DIGITAL SOLUTIONS

IoT : une plateforme unique pour des dizaines d’application

L’IoT peut s’avérer particulièrement utile pour les entreprises ou les collectivités. POST Luxembourg développe déjà de nombreuses solutions basées sur des objets connectés. Elles reposent toutefois toutes sur un même noyau : un ensemble de capteurs, la plateforme de collecte de données Cumulocity, le réseau cellulaire de l’opérateur ainsi qu’un réseau Sigfox.

February 18, 2020

Laurent Rapin, IoT Solutions Advisor – POST Luxembourg

« Pour évoquer l’atout que représente l’IoT pour le business, je cite souvent l’exemple du compteur d’eau connecté : il permet de faire l’économie du déplacement du technicien qui vient faire le relevé de compteur, il évite les erreurs humaines, et il permet de voir rapidement s’il y a une fuite sur le réseau. » Laurent Rapin, IoT Solutions Advisor au sein de POST a l’habitude de faire de l’évangélisation auprès des entreprises par rapport aux solutions IoT. L’Internet of Things, comme chacun commence à le savoir, est une expression qui renvoie aux objets connectés et aux systèmes de récolte et d’analyse de données qui peuvent être mis en place grâce à eux. 

Conscient des besoins du marché, POST s’est lancé il y a quelques années dans le développement de solutions IoT. Le tout en choisissant une approche singulière. « Nous avons sondé les besoins du marché en allant à la rencontre des entreprises, des collectivités et en leur expliquant l’intérêt des solutions IoT. C’est en fonction des retours que nous avons pu recevoir que nous avons précisé notre offre », explique Laurent Rapin. Cette offre peut en réalité être personnalisée en fonction des besoins de chaque client. « Toutefois, nous nous reposons toujours sur la même infrastructure, poursuit Laurent Rapin. Nous avons en effet commencé par investir dans une plateforme IoT unique qui nous permet de collecter les données fournies par nos différentes solutions. Pour la connectivité entre nos objets connectés et la plateforme, nous nous appuyons sur notre réseau cellulaire ainsi que sur un réseau Sigfox. » Moins énergivore qu’un réseau cellulaire classique, le réseau Sigfox permet aux objets connectés de voir leur autonomie augmentée de 6 mois à 10 ans. « Pour certaines applications, les capteurs utilisés sont en effet au repos la plupart du temps, précise Laurent Rapin. Lorsqu’ils se rallument, la reconnexion à un réseau cellulaire demande beaucoup d’énergie à l’appareil. C’est beaucoup moins le cas avec un réseau Sigfox. Cependant, avec cette technologie, il n’est pas possible de transmettre plus de six messages de 12 caractères par heure. Seules des informations de taille réduite sont donc transmises : des relevés de compteurs, des coordonnées GPS, un ordre d’ouverture ou de fermeture de porte, etc. »  

Quatre champs d’application principaux

Après un premier coup de sonde du marché, quatre champs d’application principaux ont été définis. Le premier, appelé « Facility Tools », rassemble différentes solutions de mesure (de la température, de l’humidité, du taux de CO2, du niveau de remplissage d’un récipient, etc.). Les solutions mises en œuvre seront personnalisées en fonction des besoins du client. « Les projets de facility tools que nous développons peuvent être très diversifiés. Ainsi, nous avons travaillé avec Polygone et le LIST sur une solution permettant de mesurer le niveau de remplissage des poubelles à l’aide d’un capteur et d’optimiser le parcours des camions de collecte », illustre l’IoT Solutions Advisor de POST. Une autre solution a été développée pour l’Administration de la gestion de l’eau afin de prévoir les crues soudaines de l’Ernz, cours d’eau du canton de Diekirch. Ces dernières, en raison du changement climatique, s’avèrent de plus en plus fréquentes. « Des capteurs de niveau, de température de l’eau, d’humidité du sol et de pluviométrie ont été installés en douze points de la vallée de l’Ernz. Une équipe de LIST va analyser pendant deux ans les données transmises à notre plateforme Cumulocity et essayer de développer des algorithmes qui nous permettraient de mieux prévoir les crues et donc de pouvoir prévenir les habitants le plus tôt possible », détaille Laurent Rapin. 

