Fin novembre, Google a envoyé son responsable du développement des centres de données européens, Fabien Vieau, à Bissen, pour discuter avec la presse et les citoyens. D’entrée de jeu, Fabien Vieau a expliqué pourquoi Google a gardé le silence si longtemps. « On cherche continuellement des nouveaux sites à travers l’Europe. Et pour ce qui est du Luxembourg, le fait de ne pas avoir de plan d’urbanisme en place, autrement dit la base sur laquelle on peut travailler sur un projet potentiel, fait qu’il n’était pas opportun de s’exprimer sur le sujet. La procédure a avancé et maintenant il est assez légitime de commencer à partager les informations », a-t-il déclaré. Le responsable a tenu à rappeler que c’est le Luxembourg qui est venu chercher Google et non l’inverse. « Je ne regardais pas le Luxembourg. Le Luxembourg est venu à nous et nous a approchés », a assuré Fabien Vieau. 

On en reste aujourd’hui au stade du projet. Le PAP va seulement être soumis au public fin du mois. « Et si les autorisations sont là, il se peut que nous n’ayons plus, à ce moment, la nécessité de construire, pour différentes raisons », avertit Fabien Vieau. Dans le meilleur des cas, si tout se déroule de manière optimale, celui-ci ne voit pas un data center opérationnel avant 2023. 

Genèse d’une arrivée hypothétique

La nouvelle de l’arrivée possible du géant américain au Luxembourg remonte au 6 juillet 2017. Selon les informations diffusées à l’époque par nos confrères de Radio 100,7, Google envisageait d’investir un milliard d’euros au Grand-Duché pour l’installation d’un data center. Les bruits de couloirs au sein du ministère de l’Économie évoquent alors « un projet qui pourrait être le plus important de cette législature ». 

Ce dossier devient vite une priorité politique. La venue de Google sur le sol luxembourgeois renforcerait non seulement la stratégie digitale qui mise sur le haut de gamme, mais servirait également de vitrine pour attirer d’autres entreprises, peut-être moins prestigieuses, mais créatrices d’emplois. Deux ans et demi plus tard, tout reste à faire… et rien ne dit que Google construira bien un data center au Luxembourg. 

En cas d’échec du projet ?

Si le projet de data center ne voyait finalement pas le jour, le gouvernement s’est engagé à utiliser la surface du « Busbierg » comme zone d’activité économique. C’est ce qu’a confirmé fin novembre Xavier Bettel (DP) dans une réponse à une question parlementaire de Laurent Mosar (CSV). Pour pouvoir garantir la mise en valeur du site par le développement d’une zone d’activité économique, le gouvernement s’est donné les moyens nécessaires pour être en « mesure de pouvoir s’approprier, en vue de les réunir en une seule main, les terrains acquis à Bissen par Google », explique le Premier ministre. A cette occasion, un Mémorandum of Understanding (MoU) entre le gouvernement, la commune de Bissen et le géant américain a été signé pour régler le sort des terrains acquis ou restant à acquérir pour développer le site.