise par Toronto de l’activité RBC-Dexia IS, l’option qatari pour KBL epb et la BIL vont peser lourd dans la balance Dexia Technology Services. Plus de précisions seront apportées dans les prochaines heures par le management, mais il est fort à parier que le visage de DTS va changer. ITnation relaiera ces informations. Mais il est plus que probable que :

  1. Les Belges ne vont certainement pas faire exploiter les données de la banque publique DBB par un prestataire luxembourgeois. Il est donc plus que naturel de penser qu’un mouvement de rapatriement des données sur Bruxelles va être mis en place très rapidement. Bye Bye Windhoff et l’ebrc West qui se retrouverait libre de moitié ou presque !
  2. La Royal Bank of Canada, future pilote unique de la RBC Dexia IS, avait déjà mis la pression sur DTS par le passé. La couverture du Business européen et asiatique est à la fois une force pour l’activité d’Esch mais aussi une menace : les Anglais, débarrassés de la BIL, verraient bien le HQ Européen rentrer à Londres plutôt que de rester en Alzette.
  3. Le Qatar, riche de KBL et de la BIL, va créer un important centre IT à Luxembourg. On sait que la force informatique de KBL et de la BIL sont deux richesses importantes pour le pays, et pour l’écosystème qui gravite autour des deux géants nationaux.
Il en résulte donc que DTS pourrait devenir le plus grand centre IT de la place, rivalisant avec le staff de Clearstream, tant que celui-ci n’est pas pleinement aux commandes de l’IT Securities de NYSE/Euronext/DB et pan mondial pour la NewCo à naître … Les deux poids lourds sur la scène européenne seraient alors très convoités par les prestataires et les marchés. L’inverse, la disparition programmée jurassique du monstre IT bancaire luxembourgeois, n’est presque pas possible avec le mariage KBL-BIL. Le fil est mince, mais en bon funambule, Luxembourg va s’en sortir.
Pour les employés de DTS, “l’heure reste à la prudence”, dit-on. “Cette situation prouve par l’absurde que la volonté exprimée par le passé de DTS à s’ouvrir à d’autres clients n’était pas si mauvaise…”
Vous avez des témoignages ou des réactions, n’hésitez pas à contacter la rédaction à press@itnation.lu

Raphaël Henry

 

Les deux hommes forts de la finance souveraine Qatari.

Photo Wikipedia: Sheikh Hamad bin Jassim bin Jaber bin Muhammad Al Thani

Sheikh Hamad bin Jassim bin Jaber bin Muhammad Al Thani

photo: wikipedia

 

 

Photo Wikipedia: Sheik Hamad bin Khalifa al-Thani

Sheik Hamad bin Khalifa Al Thani

photo: Wikipedia

 

 

Watch video

In the same category