Le deuxième axe autour duquel POST développe des solutions IoT est l’analyse des flux de personnes (« People Flow »). Ces solutions ont l’avantage de pouvoir utiliser les smartphones des utilisateurs et le réseau de POST pour produire des résultats. Elles ne nécessitent donc pas le déploiement de capteurs supplémentaires. « On utilise les connexions des smartphones aux antennes pour savoir quels sont les mouvements autour d’un point précis, indique Laurent Rapin. Nous avons mis en place ce genre de solutions avec des banques comme la BGL, par exemple. Grâce aux informations récoltées sur de longues périodes, elle souhaite pouvoir adapter les horaires d’ouverture de ses agences en fonction des moments de la journée où la fréquentation est la plus importante, ou optimiser le positionnement d’une nouvelle agence ou d’un nouvel ATM. » Avec le bureau d’étude Schroeder & Associés, des communes testent également la solution afin de mieux concevoir l’aménagement de leur territoire en fonction des flux de personnes.

Gérer l’espace, se protéger du vol

Dans le champ de l’IoT, d’autres possibilités existent encore. POST développe notamment des solutions d’« Asset Tracking » qui permettent, par exemple, d’augmenter l’efficacité opérationnelle sur site par géolocalisation en temps réel de ses biens, de retrouver des objets perdus, de réaliser des inventaires automatiques ou encore de se prémunir contre le vol. « Au sein d’entreprises de construction, il arrive qu’on perde la trace de tourets ou même de silos ou de bennes à gravats, expose Laurent Rapin. Nous avons également travaillé avec le Centre Hospitalier de Luxembourg pour protéger certains appareils coûteux du vol. » Deux outils différents sont utilisés pour y parvenir. En intérieur, des puces sont placées sur les objets et un système de triangulation est mis en place. En extérieur, c’est un système GPS qui est utilisé.

Un autre développement, très lié au contexte luxembourgeois, a également été réalisé par POST pour la BEI (Banque Européenne d’Investissement). Il s’agit d’un outil de workspace management et de parking management qui permet de mieux exploiter l’espace limité disponible à Luxembourg. En plaçant des capteurs dans les bureaux et salles de réunion, on obtient, à travers une plateforme SaaS, une vue très claire du niveau d’occupation de ces différents espaces. On peut ainsi reconfigurer les bureaux et même optimiser la consommation énergétique dans ces lieux. A la clé, d’importantes économies peuvent être réalisées. « Au niveau du parking, on utilise des capteurs qui permettent de voir comment le parking est réellement occupé par rapport au nombre de badges d’accès qui ont été distribués. De la sorte, on peut optimiser l’occupation de l’espace, mais aussi éviter l’apparition de voitures ventouses, qui restent plusieurs jours de suite sur le parking », explique Laurent Rapin.

Si certains de ces dispositifs de tracking peuvent effrayer les employés d’une entreprise, POST veille à ce que les exigences en matière de protection des données personnelles soient parfaitement respectées. La responsabilité est toutefois souvent partagée avec le client, qui doit s’assurer que son utilisation de la solution mise à disposition soit conforme au GDPR. « Au niveau du space management, il arrive que certaines personnes ressentent une forme de stress par rapport au dispositif mis en place. Toutefois, il ne s’agit plus, alors, d’un problème réglementaire, mais bien d’un enjeu de gestion des ressources humaines. C’est à ce service d’éduquer les collaborateurs à l’intérêt du système pour l’activité car, à notre niveau, tout est agrégé et donc mécaniquement anonymisé», conclut Laurent Rapin.     

 

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